Cette tendance positive est portée par un rebond du secteur agricole, une évolution soutenue des activités non agricoles ainsi que par une forte hausse de la demande intérieure.
Croissance économique : Avec une croissance de 5,5 % et un PIB atteignant 333,81 milliards de dirhams, l’économie marocaine affiche un net regain au deuxième trimestre 2025. Des indicateurs qui confirment la dynamique positive enclenchée par le redressement agricole, l’investissement et une consommation intérieure en hausse.
La reprise de l’économie nationale se confirme. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) observe une nette amélioration de la croissance au deuxième trimestre, grimpant à 5,5% contre 3% à la même période de l’année précédente. Se référant à l’arrêté des comptes nationaux du HCP, le produit intérieur brut (PIB) en volume est passé de 316,87 milliards de dirhams au deuxième trimestre 2024 à 333,81 milliards de dirhams au deuxième quart 2025. Cette tendance positive est, en effet, portée par un rebond du secteur agricole, une évolution soutenue des activités non agricoles ainsi que par une forte hausse de la demande intérieure, et ce dans un contexte marqué par une maîtrise de l’inflation. Hors agriculture, le PIB s’établirait à 306,87 milliards de dirhams contre 290,48 milliards de dirhams une année auparavant, soit une progression de 5,6 %.
Le secteur primaire en redressement
Dans les détails, la valeur ajoutée du secteur primaire a augmenté de 4,2 % au deuxième trimestre 2025 après une baisse de 4,8 % durant la même période de l’année 2024. Elle s’est ainsi établie à 27,41 milliards de dirhams contre 26,18 milliards de dirhams une année plus tôt. « Cette évolution est le résultat de la hausse de 4,7 % de l’activité de l’agriculture au lieu d’une baisse de 4,4 % une année auparavant et de la baisse de celle de la pêche de 7,7 % au lieu d’une baisse de 12,4 % », commente le HCP dans sa note d’information sur la situation économique au deuxième trimestre 2025. Pour ce qui est des activités secondaires, elles ont continué à afficher une forte croissance atteignant les 7,4 % au lieu 3,1 % au deuxième trimestre de l’année précédente. Cette évolution intervient en raison de la hausse des valeurs ajoutées des activités du bâtiment et travaux publics (6,7 % au lieu de 3,6 %), de l’électricité et eau ( 8,9 % au lieu d’une baisse 5,2 %) et des industries de transformation (6,9 % au lieu de 2,6 %). En parallèle, les activités de l’industrie d’extraction ont ralenti à 10,9 % au lieu de 20 %. Pour sa part, le taux d’accroissement de la valeur ajoutée du secteur tertiaire a augmenté à 4,8 % contre 4,2 % le même trimestre de l’année précédente. Elle a été marquée par l’amélioration des activités de l’hébergement et la restauration (10,5 % au lieu de 9,4 %), des services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale (4,8 % au lieu de 3,9 %), du commerce et réparation de véhicules (4,4 % au lieu de 3,4 %), de la recherche et du développement et des services rendus aux entreprises (4,2 % au lieu de 3,7 %), de l’information et la communication (2,5 % au lieu de 2,3 %) et des services immobiliers ( 0,8 % au lieu d’une baisse de 1,6 %).
En revanche, les activités des services de l’éducation, de la santé et des activités de l’action sociale ont ralenti à 5,7 % au lieu de 6,4 % et celles du transport et entreposage à 4,3 % au lieu de 7,9 %. De ce fait, la valeur ajoutée du secteur non agricole a connu une augmentation de 5,5 % durant le deuxième trimestre 2025 au lieu de 3,8 % une année auparavant, soit un total de 271,33 milliards de dirhams contre 257,08 milliards de dirhams une année auparavant.
Le niveau général des prix ralentit
Au deuxième trimestre, le HCP observe un ralentissement du niveau général des prix. Aux prix courants, le PIB a connu, au deuxième trimestre 2025, une hausse de 7,8 %, au lieu de 6,9 % une année auparavant pour se chiffrer à 420,81 milliards de dirhams contre 316,275 milliards de dirhams au même trimestre de l’année précédente. Cette évolution dégage, selon le HCP, un ralentissement de 2,3 % du niveau général des prix au lieu de 3,9 % le même trimestre de l’année précédente. Pour sa part, la demande intérieure a enregistré une hausse de 9,2 % au deuxième trimestre 2025 au lieu de 6,6 % la même période de l’année 2024, contribuant ainsi pour 9,9 points à la croissance économique nationale au lieu de 7,1 points. « L’investissement brut (formation brute de capital fixe ; variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeur) a enregistré une forte hausse de 18,9 % au lieu de 14,3 % la même période de l’année précédente, contribuant à la croissance de 5,6 points au lieu de 4 points », peut-on relever de la publication du HCP. En ce qui concerne la consommation finale des administrations publiques, le HCP relève une augmentation de son taux d’accroissement. Ce dernier est passé de 5,1 % au deuxième trimestre 2024 à 6,5 %, contribuant pour 1,2 point à la croissance économique au lieu de 0,9 point. Quant aux dépenses de consommation finale des ménages, elles se sont consolidées de 5,1 % au lieu de 3,3 % le même trimestre de l’année précédente, contribuant pour 3 points à la croissance contre 2 points.
L’épargne nationale brute en hausse de 10,9 %
Parmi les tendances ayant marqué le deuxième trimestre de l’année, on note une aggravation du besoin de financement de l’économie.
« Avec une baisse des revenus nets reçus du reste du monde, de 0,9% au lieu d’une hausse de 5,6 %, le revenu national brut disponible s’est accru, passant de 6,8 % au deuxième trimestre de l’année précédente à 7,2 % durant la même période de l’année 2025 », explique le HCP. Et de poursuivre : «Compte tenu du ralentissement de la consommation finale nationale en valeur, qui a progressé de 5,9 % au lieu de 6,5 % un an auparavant, l’épargne nationale s’est établie à 29,3 % du PIB contre 28,4% précédemment».
En amélioration de 10,9 %, l’épargne nationale brute a atteint au deuxième trimestre de l’année les 123,146 milliards de dirhams. Se référant au HCP, l’investissement brut, pour sa part, a atteint 32,5 % du PIB contre 30 % au cours du même trimestre de l’année précédente. Ainsi, le besoin de financement de l’économie nationale s’est aggravé, passant de 1,6 % du PIB à 3,2 %.














