Le président de l’UE Herman Van Rompuy a cherché à désamorcer la polémique sur le pacte franco-allemand visant à éviter des crises de la dette en zone euro, en présentant des propositions qui édulcorent le projet initial défendu notamment par Berlin. Lors d’une réunion à huis clos de hauts fonctionnaires des 17 pays de la zone euro, il devait dévoiler son propre projet de «pacte» de renforcement de la compétitivité dans l’Union monétaire, qui contourne les éléments les plus disputés contenus dans celui proposé début février par l’Allemagne, selon une source proche du dossier. Cette proposition a été préparée par les services de M. Van Rompuy et de la Commission européenne, selon cette source bien informée. Le président de l’UE avait été chargé le 4 février par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, à l’initiative principalement de Berlin et Paris, de préparer des propositions en ce sens afin d’éviter de nouvelles crises de la dette. Pour appuyer ce chantier, l’Allemagne avait fait circuler son propre concept de «pacte de compétitivité», considéré immédiatement par plusieurs de ses partenaires comme une tentative pour imposer la rigueur et le modèle économique germanique au reste de l’Europe. Pour tenter de calmer les esprits, le projet de M. Van Rompuy et de la Commission ne reprend pas explicitement les deux propositions allemandes qui avaient mis le feu aux poudres: la suppression de l’indexation des salaires sur l’inflation dans les pays l’utilisant et l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. À la place, la proposition prévoit pour les pays une série d’indicateurs à respecter dans trois domaines: compétitivité, emploi et retraite ou encore discipline budgétaire, selon la source interrogée par l’AFP, qui a confirmé des informations en ce sens du Financial Times. Par exemple, en cas de hausse trop forte des salaires, les gouvernements seraient tenus de trouver des remèdes pour stopper la tendance. En matière de budget, ils devraient adopter des systèmes à définir de «freins à la dette», les obligeant à prendre des mesures lorsque le niveau de la dette publique dépasse un certain niveau, sur le modèle de ce qu’a fait l’Allemagne.