Economie

Quel prix pour quelle mise à niveau ?

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Or, à voir le comportement de certains responsables de notre administration, on se dit qu’on est bien loin de cet objectif restructurant ; car il est clair que le privé ne fera rien si l’État ne s’implique pas aux cotés des entreprises. Cette entrée en matière pour interpeller les responsables de l’Office de changes qui continuent de refuser de s’assumer face aux doléances des citoyens obligés de recourir à leurs services. C’est le cas d’une entreprise de gestion de sinistres, relevant de la Convention de Londres (Carte verte), pour le compte de compagnies d’assurances étrangères, entrant dans le cadre de la circulaire 1606 de l’Office, notamment son titre 3. Autrement dit, la mission de ce cabinet de représentation est d’indemniser, pour le compte des compagnies précitées, les victimes des accidents de la circulation, qu’elles soient marocaines ou étrangères. Il est mandaté pour procéder au recouvrement des indemnités pour le compte de victimes étrangères et procéder à leur transfert. Il est tout autant habilité à récupérer les indemnités versées par les compagnies étrangères au profit de victimes marocaines. Tout serait simple s’il n’y avait des insuffisances au niveau du titre 3 de la circulaire en question, qui ignore l’existence de cabinets marocains, alors qu’elle reconnaît celle de cabinets domiciliés à l’étranger. Cette discrimination a pour première conséquence d’empêcher les cabinets marocains de représentation de faire procéder au transfert des indemnités par leurs banques. Cette interdiction entraîne une mesure de rétorsion de la part des compagnies étrangères, ce qui met en péril la situation déjà précaire des ayants droit, veuves, orphelins, etc. Ils ne peuvent plus jouir de ce qui leur revient de droit. Pour illustrer cela, signalons qu’un cabinet de la place procédait normalement depuis 1995, à ces transferts, sans le moindre accord. Subitement, depuis décembre 2002, le cabinet en question s’est vu notifier par l’Office de changes par le truchement de sa Banque, une note où il est question de «transfert par délégation d’indemnités de sinistres», lui réclamant les autorisations du ministère de Finances pour l’exercice de recours en faveur des compagnies étrangères, d’une part. D’autre part, il lui est demandé, entre autres, l’agrément de la direction des assurances et de la prévoyance sociale, et l’informant que seules les compagnies d’assurances sont autorisées à procéder aux transferts d’indemnités au profit des bénéficiaires non résidents. Le cabinet a beau expliquer le contexte dans lequel s’exerce cette intermédiation, et par là même informer l’Office de la non-obligation d’un agrément de la part du ministère de tutelle, rien n’y fait. L’Office oppose une fin de non-recevoir en se basant sur la fameuse circulaire. Deuxième acte: rencontre avec le responsable des assurances auprès de l’Office qui rappelle qu’il est à la veille de sa retraite et oppose une deuxième fin de non-recevoir, lorsque le représentant du cabinet lui demande de saisir la Direction des assurances et de la prévoyance sociale pour clarifier et débloquer la situation. La réaction du responsable en question ne prête à aucune confusion : «je suis à la veille de ma retraite. Et de toutes les façons, la Direction de l’Office refuse de saisir la DAPS». Et d’ajouter que c’est à elle de le faire, alors que la DAPS avait déjà délivré un courrier stipulant que cette activité ne nécessite aucun agrément. En résumé, l’Office refuse de consulter la DAPS tout en refusant d’appliquer la correspondance existante. Il bloque et refuse de suivre une démarche normale. Pourquoi demander à une Direction qui n’a rien bloqué d’écrire ? Résultat de cette approche bureaucratique injustifiée : la prise en otage de Marocains et d’étrangers, victimes d’accidents jetant ainsi un discrédit sur la profession, sur l’administration et sur l’image du Maroc. Une question vient tout de suite à l’esprit : A-t-on besoin de l’argent de l’Union européenne pour mettre à niveau nos entreprises ou faut-il d’abord mettre à niveau notre Administration, à commencer par ses hauts cadres ? La faisabilité de notre projet de société, tel qu’il est voulu par le Souverain, est conditionnée par le degré d’adhésion et d’implication de nos cadres administratifs. Questions : Pourquoi exclure les cabinets d’une activité qui est naturellement la leur ? Pourquoi avoir attendu la fin 2002 pour se rappeler l’existence d’une circulaire et empêcher ces cabinets de continuer à pratiquer correctement leur mission ? À quand une prise en compte du facteur temps pour débloquer des situations très préjudiciables pour les PME, premiers employeurs et créateurs de richesses du pays ?

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