Le projet est réalisé dans le cadre du programme de développement des provinces du Sud
C’est l’un des projets gigantesques dans le Sahara marocain. Dakhla Atlantique va sans nul doute repositionner toutes la région sur les routes maritimes. L’année en cours a ainsi connu le démarrage effectif de la réalisation de ce chantier. Avec une enveloppe de 10,2 milliards DH, le projet est réalisé dans le cadre du programme de développement des provinces du Sud, lancé par SM le Roi Mohammed VI à Laâyoune, à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche Verte. Concrètement, le nouveau port Dakhla Atlantique vise à soutenir le développement économique, social et industriel de la région dans tous les secteurs productifs (pêche, agriculture, mines, énergie, tourisme, commerce, industrie manufacturière).
La ville connue par ses potentialités économiques, halieutiques et touristiques voit un peu plus grand avec ce port, qui sera construit au village de pêche N’tirift au nord de la ville de Dakhla. Cette infrastructure portuaire est considérée comme le plus grand projet des trois régions du Sud dans ledit modèle. Pour mener à bien ce projet, les autorités ont procédé à la création d’une direction provisoire chargée de superviser la réalisation de ce port.
Cette direction a pour missions de faire le suivi des travaux de construction de cette infrastructure, de veiller à la qualité des différents travaux et d’établir des rapports sur leur avancement et leur état comptable, outre la gestion des transactions conclues avec les entreprises, les bureaux et les laboratoires. Plus concrètement encore, les travaux de réalisation vont porter sur la réalisation des ouvrages de protection d’une longueur d’environ 6.700 ml dont une partie à -17 m/zh (digues principale et secondaire), des ouvrages d’accostage (quais de commerce, quai de service, quais d’avitaillement et de stationnement pêche, quais de débarquement pêche, quai réparation navale), ainsi qu’un pont maritime reliant le port îlot à la terre sur 1.200 ml sur des profondeurs en mer allant jusqu’à -12 m/zh et d’une route d’accès sur environ 6 km. Le port sera doté de terre-pleins de 60 ha à des profondeurs allant de -12 à -16m/zh pour lesquels les travaux se limiteront aux travaux de remblaiement, stabilisation et éventuelle consolidation et ce, dans un objectif que la superstructure et l’aménagement des terre-pleins seront réalisés par le futur concessionnaire. Grâce à ce projet, les provinces du Sud pourront jouer un rôle important dans le cadre de la stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030.
Et pour cause.
Dakhla Atlantique sera un port en eau profonde extérieur à la baie qui pourra satisfaire les trafics futurs liés aux produits de la pêche et à l’exploitation des petits pélagiques du stock C et servira d’outil logistique et économique pour faciliter la structuration économique et sociale du sud du Royaume. Ce nouveau port dans la région de Dakhla sera destiné tant pour accueillir les trafics de la pêche associés à la nouvelle zone franche que tous les trafics «commerciaux» liés à la pêche (exportations, intrants) et aussi à l’hinterland de Dakhla.
Il aura ainsi des dessertes par navires porte-conteneurs avec des relations feederisées sur les grands ports majeurs de la région : Casablanca, Tanger Med, Las Palmas. Ces relations commerciales permettront également d’approvisionner l’économie régionale en intrants industriels, énergétiques et en biens de consommation. Enfin, suivant les richesses naturelles qui seront exploitées dans la région (maritimes, minières…), le port de Dakhla Atlantique pourra compléter son offre par des terminaux spécialisés si nécessaire.
Dans ce sens, la réalisation d’un nouveau port sur la façade atlantique à Dakhla vient pour répondre à la fois à des objectifs géostratégiques, de développement régional et des objectifs spécifiques au secteur de la pêche. A noter enfin que le Conseil de gouvernement avait adopté en septembre 2019 le projet de décret numéro 2.19.737 présenté par le ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau relatif à la création d’une direction provisoire chargée du port Dakhla Atlantique.
