Economie

Port Tanger-Med : Un intégrateur régional

© D.R

C’est désormais une réalité mise en chantier. Les travaux du plus grand projet stratégique jamais initié au Maroc sont bien engagés. Sur le détroit, à 35 km à l’Est de Tanger, se dresse fièrement le chantier du port Tanger-Med.
Une journée d’information, organisée à Tanger le 21 avril et initiée conjointement par l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et des provinces du Nord (APDN) et l’Agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA), a renseigné sur la portée stratégique du projet. Sous le thème «Le port Tanger-Med : vecteur de développement régional», cette journée était l’occasion de renseigner sur la portée stratégique d’un tel complexe intégré d’infrastructures économiques. Auparavant, une visite guidée du chantier a été organisée. Une fois sur place, la portée et les enjeux d’un tel défi prennent forme.
Dans son mot d’ouverture, Abdelaziz Meziane Belfqih, conseiller de SM le Roi, a tenu rappeler le haut intérêt royal à ce projet. Tout en renseignant sur les enjeux et les retombées économiques sur toute la région, Abdelaziz Meziane Belfqih a déclaré que « SM Le roi a récemment donné ses instructions au ministre de la Culture pour que le recensement des monuments historiques de la ville de Tanger, dans l’optique de leur classement, soit opéré », c’est dire la portée structurante du port Tanger-Med. Il est amené à atténuer la pression exercée sur le port de Tanger, lequel est amené à devenir un haut lieu touristique.
De son côté, Karim Ghellab, ministre de l’Equipement des Transports a renseigné sur les ajustements intervenus depuis le projet initial. Ainsi, plusieurs modifications sont à retenir. Le tracé initial du chemin de fer a été revu et corrigé. « En plus, il faut désormais parler de la gare Tanger/Tanger-Med et non de Casablanca-Tanger-Med », tient à préciser Driss Benhima, DG de l’APDN.
Dans l’esprit du responsable, parler de Tanger-Med c’est parler du port, la liaison Tanger-Tétouan, la voie express entre Tanger et Sebta, l’autoroute Fnideq-Tétouan et le départ de la rocade vers Al Hoceima.C’est à l’intérieur de cet ensemble qui constitue Tanger-Med que les zones franches vont jouer un rôle important. Cela dit, estime Benhima, c’est vrai que, dans notre pays, la notion de développement intégré est difficile à mettre en oeuvre.
Tanger-Med est un projet de développement intégré positionné dans une zone économique spéciale de 500 km2 qui comprend le port, ensuite une zone franche logistique de 100 ha, attenante au port, des zones franches industrielles de 600 ha à Melloussa, et une zone franche commerciale de 200 ha à Fnideq.
Selon Saïd El Hadi, directeur général de TMSA, l’emplacement retenu s’est fait selon deux critères majeurs : d’abord répondre à l’objectif de la plus grande proximité possible par rapport aux lignes maritimes est-ouest et nord-sud pour permettre aux porte-conteneurs des escales rapides. « La rive du détroit bénéficie d’une excellente situation pour cela », commente El Hadi. Le second critère stratégique est celui de construire le port à l’emplacement le plus proche possible de l’Europe.
Le site d’Oued R’mel répond parfaitement aux deux critères puisqu’il s’agit du point le plus proche de l’Europe (14Km), et qu’il se trouve sur les rives du détroit.
La mise en service de la première tranche du port et de la zone logistique aura lieu au courant du premier semestre 2007. TMSA élabore un schéma d’aménagement visant à traduire sur les territoires trois objectifs fondamentaux. En premier, à l’échelle de l’économie globale, il s’agit de doter le territoire de toutes les fonctionnalités d’une façade portuaire capable d’affronter la concurrence internationale. Ensuite, à l’échelle du territoire national, intégrer le nouveau pôle dans l’économie régionale afin de diffuser le plus largement possible les impacts sur le tissu d’acteurs. Enfin, dans la dimension locale, assurer la valorisation des atouts de ce territoire, en préserver les éléments patrimoniaux et assurer aux populations locales une participation au développement.
« De nombreuses opportunités seront offertes en particulier aux entreprises marocaines aussi bien dans le domaine de la sous-traitance que celui des services en liaison avec des activités qui seront développées dans les zones franches », tient à préciser Said El Hadi.
Actuellement, les perspectives d’aménagement urbain sont à l’étude.
L’option de construire une nouvelle ville est envisagée, mais il semble que d’autres options soient nettement plus favorables. Il est question de privilégier la consolidation des centres urbains et les grandes agglomérations existantes ainsi la construction de nouveaux pôles résidentiels de taille appropriée, plus compatibles avec la fragilité des milieux, cession anthropique en phase avec un développement réellement durable. Par conséquent, les menaces qui pèsent sur la fragilité du site sont bien prises en compte. Spéculateurs s’abstenir !

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