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Ouvrir un café, une affaire des plus rentables ?

© D.R

Nombreux sont ceux qui investissent dans le domaine

S’il y a bien un business qui marche au Maroc, c’est celui des cafés. Ils ont beau être mitoyens, que ce soit dans les grandes avenues ou dans les ruelles, et pourtant, ils ne désemplissent pas. Il y en a pour toutes les gammes, pour tous les budgets, qu’ils soient franchisés ou portant une marque locale. La demande donc existe toujours, alimentée par cette culture historique marocaine de «prendre un café» pour prendre de l’air après une journée de travail ou le week-end, pour se donner rendez-vous ou même pour discuter affaires. La concurrence entre cafés existe également, mais ne semble pas nuire à ce business. D’ailleurs, les propriétaires de cafés contactés confirment être concurrencés fortement par de nouveaux arrivants mais réussissent tout de même à tirer leur épingle du jeu. C’est justement ce qui a poussé nombre de personnes à investir dans ce domaine. Il faut dire qu’avec un investissement, à peine conséquent, des charges supportables, la rentabilité est très intéressante.

Encore faut-il se démarquer, être créatif et offrir de la qualité aussi bien du service que de la consommation. Dans ce cadre, l’investissement peut aller du simple au double, en fonction des moyens et du concept adopté. Pour commencer, l’emplacement est le premier paramètre à prendre en compte. En effet, un café doit être situé dans une rue ou une avenue à fréquentation satisfaisante, en vue d’assurer un taux de remplissage correct. Ensuite, viennent les autres éléments, à savoir la superficie, l’aménagement et l’équipement. En supposant un local d’une superficie de 200m2, pris en début d’activité en location, il faut compter près de 2 MDH pour les travaux d’aménagement, qui comprennent l’agencement de l’espace en plusieurs parties (cuisine, comptoir, latrines…). En outre, il faut réserver 1,5 MDH pour les équipements qui, eux, incluent les tables et les chaises, les verres, tasses, cendriers, les outils et ustensiles de cuisines (fourchettes, couteaux, cuillères, mixeur, machine à café…). Cela, en plus du réfrigérateur, d’un four, d’un micro-ondes… parallèlement, il ne faut pas rechigner sur les moyens pour assurer un espace convivial et chaleureux, en misant sur la décoration, les écrans-télé, la climatisation…

Les charges atteignent 663.600 DH par an

Par ailleurs, en début d’activité, un fonds de roulement (100.000 DH) est nécessaire pour que la machine tourne, ne serait-ce que les trois premiers mois, pour payer les salaires et la marchandise. En tout, le coût d’investissement s’élève à 3,6 MDH pour notre modèle. Une fois le café créé et mis en place, il faut faire face à des dépenses récurrentes et autres variables. Si le propriétaire a opté pour la location, il devra débourser au moins 25.000 DH par mois pour le local, soit 300.000 DH annuellement. Pour la masse salariale, il faut compter 4 serveurs qui se relayent de 8h à 21h, payés à 800 DH mensuellement chacun, soit une charge annuelle de 38.400 DH, 2 femmes de ménage à 800 DH chacune (19.200 DH); 2 barmen pour un salaire de 3.000 DH chacun en moyenne, soit 72.000 DH par an. A côté, les frais de service (eau, électricité, internet) drainent 60.000 DH par an, à raison de 5.000 DH par mois. Place maintenant à la marchandise. Le «café noir» est la boisson de référence dans les cafés au Maroc.

Il a toujours été plébiscité et ce n’est pas près de changer. Ainsi, il faut tabler sur la consommation d’un kg de café par jour, au prix moyen de 100 DH. Notons que selon la qualité, le prix du kg de café peut commencer à 50 DH et pointer ou même dépasser 200 DH. Ce qui nécessite donc un budget de 36.000 DH de café annuellement. Pour leur part, les autres marchandises (fruits, lait, sucre, bouteilles eau, butane à gaz..) requièrent environ 250 DH quotidiennement, soit 90.000 DH par année.

De même, il faut allouer une enveloppe pour l’entretien du local et le renouvellement du matériel dégradable, en l’occurrence les tasses, les verres, les ampoules… de près de 4.000 DH. En tout, les charges se montent à 663 600 DH annuellement.

En tenant compte de ces charges et de ce business model, les recettes dégagées sont intéressantes. En fait, selon les propriétaires, le chiffre d’affaires que peut générer un café bien situé, avec un taux de remplissage satisfaisant, atteint en moyenne 3.000 DH par jour, toutes consommations comprises.

Pour illustrer par la seule consommation de base : le café, 1 kg de café à 100 DH, peut donner 80 tasses de cafés. Supposons qu’une tasse est facturée à 10 DH, les recettes quotidiennes du seul café se montent à 800 DH. Du coup, les recettes pointent à un peu plus de 1 million DH.

En déduisant l’ensemble des charges courantes, le profit atteint 416.400 DH, soit une marge brute de 40%. Il faut savoir que pour monter ce business, les propriétaires optent soit pour la forme juridique SARL ou personne physique. De plus, le business est assujetti à un certain nombre de taxes, à l’instar de celle liée au débit de boissons, qui est de 2% à 10% des recettes, ainsi que celle relative à la patente, à la terrasse et à la bâche. Ces dernières sont calculées sur la base du taux d’occupation du domaine public et des dimensions de la bâche. Cela, sans oublier la taxe urbaine et d’édilité.

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Les procédures administratives à respecter

Il est vrai que pour se lancer dans un café, aucun cahier des charges n’existe. Mais, il faut obtenir les autorisations préalables, à savoir l’autorisation d’aménagement auprès de la commune et ce, avant le commencement de l’aménagement de l’espace.

Une fois l’aménagement fini, il faudra demander une autre autorisation liée à l’ouverture ou l’exploitation. Elle est obtenue après la visite d’un comité composé de plusieurs services (pompiers, hygiène…).

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