Economie

Pourquoi Senhaji a jeté l’éponge

© D.R

L’information semble avoir pris de court tout le monde, y compris quelques membres du staff de la Royal Air Maroc lesquels, deux jours après l’événement, ne pouvaient ni confirmer ni infirmer. Farid Senhaji, que ALM a tenté en vain de joindre hier, vient de démissionner de son poste de directeur général d’Air Sénégal. Des raisons «strictement personnelles» tient-il à rappeler lors d’une conférence de presse tenue à Dakar dans l’après-midi du 8 mars 2005.
L’épouse de M. Senhaji, ingénieur de l’Aviation civile, n’arrivait pas à s’adapter à la vie sénégalaise. La demande de quitter le poste de directeur général aurait donc été faite au président de la RAM il y a un mois. La requête vient d’être acceptée par Mohammed Berrada, présent à Dakar lors de la tournée royale. Ces raisons annoncées devant un parterre de la presse particulièrement bien fourni, ne sont pas celles qui seront mises en avant dans les explications données à la MAP, hier, par le président démissionnaire. Farid Senhaji rentrait au Maroc après, confiait-il à l’agence de presse, un désaccord intervenu avec le ministre sénégalais des Transports aériens , Ousmane Masseck Ndiaye. Il a ajouté que ses rapports avec le ministre sénégalais étaient devenus très tendus du fait des immixtions répétées dans le fonctionnement de la compagnie. «Pour l’intérêt de la compagnie, j’ai préféré partir ». En fait ce départ intervient tout juste après une décision prise par le gouvernement sénégalais. Il s’agit des restrictions apportées aux activités de la compagnie notamment sur ses missions d’assistance au sol.
Celles-ci n’ont pas de rapport avec le départ de Senhaji. Il y a peu en effet , la direction sénégalaise de l’Aviation civile (l’Anacs) avait sommé à la filiale de Royal Air Maroc de mettre fin à ses activités d’assistance technique au sol envers la South Africa Airways, l’un des habitués des tarmacs sénégalais. La raison invoquée est simple, l’opération engendre un manque à gagner d’un milliard de francs CFA. En fait il s’agit d’un rappel à l’ordre pur et simple, puisque selon les dires du ministre, qui s’expliquait dans un quotidien local, l’autorisation de handling octroyée à la compagnie ne concernait que les avions de Royal Air Maroc en escale à Dakar.
La décision du ministère du Transport aurait été prise après plusieurs pressions de la part de deux sociétés de handling exerçant au Sénégal et qui ont un pouvoir syndical de négociation énorme, étant formé principalement d’anciens salariés d’Air Afrique.
Avant de clôturer sa conférence de presse, Le Directeur général en partance a déclaré avoir eu une « bonne expérience et de très bons souvenirs des Sénégalais et d’Air Sénégal International ». Son départ, tient-il à rappeler, n’est qu’un épisode dans la vie de la compagnie.
Le moins que l’on puisse dire est que Farid Senhaji ne serait pas resté plus d’une année sur son fauteuil de P-dg qui sera désormais occupé par Mohamed Fatahi, précédemment directeur commercial et marketing. Ce dernier était pressenti pour s’occuper d’Air Cemac dont l’acte fondateur vient d’être posé à Libreville lors de la visite de Sa Majesté le Roi au Gabon. Seul motif de satisfaction pour Fardi Senhaji, il laisse la compagnie sénégalaise en bon état, comme en témoignent les résultats enregistrés en 2004. La compagnie, désormais l’un des acteurs majeurs dans la sous-région, avait augmenté de 17% son nombre de passagers. Malgré la concurrence naissante, ASI a augmenté son chiffre d’affaires de 14% sur cette période. Côté investissements, à signaler un remplacement d’un Boeing 737-200 par un appareil plus moderne et mieux adapté, à savoir un B –737-500. L’acquisition d’un autre appareil, un B-737-700, attendu d’être livré en juillet, grâce à un financement d’Eximbank, est le plus gros investissement réalisé sous l’ère Senhaji. Il faut dire que la tâche n’était pas facile pour ce cadre de la RAM, dont l’une des missions était de faire oublier Zouhair El Aoufir, son prédécesseur, à l’origine du succès d’Air Sénégal.

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