Economie

Pêche : Un secteur ignoré par les banques

© D.R

Jugé non attractif, le secteur de la pêche est peu couvert par les banques. D’après un diagnostic de la situation fait par l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise, la région du Souss n’échappe pas à la règle. L’ANPME relève dans cette étude sur les «Produits de la mer (région de Souss Massa Draa)», que depuis 1998, une direction spécialisée de la Caisse nationale de Crédit Agricole s’occupe du secteur des pêches. Ce qui ne résout en rien les problèmes des PME du secteur, confrontés à de gros besoins d’investissements et de trèsorerie.
Pour les banques, relève l’ANPME, «les PME sont trop petites, trop risquées et peu transparentes ». Qui plus est, avec la baisse des ressources et la crise des céphalopodes, l’attractivité du secteur, déjà largement entamée, a reculé. Par exemple, le segment de la pêche hauturière a vu ses prises en céphalopodes, crevettes et poissons de fond passer de 102 264 tonnes en 2000 à 44 745 tonnes en 2002.
Ces baisses ont un effet direct sur la filière de la transformation des produits de la mer. Secteur d’avenir, cette activité souffre de l’approvisionnement en matières premières de qualité, d’une perte relative de compétitivité et d’un recul de la position concurrentielle sur certains marchés.
L’industrie des conserves et de la transformation des produits de mer revêt une place importante dans le Souss où 137 entreprises, soit 42% du tissu industriel local, sont référencées dans le domaine de l’agroalimentaire. Dans ce total, 101 entreprises relèvent de la filière industrie de transformation et de valorisation des produits de la mer, soit 74% des entreprises agro alimentaires de la région. Aujourd’hui, ce sont quelque 97 entreprises qui opèrent dans cette filière. Concentrée essentiellement à Agadir, la filière assure des emplois directs à quelque 12 200 salariés, soit près de 32% des emplois de la filière au Maroc.
L’étroitesse de l’accès aux sources de financement est aggravée par l’absence d’une politique de transparence qui caractérise en général les entreprises de pêche et, entre autres, le volume des créances en souffrance. Appelé à la rescousse, l’Office national de la pêche (ONP) est en train de mettre en place un mécanisme de financement et de garantie dans le cadre du programme de modernisation de la flotte de pêche. Objectif, faciliter l’accès au crédit au plus grand nombre de professionnels, réduire les contraintes liées à la garantie, diminuer le coût du financement, tout en mettant en oeuvre les conditions qui permettent de pérenniser le système. L’étude de l’ANPME s’intéresse par la suite aux nombreuses formes de contribution que le secteur apporte à l’économie. Mais les prélèvements, remarque l’étude, n’ont pas tous un caractère fiscal ou parafiscal, certains correspondants même à la rémunération.
D’après l’étude, les taux appliqués et les assiettes retenues pour leur évaluation ainsi que le mode de leur recouvrement (à la source) font que ces prélèvements sont perçus par les opérateurs, dans la plupart des cas, comme une imposition de fait.

Articles similaires

EconomieUne

Selon un rapport dévoilé par Mondelez International : Les consommateurs préfèrent le snacking au repas traditionnel

Les consommateurs se fient aux en-cas pour les avantages qu’ils en retirent,...

EconomieUne

Visant la création de valeur durable : Sonasid dévoile son plan 2024-2028

Sonasid adopte des priorités stratégiques pour une création de valeur durable.

Economie

Création d’entreprise : 6.932 nouvelles unités en janvier

L’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) dévoile son premier...

Economie

Bank of Africa : Un produit net bancaire de 16,9 MMDH à fin 2023

Le résultat net part du groupe (RNPG) de Bank of Africa (BOA)...