Les relations entre le Maroc et le Sénégal se sont renforcées ces dernières années.
En effet, les liens entre les deux pays ne datent pas d’hier et trouvent leurs racines dans la volonté des deux partenaires de diversifier leurs échanges économiques et culturels Sud-Sud. La proximité, aussi bien géographique que culturelle entre les deux nations y contribue fortement. Dans ce contexte, les opportunités d’affaires se multiplient et sont soutenues par l’ambition des deux pays d’ouvrir la voie du développement pour l’Afrique. C’est dans ce sens que l’Asmex a organisé le 9 février 2021 un webinaire sous le thème «Doing Business in Senegal». L’objectif étant d’attirer l’attention des chefs d’entreprises sur les secteurs les plus prometteurs pour le développement des échanges commerciaux entre les deux pays.
Atouts et caractéristiques
Pour dénicher les bonnes affaires au Sénégal, certains secteurs ouvrent des opportunités importantes. On citera essentiellement l’agriculture, l’économie numérique, les mines, le pétrole et gaz, les secteurs des produits de la mer, le secteur de la santé ou encore le secteur des infrastructures et de la construction. Considéré comme la 2ème économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et 4ème de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Sénégal a généré en termes de PIB 28,1 milliards de dollars en 2019 (FMI).
Le PIB par habitant est de 1.446 dollars sur la même période (Banque mondiale). Dans le même sens, la croissance économique de ce pays de l’Afrique subsaharienne est de plus de 5% sur la même année. Il dispose d’une superficie de plus de 196.710 km2 et compte une population de 16,3 millions d’habitants. Sa capitale, Dakar, abrite le plus grand nombre de cette population avec plus de 2,6 millions d’habitants (suivies de Touba, Thiès, Kaolack, Mbour, Rufisque).
Le pays repose sur une économie libérale et compte actuellement un vaste programme de privatisation. Ainsi, le Plan Sénégal Emergent (PSE) a amené depuis 2014 un tournant important pour le développement économique du pays puisqu’il vise à faire du Sénégal l’une des économies les plus performantes d’Afrique sub-saharienne avec le renforcement de sa compétitivité, l’amélioration du climat des affaires et la poursuite des grands chantiers de l’État (construction des autoroutes, mise en place d’un train express régional, des voies de dégagement Nord et Sud pour fluidifier la circulation, soutien aux secteurs stratégiques : agriculture, agro-industrie, la pêche, le tourisme, l’énergie ; et le développement des programmes sociaux). Outre le fait que son climat d’affaires est ouvert pour les investisseurs, le Sénégal dispose d’atouts dans le domaine de l’énergie. En effet, la découverte de grandes qualités de pétrole et les perspectives commerciales qui y sont liées permettraient au pays d’en tirer profit et de continuer à maintenir sa dynamique économique.
Les réserves pétrolières sont estimées à ce jour à 450 milliards de mètres cubes. Par ailleurs, comme beaucoup de pays en voie de développement, le Sénégal compte des entreprises dans le secteur informel dont le poids est indéniable. «Cependant des dispositifs et des programmes sont mis en place pour accompagner la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, mais malgré les efforts réalisés, 9 travailleurs sur 10 occupent un emploi informel et 97% des entreprises sont dans le secteur informel», explique Phillipe Codrier, président du Cabinet Ceemo.
Perspectives et échanges commerciaux
Le Sénégal s’attend à une croissance de 5,2% en 2021 et 6% en 2022. L’agriculture reste le principal pourvoyeur d’emplois (30%). Le taux global d’utilisation des services financiers est de 49,8%. Dans le même sens, 10,4% de la population de plus de 15 ans possède un compte bancaire. Le taux d’inclusion financière est de 67%. Le pays dispose de 26 banques dont 3 banques marocaines, ce qui faciliterait les transactions pour les investisseurs marocaines. Néanmoins, la contribution du système bancaire en général reste insuffisante à l’économie puisque le crédit bancaire accordé au secteur privé est d’environ 30%. Par ailleurs, les moyens de paiement mobile sont en forte progression ouvrant la voie à des perspectives de développement dans ce secteur. Pour ce qui est des échanges commerciaux, les perspectives sont tout aussi prometteuses. En 2019, le Sénégal était le 22ème marché d’exportation du Maroc (0,8% des exportations marocaines) et 83ème marché d’importation du Maroc.
En termes de volume d’échanges, 220 millions de dollars ont été exportés du Maroc vers le Sénégal contre 11 millions de dollars d’importation. Par type de produits exportés vers le Sénégal, on compte dans le top 3 les engrais (41,2 millions de dollars), les articles en fer ou en acier (29,4 millions de dollars), les produits électriques et électroniques (plus de 22 millions de dollars). Du côté des importations en provenance du Sénégal, les préparations alimentaires à base de viandes et de poissons (4,7 millions de dollars), poissons, crustacés et mollusques (2,3 millions de dollars), et graines oléagineuses et fruits secs (2 millions de dollars).