PME marocaines : La BEI met en lumière les défis à relever

Trois PME sur cinq identifient la concurrence et la saturation des marchés comme les principaux obstacles à leur développement international.

La Banque européenne d’investissement (BEI) met le doigt sur les défis actuels auxquels font face les petites et moyennes entreprises marocaines. Une récente enquête menée par la Banque auprès de 150 dirigeants de PME opérant dans les principales chaînes de valeur exportatrices a fourni un éclairage sur le frein à la compétitivité de ce tissu entrepreneurial et sa capacité à exporter. Ce diagnostic intervient à l’occasion de la Journée mondiale des petites et moyennes entreprises. Selon les chefs d’entreprise interrogés, la croissance de leur activité et, par extension, leur capacité à exporter, est freinée par deux obstacles principaux. D’une part, le besoin de financement et d’autre part, la pression d’une concurrence accrue et la saturation de certains marchés, qui limitent leurs perspectives de développement à l’international. Dans les détails, 3 PME sur 5 identifient la concurrence et la saturation des marchés comme les principaux obstacles à leur développement international.

«Ce constat souligne la nécessité de repositionner la compétitivité comme un axe stratégique, non seulement pour croître sur le marché domestique, mais aussi pour s’ouvrir durablement à l’international», commente la BEI dans ce sens. En effet, 28% des répondants ont confirmé que la concurrence accrue constitue aujourd’hui le principal frein à la croissance des PME marocaines. Le financement a été cité par 17 % des participants. En effet, près d’une PME sur 2 estime que l’accès au financement constitue un obstacle au développement à l’international, soulignant la difficulté à investir dans la modernisation, l’innovation ou la mise en conformité avec les normes d’exportation. Au-delà des problématiques de compétitivité et de financement, la BEI identifie des obstacles logistiques et structurels à l’exportation.

Selon les résultats de l’enquête, plus de 55 % des dirigeants interrogés évoquent le coût élevé de la logistique, des procédures douanières et de conformité, tandis que 50 % soulignent la difficulté à identifier et établir des partenariats commerciaux à l’étranger. Il est à noter que la BEI déploie, conjointement avec l’Union européenne, tout un programme pour répondre aux enjeux des PME marocaines et les préparer techniquement et financièrement à l’exportation. Baptisé le «Trade and Competitiveness programme», ce dispositif propose un accompagnement technique sous forme de sessions de formation.

Ces sessions ont pour objectif de renforcer les capacités des PME en abordant des thématiques clés liées à l’exportation et à la transition verte, telles que les règles d’origine ou la décarbonation. Dans le cadre du Programme de l’UE pour les échanges commerciaux et la compétitivité au Maroc, en Tunisie, en Égypte et en Jordanie, la BEI propose aux banques locales trois solutions. Citons en premier les garanties de portefeuille partielles qui offrent une protection contre le risque crédit, sur une base de portefeuille en ce qui concerne le financement de la dette sous-jacente à l’instar d’un prêt ou un crédit-bail accordé par des banques intermédiaires aux PME. La BEI propose également un financement long terme aux banques intermédiaires s’engageant à mobiliser des fonds en faveur de PME admissibles ainsi qu’ une assistance technique afin de renforcer les capacités dans les domaines d’intervention prioritaires, notamment l’appui aux PME.