Quelle visibilité pour la PME dans une économie globalisée ? Le choix du thème des deuxièmes assises des PME-PMI, tenues le week-end dernier à Casablanca n’a pas été fortuit. Et pour cause, la PME marocaine se heurte a une série de problèmes devenus quasi structurels. Le besoin d’un souffle nouveau se présente aujourd’hui comme une nécessité. Déjà, et à la veille de la tenue de ces assises, le Premier ministre, Driss Jettou, s’est réuni avec les membres du bureau de la Fédération nationale des PME/PMI. Au menu des discussions, la situation du secteur et les difficultés qui entravent le développement des PME/PMI, notamment le processus de mise à niveau, le financement des investissements, l’accès aux crédits bancaires et aux fonds de garantie mis en place par l’Etat et la fiscalité appliquée aux PME/PMI.
Auprès de la Primature, on se veut rassurant : la question de la PME figure bien comme priorité gouvernementale. Reste que le soutien que peut apporter ce dernier comprend un préalable : les PME/PMI doivent adopter une démarche plus transparente de nature à permettre leur éligibilité aux différents mécanismes de soutien mis en place par le gouvernement. Cette idée est revenue en force lors des assises de Casablanca. Tous les participants ont souligné le problème du manque de transparence dans la gestion des entreprises, considéré comme un handicap qui entrave l’évolution du secteur. Chez les officiels qui ont participé aux assises, le ton est à l’image du message de la Primature. Tous ont appelé à la restructuration des PME, à l’accélération du rythme d’exécution du programme de mise à niveau, ainsi que l’adoption d’une approche réseau incitant les PME à rechercher des regroupements stratégiques pour pallier leur capitalisation fragile, tout en conservant l’avantage de leur taille. Pour leur part, les représentants de la PME, Hassan Chami, président de la CGEM et Hammad Kassal président de la Fédération des PME-PMI, ont listé leurs doléances. L’essentiel de leur plaidoirie a consisté en un appel pour un «engagement collectif sur la voie du dialogue». Le but est «de mettre en cohérence et en synergie les actions de tous les intervenants et leur donner davantage d’ampleur». Plus clairement, les pouvoirs publics et les banques sont appelés à se pencher sur la problématique de liquidité monétaire, pour l’harmoniser avec les besoins de financement.
Les membres de la fédération ont souligné, dans ce cadre, que la mise en place d’une structure de financement dédiée aux PMI/PME se présente comme une nécessité impérative pour la concrétisation des projets d’investissement. Dans le même sillage, ils ont appelé également au développement d’un fonds de cautionnement mutuel avec l’aide du public pour aider la PME et sécuriser la pérennité sociale de l’entrepreneur.
Enfin, les membres de la fédération ont plaidé pour une simplification des conditions d’accès aux lignes de crédits bancaires et autres, tout en rendant obligatoire le visa des bilans comptables de l’entreprise.