Comment réagirait l’ONDA et les différents services intervenant à l’aéroport en cas de prise d’otages ? Depuis le 11 septembre 2001, la gestion de crise et particulièrement la réaction face à un acte terroriste est passée au premier rang des préoccupations dans les aéroports du monde entier.
Face à un tel scénario, l’improvisation est exclue à tous les niveaux, y compris à celui de la communication. D’où pour, l’ONDA, l’organisation régulière de journées de simulations, impliquant tous les intervenants y compris les journalistes, lesquels ont souvent un accès difficile à l’information dans de pareils cas.
L’exercice de gestion de crises, organisé le mercredi 15 juin par l’Office national des aéroports à Fès-Saïss avait pour but d’inculquer aux services chargés de la sécurité aérienne, des réflexes et des méthodes indispensables dans une situation exceptionnelle. Roco 3, nom de code de cette simulation en grandeur nature est la troisième du genre, après celle organisée en mai 1998 à l’aéroport Mohammed V de Casablanca et celle de l’aéroport Agadir Al-Massira en mai 2000. Principe de cet exercice, le scénario est maintenu secret jusqu’à son déroulement de telle sorte que tous les intervenants sont surpris par l’incident. L’objectif est d’évaluer le niveau de riposte des autorités en charge de la sûreté à différentes formes de harcèlement. Egalement recherché, le suivi des procédures mis en œuvre. Rappelons que cet exercice, conforme aux exigences du programme national de sécurité de l’aviation civile obéit aussi aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). L’ONDA a pu ainsi évaluer la réactivité des équipes de gestion de crise, l’efficience de la chaîne de commandement, le fonctionnement du centre directeur des opérations (CDUO) et l’ensemble des intervenants. Autre but recherché par cette simulation, l’évaluation de la coordination entre les services d’appui externes et la cohérence de l’ensemble des procédures. Pour les besoins de l’exercice, les participants ont utilisé notamment des fusils non chargés et des chiens renifleurs. Roco 3 a vu la participation des représentants de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la Gendarmerie Royale, la Royal Air Maroc (RAM), l’Administration des Douanes, les autorités locales et des journalistes. Une répétition jugée globalement satisfaisante.
Pour le Directeur général de l’Office, Abdelhanin Benalou, cité par la MAP, «ces exercices sont d’une importance cruciale, dans la mesure où ils demandent une dynamique et une préparation logistique spéciale». La journée de Fès s’inscrit du reste dans le cadre du programme national pour la sécurité s’étalant entre 2004 et 2007. Ce plan s’accompagne d’une stratégie globale pour l’amélioration des services dans les aéroports. Selon M. Benallou, le Maroc est actuellement le seul pays en Afrique et dans le monde arabe à disposer d’un centre international de formation relevant de l’Organisation mondiale de l’aviation, chargé de la formation des cadres nationaux et étrangers en matière de sécurité aérienne.