Economie

Plan Maroc Vert : Une dimension africaine

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Cette année, les Assises de l’agriculture se sont tenues sous les couleurs de l’Afrique. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et le président guinéen Alpha Condé ont tous les deux assisté, mercredi 23 avril, à Meknès, à la septième édition des Assises de l’agriculture.

Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,  cette manifestation, organisée par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, se tient cette année en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La thématique retenue pour cette septième édition des Assises de l’agriculture s’est inscrite dans le contexte mondial, en se penchant sur le thème de l’agriculture familiale», actuellement au centre de tous les débats depuis que 2014 a été désignée par la FAO Année internationale de l’agriculture familiale (AIAF).

«Depuis le lancement, il y a six ans, par SM le Roi du Plan Maroc Vert, nous n’avons cessé de promouvoir l’agriculture pour faire de ce secteur un vrai moteur pour l’économie nationale», a annoncé Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, à l’ouverture de ces Assises.

  «Entre 2008 et 2013, le PIB agricole a connu une croissance de 43 % contre 23 % pour le reste de l’économie nationale. L’effet d’entraînement direct et indirect du secteur est à l’origine de près de 40% de la croissance du PIB national depuis cinq ans», précise-t-il. Ce secteur stratégique de l’économie marocaine emploie 45% de la population active marocaine et contribue à hauteur de 19% au  PIB national.  En faisant le bilan, filière par filière, le ministre a montré  et démontré que le Plan Maroc Vert commence à donner ses fruits. D’ailleurs, ce plan a permis d’améliorer la disponibilité alimentaire nationale et de protéger le pouvoir d’achat des ménages. Depuis 2008, chaque habitant a eu 80 kilogrammes de plus d’alimentation disponible. 

«La production nationale et la maîtrise des prix ont protégé le consommateur de la hausse des prix alimentaires à l’international. Ainsi, on a enregistré 7,4 milliards de DH d’économie sur la balance commerciale grâce à l’augmentation  de la production locale dans le panier des ménages. On a également réalisé 850 DH d’économie par ménage par an grâce à l’augmentation de la production nationale», a ajouté M. Akhannouch. 

Au niveau national, le Plan Maroc Vert réserve depuis 2008 une place de choix à l’agriculture familiale à travers le Pilier II, qui œuvre activement au développement des petits agriculteurs et à l’amélioration de leurs conditions de vie.

La population rurale compte aujourd’hui environ 15.000.000 d’habitants et non moins de 500.000 exploitations agricoles. Le diagnostic stratégique qui a précédé l’élaboration du Plan Maroc Vert a révélé une fragilité excessive du tissu de ces acteurs ruraux, caractérisé notamment par un très faible niveau d’organisation, une très faible taille moyenne des exploitations agricoles (2,1 hectares en moyenne par exploitation) et un système de production à base de la céréaliculture générant des revenus d’exploitation moyens à faibles dans  le monde rural.

L’agriculture familiale c’est aussi le sujet qui a attiré l’attention du président guinéen qui a applaudi «l’idée géniale de SM le Roi de lancer le Plan Maroc Vert».

Alpha Condé a souligné la nécessité pour son pays de s’inspirer de ce plan pour promouvoir une agriculture solidaire. Idem pour  le président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui appelle en faveur d’une meilleure coopération en faveur du développement de ce secteur hautement stratégique.

Il est revenu sur la politique des barrages initiée par feu SM Hassan II et a salué les efforts de SM le Roi Mohammed VI pour la promotion des partenariats entre les pays africains.

Assises : Neuf conventions signées

La septième édition des Assises de l’agriculture, organisée par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime,  à Meknès, le 23 avril 2014, a été marquée par la signature de neuf conventions. La première porte sur un accord liant le Maroc et le gouvernement malien. Il concerne la mise à disposition par le Mali de 10.000 hectares au profit du Maroc qui s’engage à mobiliser des investisseurs pour une exploitation rationnelle des terres maliennes. Le deuxième accord-cadre porte sur la constitution d’un fonds fiduciaire de 1 million de dollars  entre le Maroc et la FAO dans le cadre de la promotion de la coopération Sud-Sud. La troisième convention-cadre a été signée entre le gouvernement marocain et la Fédération des Chambres agricoles pour la mise en place d’un système national de la formation et la recherche agricole. Ce projet est porté par le ministère de l’enseignement supérieur  qui mobilisera une enveloppe de 100 millions de dirhams. Il y a également une convention de partenariat entre plusieurs ministères pour la mise en œuvre d’un programme national de constitution de coopératives. Il s’agit de la création de 15.000 coopératives avec une contribution étatique  de 450 millions DH. Le cinquième contrat-programme est relatif au développement de la filière des viandes rouges signé entre le gouvernement et la fédération des viandes rouges et concerne un investissement de 5 milliards DH dont 1,5 en guise de contribution de l’Etat.

L’objectif est d’augmenter la production de 480.000 à 620.000  tonnes, créer 80.000 emplois additionnels et réduire le prix de la viande de 15%.  En ce qui concerne le riz, un contrat-programme a été signé et vise un investissement de 270 millions DH dont 182 mobilisés par l’Etat.  L’objectif à l’horizon 2020 est de réaliser une économie de 22 millions m3 d’eau et atteindre une superficie de 11.000 hectares. La septième convention concerne le volet du financement du Plan Maroc Vert. Ainsi, le groupe Crédit Agricole s’est engagé à soutenir cette stratégie en mobilisant 25 milliards DH. 

Il y a eu également la signature d’une convention sur le risque climatique entre la MAMDA et le gouvernement.  Et enfin, la neuvième convention concerne la facilitation de l’accès pour sites de vente en ligne pour les agriculteurs opérant dans le secteur des produits du terroir.

Campagne céréalière : 67 millions de quintaux

Comme chaque année, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime saisit l’occasion de la tenue des Assises pour annoncer  les réalisations de la campagne céréalière. Pour cette année, le Maroc a réalisé 67 millions de quintaux dont 37 de blé tendre.  Il y a 30 millions de quintaux de moins par rapport à la campagne céréalière de l’année dernière qui a enregistré un record de 97 millions de quintaux. Cette campagne a été caractérisée par de faibles précipitations au démarrage.

A ce titre, il faut rappeler que le cumul pluviométrique national moyen au 14 février 2014 a été de 194 mm contre 239 mm pour une campagne normale. Pour sa part, le taux de remplissage des barrages à la même date a atteint 11,23 milliards m3 contre 12,36 milliards m3 à la campagne précédente, alors que la réserve des barrages à usage agricole est estimée à 9,36 milliards m3 contre 10,51 milliards m3 et le taux global de remplissage avoisine 68 %.  Les dernières pluies enregistrées au niveau de la plupart des régions du Royaume ont été bénéfiques pour les parcours en particulier et pour le couvert végétal en général.

ODM : Le Maroc en avance

José Graziano Da Silva a annoncé une bonne nouvelle pour le Maroc. «Pour les Objectifs du Millénaire (ODM), je suis ravi de vous annoncer que le Maroc a atteint le premier objectif relatif à l’éradication de la faim et de deux ans avec la date fixée au début», a souligné le directeur général de la FAO.

Il faut préciser que la thématique retenue pour cette septième édition des Assises de l’agriculture s’est inscrite dans le contexte mondial, en se penchant sur le thème de l’agriculture familiale, actuellement au centre de tous les débats  depuis que 2014 a été désignée par la FAO, Année internationale de l’agriculture familiale (AIAF).

L’Année internationale de l’agriculture familiale 2014 vise à rehausser l’image de l’agriculture familiale et de la petite agriculture en focalisant l’attention du monde entier sur leur contribution significative à l’éradication de la faim et de la pauvreté, l’instauration de la sécurité alimentaire, l’amélioration  des moyens d’existence et une meilleure nutrition mondiale. Et ce sans oublier l’optimisation de la gestion des ressources naturelles, et la protection de l’environnement ainsi que leur contribution au développement durable, en particulier dans les zones rurales.

Accès des produits marocains aux marchés UE: Une semaine pour négocier

Que les négociations commencent! En effet, la tenue du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) et des Assises de l’agriculture à Meknès constitue une plate-forme idéale pour les discussions autour de la modification du régime des prix d’accès des fruits et légumes marocains aux marchés de l’Union européenne. Ainsi, les échanges se poursuivront durant cette semaine pour trouver des pistes de solutions, a annoncé hier, mercredi 23 avril, à Meknès, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. «Nous avons une semaine pour discuter avec les responsables de la direction générale de l’agriculture de l’Union européenne pour essayer de trouver des pistes de solutions qui vont permettre de résoudre la problématique posée», a déclaré à la presse M. Akhannouch, peu avant l’ouverture des travaux de la 7ème édition des Assises de l’agriculture.

Dans le même sillage, le ministre a noté que d’autres rencontres sont prévues avec le commissaire européen, formulant le vœu que ce processus débouchera sur des solutions concrètes dans les meilleures conditions. «L’adoption de ce nouveau mécanisme, décidée unilatéralement par l’Union européenne, est en contradiction avec les engagements de l’Union au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) car elle ignore totalement les dispositions pertinentes de l’Accord d’association liant le Maroc à l’Union européenne», a-t-il souligné. À noter que la modification du système des prix d’accès des fruits et légumes marocains sur le marché de l’Union européenne a été fortement condamnée aussi bien par le gouvernement que les professionnels marocains qui y voient une menace à l’économie nationale. À rappeler que, adoptée le 7 avril par la commission de l’agriculture au sein du Parlement européen, cette décision consiste à introduire des restrictions des méthodes de dédouanement des produits agricoles marocains soumis à l’entrée.

 

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