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Paiement Mobile et fintech : Du chemin reste à parcourir

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En 2021, BAM a veillé à l’opérationnalisation des différents comités et instances de gouvernance du projet national portant sur le paiement mobile.

Inclusion financière : Renforcer la confiance des commerçants en vue de jouer pleinement leur rôle dans le développement du paiement mobile au Maroc figure parmi les priorités de Bank Al- Maghrib. Il est également recommandé de changer de culture en vue d’assurer un développement optimal de l’écosystème des fintechs et rattraper le retard observé à ce niveau.

L’opérationnalisation du paiement mobile figure parmi les leviers de la stratégie nationale d’inclusion financière. Lancé en 2019, le paiement mobile marque aujourd’hui une évolution probante, notamment en termes de souscription en M-wallet. Se référant aux données disponibles par Bank Al-Maghrib, 19 offres M-wallets ont été présentes sur le marché à fin 2021, dont 13 émises par des établissements de paiement. La banque centrale souligne par ailleurs que l’encours global des M-wallets émis par les établissements bancaires et de paiement a augmenté considérablement en 2021 passant de 2,44 millions de dirhams à fin 2020 à 6,3 million de dirhams à fin 2021, soit une progression de +158%. Du côté des usages, le nombre de transactions effectuées par M-wallet s’est établi à 4,9 millions contre 1,4 millions d’opérations enregistrées en 2020 pour un montant total de 1,1 milliard de dirhams, contre 443 millions DH.

Les données actualisées de bank Al-Maghrib font état de 8 millions de M-wallets actifs. Il est à noter qu’en 2021, Bank Al-Maghrib a veillé à l’opérationnalisation des différents comités et instances de gouvernance du projet national portant sur le paiement mobile. A ce propos, et dans le cadre de l’amélioration continue, une mise en œuvre des évolutions technicofonctionnelles a été opérée par le Switch mobile. En outre, il a été procédé à la mise en place et l’adoption d’une charte des réclamations et de gestion des litiges par l’écosystème. Afin d’améliorer l’accessibilité du paiement mobile et améliorer le modèle économique proposé, un ensemble d’actions a été entrepris.

Citons dans ce sens le maintien du taux d’interchange unique à 0,40 % HT, avec la possibilité de l’ajuster pour des secteurs qui bénéficient de taux d’interchange plus avantageux au titre des paiements monétiques (0,2% HT pour les paiements fournisseurs FMCG et les pétroliers), en plus du lancement des travaux relatifs à la mise en place d’un processus e-KYC suite à la lettre circulaire de Bank Al-Maghrib. En dépit des évolutions positives relevées en termes de M-paiement, les usages et le volume des transactions demeurent très limités, selon la Banque centrale, voire en deçà des objectifs fixés initialement. La priorité étant aujourd’hui de renforcer la confiance de l’ensemble des parties prenantes ainsi que de créer un écosystème de paiement digital au Maroc. Ces recommandations ont été émises lors de la récente visite de la Reine Maxima des Pays-Bas au Maroc et ce en sa qualité de Mandataire spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour la promotion des services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement (UNSGSA).

Cette visite de trois jours a été une occasion pour la Mandataire spéciale de l’UNSGSA de promouvoir les progrès accomplis par le Maroc en matière d’inclusion financière ainsi que de souligner les chantiers prioritaires pour réussir le pari de la finance verte et la digitalisation. L’accent a été mis, entre autres, sur comment booster les paiements numériques et développer les fintechs. Parmi les priorités énumérées par la Mandataire spéciale de l’UNSGSA, on cite la digitalisation de l’ensemble des paiements.

Il s’agit ainsi de numériser les paiements d’État au particulier et vice-versa. Il est également question de digitaliser les paiements aux petites entreprises et aux commerçants. Ceci permettra de faciliter l’entrée dans le système financier formel et la possibilité de bénéficier d’une gamme plus large de services financiers particulièrement pour les femmes et les groupes à faibles revenus bénéficiant d’une protection sociale. La Reine Máxima des Pays-Bas a par ailleurs plaidé pour le développement la culture numérique. L’ambition étant d’atténuer les risques liés aux nouvelles technologies. Du côté de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, en dépit des 8 millions de M-wallet créés et des incitations mises en place, l’écosystème de proximité n’est toujours pas atteint dans sa plénitude.

L’engagement étant de renforcer la confiance des commerçants en vue de jouer leur rôle dans cette sphère. Il est également recommandé de changer de culture en vue d’assurer un développement optimal de l’écosystème des fintechs et rattraper le retard observé à ce niveau. Cet impératif sera également pris en compte dans le prochain plan stratégique de Bank Al-Maghrib. A cet égard, la banque centrale réitère sa disposition à collaborer avec les institutions pour promouvoir les start-up innovantes dans les secteurs financier et bancaire.

D’ailleurs des synergies sont créées entre Bank Al-Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), le ministère chargé de la transition numérique et de la réforme administrative et l’Agence de développement digital (ADD). La finalité étant de faire converger les efforts des différentes parties prenantes ainsi que de réaliser des benchmarks afin de déterminer les incitations pour donner naissance à cet écosystème de fintechs, garantir sa réussite et contribuer par conséquent aux ambitions d’inclusion financière formulées par le Maroc dans le cadre de sa stratégie nationale.

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