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Pour surmonter la pénurie d’eau : Les projets hydriques s’accélèrent

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2024 sera marquée par le lancement programmé des projets des seuils de recharge artificielle des nappes au niveau des provinces de Midelt, Zagora et Errachidia.

État des lieux : La question de l’eau est actuellement une préoccupation majeure. Au 30 janvier 2024, le taux de remplissage des barrages atteint 23,2 % contre 31, 8 % durant la même période en 2023. Les réserves disponibles au niveau des retenues des barrages sont de l’ordre de 3,73 milliards de m3. Zoom sur l’état d’avancement des grands chantiers en cours.

La problématique du déficit d’eau continue de préoccuper. Des grands chantiers accompagnés par un plan d’urgence sont actuellement en cours comme le révèle le ministère de l’équipement et de l’eau. Par région, Casablanca-Settat a connu la réalisation de la tranche urgente du transfert de Sebou vers le Bouregreg. Parmi les autres projets phares de la région, celui du renforcement de l’AEP (Alimentation en eau potable) de Casablanca Sud pour réduire le déficit hydrique avec notamment le renforcement de l’eau dessalée de Jorf Lasfar et l’adduction AEP Jorf Daourat et Daourat Casablanca Sud.

On notera aussi le raccordement des réseaux de Casablanca Nord et de Casablanca Sud, l’achèvement des forages exploratoires et l’acquisition des stations monoblocs de dessalement en vue de renforcer l’eau potable de Settat et Berrechid. La région travaille aussi sur le soutien à l’approvisionnement en eau potable des communautés rurales par camion-citerne et le renforcement du programme de réutilisation des eaux usées épurées.
Au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le système Tanger Assilah connaît les travaux de réalisation d’un projet de transfert d’un volume de 100 millions de mètres cubes du barrage Oued El Makhazine au barrage Dar Khroufa, la mise en place de barges flottantes dans les barrages pour exploiter l’eau des retenues des niveaux inférieurs, le lancement de la réalisation du barrage Ayacha ainsi que le démarrage de l’étude de dessalement de l’eau de mer pour renforcer l’AEP de Tanger. A cela s’ajoute le renforcement du programme de réutilisation des eaux usées épurées.

Au niveau d’Al Hoceima, on notera l’aménagement et le raccordement de deux forages à Imzouren au système de la ville pour réduire le déficit en eau. Parmi ses projets, la région se focalise sur le financement des barges flottantes aux barrages Rhiss et Mohammed Ben Abdelkrim Al Khattabi. Concernant la région Souss-Massa, elle connaît la mise en service de la station de dessalement à Chtouka Ait Baha pour renforcer l’AEP du grand Agadir et l’irrigation du périmètre de Chtouka, l’extension de la station de dessalement pour l’AEP et la réalisation d’une autre station pour l’irrigation des périmètres du Souss ainsi que la réalisation de forages pour soutenir l’eau potable de Taroudant. Les projets de la région incluent aussi l’acquisition d’usines mobiles de dessalement de l’eau de mer pour Ait Baha et Taghazout et les zones rurales déficitaires.
Globalement, les grands chantiers en cours avancent à grands pas. Il s’agit dans le cadre du plan d’urgence d’accélérer le rythme de réalisation des barrages, de mettre en place des barges flottantes dans les retenues des barrages Rhiss, Mohamed Ben Abdelkrim Al Khattabi, Mechraa Hammadi, Al Wahda, Dar Khrofa, Kharroub, ou encore Agdz, de réaliser des forages de reconnaissance et d’exploitation pour assurer et renforcer l’approvisionnement en eau potable des villes, centres et douars et d’activer des nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer (Safi, Jorf Lasfar, Dakhla, Casablanca, Agadir, Nador). A cela s’ajoutent, entre autres, l’acquisition des stations monoblocs de dessalement de l’eau de mer et de déminéralisation des eaux saumâtres pour renforcer l’approvisionnement en eau potable de la population rurale, l’acquisition et location des camions-citernes pour approvisionner la population rurale déficitaire en eau potable, la réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces verts et des golfs, l’économie de l’eau au niveau des réseaux d’adduction et de distribution de l’eau potable ainsi que la reconverion à l’irrigation localisée.

Les trois piliers de la politique de l’eau

Au Maroc, la politique de l’eau repose sur trois leviers, à savoir les eaux conventionnelles (grands barrages, moyens et petits barrages, les projets de transferts d’eau, la collecte des eaux pluviales et le désenvasement des barrages), les eaux non conventionnelles (les usines de dessalement, la réutilisation des eaux usées et épurées et la recharge artificielle des nappes) et la gestion de l’eau (amélioration du rendement du réseau AEP, amélioration du rendement des canaux et conduites multiservices, le programme d’efficacité hydraulique de l’ensemble des usages de l’eau, et les contrats de nappes). A ce stade, le Royaume a mis en service 4 grands barrages (Tiddas, Todgha, Agdz et Fask). De plus, 18 grands barrages sont en cours de réalisation dont 3 seront surélevés et 3 seront mis en service en 2024 (Mdez, Rhriss, Koudiat Borna). Du côté des moyens barrages, 2024 connaîtra le lancement de 4 barrages (Ain Ksob, M’salit, lemdad et Sidi Yaacoub). Pour ce qui est des petits barrages, on notera entre autres que 5 petits barrages sont en cours d’achèvement (Hrihira, Afsou, Est Mediterrannée, Taghoucht et Tikitane).

S’agissant des projets de dessalement, on compte 15 stations de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de production de 192 Mm3 /an. L’objectif serait d’atteindre 16 stations en plus et d’avoir une capacité de production totale de 1,460 milliard de m3/an. Concernant la réutilisation des eaux usées épurées, les projets s’accélèrent aussi pour atteindre 100 Mm3/an pour l’arrosage des espaces verts et des golfs à fin 2027. A fin 2022, le volume réutilisé des eaux épurées est de 32 Mm3 /an. En matière de recharge artificielle des nappes, 2023 a connu le lancement de réalisation de deux seuils de recharge artificielle pour les nappes au niveau des provinces d’Errachidia et Zagora. 2024 sera marquée par le lancement programmé des projets des seuils de recharge artificielle des nappes au niveau des provinces de Midelt, Zagora et Errachidia. Sur la prériode 2025-2028, 22 projets des seuils de recharge artificielle des nappes sont programmés au niveau des provinces de Zagora, Errachidia, Tinghir et Figuig. Pour rappel, le Maroc compte 153 grands barrages avec une capacité totale de 20 MMm3, 141 petits et moyens barrages, 15 stations de dessalement de l’eau de mer avec une capacité de production de 192 Mm3 et 17 ouvrages de transfert.

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