Peste des petits ruminants : Le ministère de l’Agriculture accélère le rythme des vaccinations

Le Maroc va entamer dans dix jours la généralisation du vaccin de la peste des petits ruminants. «Dans 10 jours, nous allons commencer une nouvelle phase: la généralisation de la vaccination à tout le cheptel, prenant en considération l’approche de l’Aïd El Kébir», a déclaré à l’AFP Hamid Benazzou, chef de la direction de l’élevage au ministère de l’Agriculture. Un communiqué du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime souligne que jusqu’à ce jour, l’évolution de la maladie demeure lente et maîtrisée et sans impact économique sur le cheptel national. Le même document indique que 400.000 têtes ovines et caprines ont été vaccinées. Selon le ministère de l’Agriculture, la généralisation de la vaccination sera lancée incessamment dans les différentes régions du pays et en premier lieu les zones à haut risque vis-à-vis de la maladie. A la date du 9 septembre 2008, 178 exploitations ont été touchées par la maladie. Le nombre  d’animaux atteints est de 4462. Quant au nombre de mort, il est estimé par le ministère à 2130 ovins et caprins sur un effectif total de 22 millions de têtes ovines et caprines. «L’apparition de cette maladie sur le territoire national est due à l’introduction clandestine d’animaux vivants infectés à partir des frontières», ajoute le même communiqué.
L’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a décidé d’apporter son aide pour endiguer la propagation de la peste des petits ruminants (PPR) qui est apparue à la fin du mois de juillet dernier dans plusieurs provinces du Royaume. A la demande des autorités marocaines, la FAO avait détaché à la fin du mois d’août dernier une mission d’intervention rapide de son centre de gestion des crises afin d’apporter son assistance à la mise en place de mesures pour enrayer la recrudescence de cette maladie et juguler l’épidémie. Au terme d’une réunion qui s’était tenue avec plusieurs experts de la FAO, un programme stratégique de vaccination du cheptel ovin et caprin contre cette maladie a été élaboré. L’agence onusienne s’est alarmée mardi de l’apparition des premiers foyers de peste au Maroc, qui, selon elle, «pourrait décimer des millions d’ovins et de caprins et se propager aux pays voisins». La FAO s’inquiète «de l’intensification dans toute l’Afrique du Nord du commerce des animaux avec le début du mois de Ramadan en septembre, puis la fête de l’Aïd Al-Adha en décembre», et souligne que «ces mouvements pourraient accélérer la diffusion du virus en l’absence de contrôle effectif de la maladie». Et ce n’est pas tout. La FAO prévient que «c’est la première apparition de la maladie au Maroc, ce qui indique que la PPR a désormais franchi la barrière naturelle du Sahara et constitue un risque pour toute l’Afrique du Nord». Les services vétérinaires algériens ont indiqué mardi qu’aucun cas n’avait été signalé et que des mesures de prévention ont été prises dans les zones frontalières avec le Maroc dès que l’annonce de l’existence de cette pathologie. S’agissant des répercussions économiques, le Dr Joseph Domenech, chef vétérinaire de la FAO, explique que «l’impact économique pourrait ne pas être aussi important que dans le cas de la peste bovine, mais ses répercussions dans la société seraient plus grandes, compte tenu du rôle joué par les petits ruminants dans le tissu social des communautés touchées».  La FAO ignore toujours l’origine des foyers. «Il est probable que la maladie ait été introduite à la faveur de mouvements d’animaux infectés», a-t-elle indiqué.  A noter que le taux de mortalité pourrait atteindre 80% à 100% dans ses formes les plus aiguës. Un communiqué de l’agence basée à Rome souligne que «l’épizootie de peste des petits ruminants  concerne plus particulièrement les moutons. On compte jusqu’à présent 133 foyers qui ont éclaté dans 29 provinces».
 Face à cette épidémie, le ministère de l’Agriculture a  pris des mesures d’urgence parmi lesquelles figurent l’isolement des animaux malades, la séquestration et la désinfection des exploitations touchées ainsi que  l’interdiction d’entrée ou de sortie des animaux. En plus des mesures sanitaires prises, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime a entamé une opération de vaccination des ovins et des caprins. Celle-ci  concerne des reproducteurs ovins et caprins sélectionnés en vue de protéger le patrimoine génétique ovin, ainsi que la vaccination dans un périmètre limité autour des foyers déclarés en accordant la priorité aux ateliers d’engraissement et les zones sensibles. Un vaccin contre la peste des petits ruminants devrait être prêt fin septembre. Le ministère de l’Agriculture a également élaboré et publié un arrêté spécifique contre la peste des petits ruminants édictant des mesures complémentaires et spéciales pour lutter contre cette maladie. Le département de Aziz Akhannouch a aussi procédé à l’envoi d’une note de service à l’ensemble des services et des laboratoires vétérinaires pour renforcer la surveillance épidémiologique de cette maladie au niveau de leurs zones d’action.