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Poudre et huiles de noyaux, alimentation pour animaux… L’INRA braque les projecteurs sur les différents usages des dattes

© D.R

Les noyaux de dattes, en tant que sous-produit du palmier dattier longtemps marginalisé et sous-utilisé, peuvent être valorisés sous différentes formes.

Vertus : L’Institut national de recherche agronomique (INRA) a récemment dévoilé trois études dédiées aux palmiers dattiers. Ces analyses scientifiques mettent en lumière les différentes usages et vertus de ce fruit ainsi que les perspectives de renforcement de sa production.

L’INRA a récemment consacré une série d’ouvrages de recherche sur l’utilisation des dattes. Le premier livre est intitulé « Catalogue des critères de qualité de la poudre de l’huile des noyaux de dattes (Phoenix dactylifera L.) de 30 variétés marocaines ». Il s’agit, comme l’explique Faouzi Bekkaoui, directeur de l’Institut national de recherche agronomique, d’un recueil sur les critères biométriques des noyaux de dattes et les critères physico chimiques et biochimiques de la poudre et de l’huile de ces noyaux. «Il concerne trente (30) variétés de dattes choisies parmi les principales variétés marocaines des différentes oasis (Drâa, Tafilalet, Tata, Toudgha et Figuig). Ce catalogue constitue une base de données et d’informations très utile pour la valorisation des noyaux des dattes marocaines et contribuera certainement aux 2 fondements de la stratégie nationale Génération Green 2020 – 2030, à savoir la consolidation des filières agricoles et l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles», relève la même source. Dans ce sens, il révèle que les noyaux de dattes, en tant que sous-produit du palmier dattier longtemps marginalisé et sous-utilisé, peuvent être valorisés sous différentes formes (composés bioactifs, succédané du café offrant une décoction d’une saveur et d’un arôme agréables, agent gélifiant et ingrédient pouvant être utilisés dans les industries agroalimentaires et cosmétiques, huile de noyaux à fort potentiel cosmétique, aliments de bétail avec une valeur fourragère intéressante).

«Pour une production annuelle de 100.000 tonnes de dattes, la quantité des noyaux pouvant être récupérée est importante et elle est estimée à 20.000 tonnes, avec un potentiel considérable de production de l’huile des noyaux estimée à 2.000 tonnes. Ces noyaux constituent donc un sous-produit intéressant qui ne doit pas être négligé et doit être récupéré au niveau des unités de traitement, conditionnement et transformation des dattes pour une valorisation appropriée, selon le potentiel variétal, une plus-value supplémentaire à la production dattière et un manque à gagner pour la population oasienne», précise le directeur de l’INRA. Si l’on prend par exemple la poudre des noyaux des dattes, celle-ci contient de nombreux éléments, à savoir des composés phénoliques, des caroténoïdes et des flavonoïdes, la majorité des acides aminés essentiels (lysine, isoleucine, leucine, méthionine, thréonine, valine et phénylalanine), des fibres solubles et insolubles ainsi que des substances gélifiantes. «La poudre des noyaux de dattes peut être utilisée comme ingrédient dans la préparation d’un succédané au café sans caféine, des produits de boulangerie, de pâtisserie et carnés et comme probiotique et stabilisateur naturel dans la préparation des produits laitiers », font savoir les auteurs de cet ouvrage.

Le deuxième livre décrypte les différents usages des restes des palmiers dattiers dans l’alimentation des animaux. Ce document met l’accent sur la pénurie des produits locaux pour l’alimentation du bétail, ce qui nécessite leur importation malgré le coût financier que cela implique. L’auteur de cet ouvrage propose d’adopter des alternatives à ces produits comme les restes des palmiers dattiers en tant qu’alimentation pour animaux d’élevage notamment dans les zones oasiennes. Cette étude passe en revue les différentes analyses élaborées dans ce sens tout en mettant en exergue les obstacles observés pour une plus large utilisation de ces alternatives.

Ce livre propose également les solutions pour améliorer l’intégration des restes des palmiers dattiers dans l’alimentation du bétail. En plus de ces deux documents de recherche, l’INRA a également élaboré un livre sur le «Mejhoul» intitulé «Importance, techniques de production, valorisation et marketing». Cet ouvrage met l’accent sur l’importance et les caractéristiques de cette variété ainsi que les techniques de production, et de valorisation qui lui sont appropriés. A noter que le Maroc possède une riche diversité génétique de palmiers dattiers. Arbre emblématique des milieux désertiques, le palmier dattier joue un rôle socio-économique important dans ces régions.

En plus, il possède des caractéristiques biologiques et physiologiques qui lui permettent de résister aux conditions climatiques extrêmes. Et par conséquent, un symbole de résilience et de durabilité. On compte plus de 453 variétés répertoriées de palmiers dattiers, dont certaines sont très prisées comme le Mejhoul. Pour en renforcer les performances, l’INRA axe ses travaux sur l’amélioration des techniques de culture, la sélection des variétés les plus adaptées, la lutte contre les ravageurs et les maladies telles que le Bayoud et la valorisation des dattes. Parallèlement, l’Institut mise sur l’introduction de nouvelles technologies agricoles et la diffusion des bonnes pratiques auprès des producteurs afin de leur permettre de faire progresser l’ensemble de la filière, renforçant ainsi la compétitivité du secteur.

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