Dans leur déclaration conjointe, les chefs d’Etat et de gouvernement du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) ont ainsi apporté leur soutien unanime à la déclaration des nations les plus industrialisées et émergentes du G-20 faite à Washington samedi dernier, dans laquelle ils marquaient leur refus des barrières commerciales ou la mise en œuvre de mesures de stimulation des exportations contraires aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les dirigeants «soutiennent fermement la déclaration de Washington et s’abstiendront dans les douze prochains mois de dresser de nouvelles barrières face aux investissements et à l’échange de biens et de services (…)». «Des mesures protectionnistes (…) ne contribueraient qu’à exacerber la situation économique actuelle», ont-ils aussi mis en garde. «Il est aussi essentiel que les nations résistent à la tentation de réagir avec excès en imposant des règles qui freineraient l’innovation et bloqueraient la croissance », a déclaré le président américain George W. Bush. «Nous refusons d’accepter le protectionnisme au 21e siècle» , a-t-il souligné. A l’instar de M. Bush, l’Apec a fait valoir sa «ferme conviction que les principes du libre marché, le libre-échange et le régime d’investissements continueront de favoriser la croissance mondiale, l’emploi et la réduction de la pauvreté». Le bloc a également souligné qu’il ferait en sorte que leurs gouvernements respectifs cherchent de nouvelles mesures d’intégration des économies riveraines du Pacifique dont l’éventuel développement d’une vaste zone de libre-échange. Auparavant, M. Bush s’était dit « fortement déterminé» à parvenir durant les deux derniers mois de sa présidence à un accord ouvrant la voie au succès des négociations à l’OMC, dites du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges. Le bloc de l’Apec, voué dès sa fondation en 1989 à la promotion du libre-échange, concentre 41% de la population mondiale, soit 2,6 milliards de personnes, et représente 61% du Produit intérieur brut (PIB) et 47% du commerce de la planète. Ce sommet est également l’occasion de rencontres bilatérales pour les dirigeants. Ainsi, au lendemain de sa rencontre avec son homologue chinois Hu Jintao, M. Bush a rencontré le Premier ministre japonais Taro Aso et le président sud-coréen Lee Myung-Bak, lors d’une réunion tripartite sur le programme nucléaire nord coréen. «Les trois dirigeants se sont entendus sur la nécessité d’un document fixant le cadre pour une vérification pratique» du processus de dénucléarisation nord-coréenne, a déclaré un responsable japonais qui assistait à la réunion et qui a requis l’anonymat. Les Etats-Unis veulent revenir à la table des négociations pour instaurer les procédures de vérification qui doivent être discutées avec les Nord-Coréens, avait expliqué vendredi Dennis Wilder, directeur des affaires asiatiques au sein du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche.
• Laurence Thomann (AFP)