Un mois et demi après avoir fait état de «manifestations d’intérêt», Atos Origin annonce avoir mis un terme aux discussions avec tous ceux qui se sont portés candidats au rachat de la société de services informatiques. Après avoir été réservé à la baisse pendant dix minutes, le titre Atos, qui avait été suspendu de cotation vendredi matin, a ouvert en baisse de 16% à 45 euros, dans des volumes très étoffés avec 2,5% du capital échangés lors des deux premières minutes de transactions.
Lors d’une conférence téléphonique, Bernard Bourigeaud, président du directoire de la société, a déclaré qu’Atos Origin avait négocié aussi bien avec des fonds d’investissements qu’avec des «partenaires industriels» sans donner la moindre indication concernant le prix d’une éventuelle transaction.
«Nous avons pris une décision très claire hier soir de stopper toutes les discussions (…) dans le processus très strictement encadré, dans le timing comme dans les règles, nous n’avons pas trouvé d’offre en face de nous qui convienne», a-t-il ajouté.
Bernard Bourigeau a souligné qu’il n’y avait encore eu aucune opération de LBO (rachat par effet de levier) dans le domaine des services informatiques.
C’est la deuxième fois en neuf mois que le numéro deux européen du secteur, qui a également fait état d’un chiffre d’affaires du premier trimestre en hausse de 6,9% à 1,435 milliard d’euros, est au centre d’un tel scénario.
Des sources proches du dossier ont dit à Reuters que les discussions avaient achoppé sur le prix d’une éventuelle offre. PAI Partners d’un côté et un consortium Permira-Eurazeo étaient les derniers candidats en lice, d’après ces même sources.
En octobre dernier, c’était Blackstone, un autre fonds d’investissement, qui avait envisagé de lancer une offre sur Atos Origin, dont la rentabilité a pâti de difficultés d’exécution de contrats au Royaume-Uni et en Italie.
A la fin du mois dernier, Capgemini avait dit être «attentif» au dossier Atos. Sans fournir de noms, Bernard Bourigeaud a dit qu’il y avait eu «des discussions avec des partenaires industriels car le processus que nous avions lancé était ouvert (…) dans notre métier, on parle en permanence avec d’autres sociétés».
«On se retrouve avec les fondamentaux, un scénario de “recovery“ plutôt fragile. Sans la prime spéculative, le cours actuel va refléter ce scénario», a estimé Xavier-Emmanuel Pingault, analyste chez Natexis Bleichroeder.
Après un exercice 2006 marqué par des avertissements sur les résultats, le groupe a annoncé début février un «plan de transformation» sur trois ans visant à doubler le résultat opérationnel, à plus de 500 millions d’euros, d’ici 2009, contre 247 millions en 2006.