Economie

Pétrole : Une facture plus lourde

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La facture pétrolière ne cesse de grimper d’une manière vertigineuse. Durant les six premiers mois de l’année en cours, celle-ci a atteint 6 milliards de dirhams.
Une addition qui pèse lourd dans la balance des paiements puisqu’elle représente 28 % de l’accroissement global des importations qui se sont établies à quelque 77,7 milliards de DH, contre environ 67 milliards une année auparavant. En matière énergétique, les statistiques des échanges extérieurs du Maroc à fin juin 2004 publiés par l’Office des Changes ne sont guère rassurantes. Ainsi, les importations en volume se sont inscrites en hausse: elle sont passée de 1,58 million de tonnes à 2,87 millions de tonnes, soit une augmentation de 81,1 % entre les premiers semestres de 2003 et 2004. Les tarifs ont également grimpé.
Le prix moyen de la tonne importée s’est apprécié de 7,2% pour atteindre 2,154 DH/t au lieu de 2,01 DH/T, relève l’office. Une moyenne à relativiser puisque durant le seul mois de juin dernier, le prix moyen de la tonne importée de pétrole brut s’est établi à 2,298 DH/T, soit une hausse de 25,9 %.
Cette hausse concerne également les autres hydrocarbures. Outre le pétrole brut, les acquisitions des gaz de pétrole et autres hydrocarbures (+7,3 %) et de la houille crue (+53,4 %) ont contribué à la progression des importations des produits énergétiques en général qui sont passées de 9,97 milliards de DH à 10,96 milliards, entre les deux périodes sous revue, soit une hausse de 9,9 %.
Seuls les approvisionnements en produits pétroliers raffinés échappent à cette tendance pour s’inscrire en baisse. C’est le cas des importations de gasoil et fuel-oil (-73,3 %), de l’essence brute (-26,6 %) et des huiles de pétrole et lubrifiants (-35,6%). Globalement, les importations de produits énergétiques, durant le premier semestre 2004, ont contribué à hauteur de 14,1% dans le total des importations du Maroc. Ces chiffres interviennent dans un contexte où les prix de pétrole continuent d’enregistrer une hausse spectaculaire depuis plusieurs jours. Dopé par une forte demande mondiale et une offre inadéquate, le cours du pétrole a battu mercredi un nouveau record historique à 44,28 dollars le baril lors des échanges électroniques précédant l’ouverture du marché à New York. À Londres, le cours du Brent a atteint un record absolu en cours de séance à 40,96 dollars le baril, dépassant son record historique en séance établi le 10 octobre 1990, à 40,95 dollars.
Pour le moment, rien ne permet de mesurer l’impact à moyen terme qu’aura cette nouvelle flambée des prix sur la balance des paiements. Ce qui est certain, c’est que ces multiples hausses interviennent dans un contexte marqué par une nette aggravation du déficit commercial. Celui-ci a en effet atteint quelque 33,37 milliards de DH au terme du 1er trimestre de cette année contre 24,83 milliards une année auparavant, soit une hausse de 34,4%.
Cette aggravation s’explique par une hausse des importations beaucoup plus importante que celle des exportations. Ainsi, les achats du Maroc à l’extérieur ont enregistré une hausse de 16 % pour atteindre à fin juin dernier quelque 77,7 milliards de DH au lieu de 67 milliards une année auparavant. L’accroissement des importations s’explique aussi bien par la hausse des acquisitions hors pétrole (12,1%) que par les achats de pétrole brut.

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