ALM : Quel bilan faites-vous de la déconcentration et de la délégation de pouvoirs dans votre département ?
Fathallah Oualalou : Au ministère des Finances, nous avons un programme de modernisation, que nous appelons P.A.S (Programme d’action stratégique). Chaque année, nous faisons un arrêt, une réflexion générale. C’est ce que nous avons fait au mois de février, au mois de mars et en avril pour faire le point sur l’évolution de ce PAS. On a terminé nos réunions jeudi dernier, entre toutes les directions et les organismes liés au ministère des Finances. La réunion d’aujourd’hui concerne les cadres et responsables du ministère des Finances.
On a décidé cette année de s’attaquer à la réforme de la modernisation, et du pays et du ministère des Finances. Nous considérons, au sein de notre département, que nous avons pu avancer à des niveaux différents, quelques-fois à des degrés très élevés dans la déconcentration comme par exemple, la Douane. Mais Il y a des avancées aussi au niveau des impôts et de la direction des domaines. La direction des domaines, d’autant plus qu’il y a la lettre royale qui en créant les CRI, a donc créé les fondements de la délégation de pouvoir. Cette journée nous permet de faire le point, d’observer les acquis et de mesurer les attentes.
Donc, cela vous permet aussi d’apporter des corrections au programme de réformes ?
Des corrections certes, et surtout de voir ce que ce que nous n’avons pas encore fait. La facilitation de procédures est un point important pour le citoyen et pour l’entreprise. L’idée principale, c’est de créer des relations contractuelles entre les administrations centrales et les directions régionales ou territoriales.
Tout cela, bien sûr, implique une délégation de responsabilités, une mise à niveau des délégations de cadre, une responsabilisation de plus en plus grande. La question de l’éthique et de la transparence est fondamentale. En fait, tout cela procède de la logique de la réforme. Notre pays est obligé d’affronter un certain nombre d’exigences, notamment l’ouverture sur l’Union européenne.
Monsieur le ministre, puisque vous abordez ce thème de l’ouverture, quel est l’impact de l’Europe des 25 sur le Maroc ? Avantages et inconvénients ?
Moi je pense que pour l’élargissement à l’Est, les avantages l’emportent sur les désavantages, si on peut dire ainsi. Il s’agit d’un nouveau marché, qui va s’ouvrir à nous dans le cadre des relations que nous avons avec l’Union européenne. Par conséquent, pour nos exportateurs, pour le tourisme et pour l’immigration, c’est un acquis. Le point qui peut nous gêner évidemment, c’est la contribution financière. L’Union européenne aura certainement tendance à accorder des aides financières très importantes à ces pays devenus membres. C’est pour cela que nous l’interpellons pour que cet élargissement ne se fasse pas au détriment du Meda, de la Méditerranée d’une manière générale, et du Maroc au sein de cet ensemble.
Où en est-on avec le programme de privatisation inscrit dans la loi de Finances 2004 ? Certains disent qu’il sera retardé.
Je ne sais pas pourquoi certains le disent (rires). Nous avons un programme. L’essentiel pour nous c’est de le réaliser dans de bonnes conditions. C’est le plus important.
Et cette polémique née autour de la valorisation de Maroc Télécom en France. Y a-t-il différence de vues entre Maroc Télécom et Vivendi ?
Il n’ y a aucun différend entre le Maroc et Vivendi. Peut-être, c’est une affaire franco-française. Nous avons des relations loyales avec Vivendi depuis trois ans, même au moment où le groupe traversait des difficultés.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, Vivendi a dépassé ses problèmes. Maroc Télécom est un grand atout pour le Royaume. C’est aussi un atout pour Vivendi. Les choses avancent dans le bon sens et d’une année à l’autre, cela s’améliore.
Donc l’introduction en Bourse de Maroc Télécom sera pour cette année ?
Elle est prévue pour cette année.