Economie

Quelle mission pour l’Observatoire ?

© D.R

Par honnêteté intellectuelle, j’avoue être très surpris en tant qu’opérateur du secteur du tourisme quant à la manière qui a donné naissance aux deux récentes créations initiées par la FNT à savoir la Fédération des restaurateurs et l’observatoire du tourisme. De prime abord, pour des associatives professionnelles, le constat de l’absence d’une convocation en bonne et due forme par voie de presse verse les deux entités dans la caducité la plus absolue.
Un deuxième point qui me semble opportun de relever est l’externalisation de la FNT pour l’année en cours, depuis cette annonce, le bureau aurait logiquement à expédier les affaires courantes, jusqu’au jour de nouvelles élections où valideront l’externalisation de cet instrument de la maison mère la CGEM. Ce bureau issu d’élections de membres adhérents à la CGEM, aurait pu attendre de nouvelles élections où l’ensemble de la profession aura le droit de s’exprimer afin de lui conférer toute la légitimité et la force dont a besoin un groupe pour fédérer l’ensemble d’un secteur aussi vital que celui du tourisme ! Je vois une précipitation qui n’a pas lieu d’être, pour aboutir à un bâclage de deux cooptations ou élections à la va-vite !
Deux entités d’une telle envergure supposées accompagner les efforts et les synergies créés par l’effet de la vision 2010 ont vu le jour de cette manière, c’est tout simplement contraire à l’éthique de la profession. Tout cela est bien dommage car les professionnels des 16 régions du Maroc auraient certainement souhaité être associés à la naissance de deux corps censés les représenter, les défendre et en même temps superviser leurs statistiques pour ce qui est de l’observatoire !
Après cette introduction de forme générale qui fait ressortir la non-conformité de ces deux confréries si elles voulaient vraiment avoir l’adhésion de la globalité de la profession. Je citerais par ailleurs la nature du fond de ces deux cas ressemblant à des désignations qui n’ont pas leurs places au sein de la nouvelle démarche de la bonne gouvernance, la nouvelle ère de la transparence et la concrétisation de la démocratie au sein de nos associations et implicitement nos fédérations. Pourquoi dans ce secteur ces associations ont toujours été contestées à quelques exceptions près ? Par le silence criminel de ses membres qui acceptent le fait accompli, les mascarades et le copinage d’où découle le clientélisme le plus rétrograde. Parce que c’est des amis, des confrères qui veulent s’accaparer tel ou tel poste parfois à vie, qu’il ne faille pas les dénoncer ni les déranger en acceptant tout simplement la démission des affaires associatives ! C’est irresponsable comme procédé, c’est utopique parfois même ahurissant. (Des langues prolifèrent des discours allant jusqu’à révéler que certains gèrent des restaurants depuis quelques mois pour devenir ‘’restaurateurs » et s’accaparer la fédération? Puisque la promesse leur était acquise avant d’être coopté ou désigné ou élu ! ) Jusqu’à quand allons-nous, nous taire devant des imperfections identiques, devant des insultes à la déontologie professionnelle bien plus nous sommes en face d’un processus de démolition de la chaîne de solidarité créée autour de l’esprit sain de la vision 2010.
La naissance de la Fédération des restaurateurs la semaine dernière a été ressentie comme une onde de choc chez pratiquement l’ensemble de la profession. En dehors des raisons évoquées ci-dessus, il y a lieu d’expliciter que la plupart des représentations d’associations présentes pour cautionner le bureau n’ont aucune légitimité. Leurs bureaux n’ont pas été renouvelés, certaines depuis bientôt une décade. Elles ne sont ni représentatives des restaurateurs des régions du Royaume, ni légales ce qui leur ôte toute légitimité et rend leur avis nul et non avenu. Il faut d’abord mettre à jour les bureaux des régions par des élections démocratiques avant de viser la création d’une fédération ! L’élection démocratique d’un bureau passe par la base et non pas par un travestissement.
Les adhérents restaurateurs des associations-régionales doivent se mettre à niveau et réactualiser leurs bureaux pour qu’ils puissent prétendre représenter leur région.
Ce qui n’est pas le cas malheureusement aujourd’hui. Voilà une autre raison pour clamer la nullité du bureau actuel de la Fédération des restaurateurs qui doit se dissoudre de lui-même et attendre la légitimité légale régionale avant d’annoncer par voie de presse une nouvelle assemblée élective. Autrement après la légalisation des régions, il faudrait une convocation conforme par voie de presse valable et réglementaire. La profession clame aussi un bureau fédéral composé de ‘’véritables restaurateurs » ayant possédé à leur compte en tant que chef d’entreprise un restaurant au moins pendant 10 ans sinon de préférence 15 ans pour maîtriser les aléas que vit l’entrepreneur-restaurateur réellement et physiquement.
La virtualité n’a aucune raison d’exister dans ce cas précis. Comment des novices pourraient prétendre connaître les difficultés et les bonheurs de la profession alors qu’ils viennent d’y pénétrer eux-mêmes la restauration ? Ce qui confirme leur virginité irrévocable à ce métier qui s’exerce sur le terrain avec tact, professionnalisme et constance. L’Observatoire du tourisme qui n’a pas rempli non plus les civilités de base qui lui auraient conférées une légitimité et une légalité indiscutable, n’a quant à lui pas vu éclore à sa tête un opérateur-entrepreneur du tourisme qui aurait l’approbation de l’ensemble de la profession. Un patron d’un complexe touristique, hôtelier, restaurateur, agent de voyages, transporteur aurait eu cette adhérence qui fait défaut à ce bureau issu dans la précipitation.
Certes la cohésion n’est pas au rendez-vous, l’ajustement et l’adaptation sont des principes fondateurs et fondamentaux pour la réussite de toute conception nouvelle qui devrait faire l’unanimité par l’adhérence de la majorité sans ambiguïté, des opérateurs professionnels du tourisme. Espérons tout de même que le tir sera rectifié pour ne pas laisser les professionnels du tourisme tourner le dos à leurs associations nouvellement créées ! Pour conclure et pour que le débat perdure, pour abolir le bâclage, respecter le droit des entreprises et honorer les statuts juridiques des associations par la mise à niveau de l’associatif des régions avant toute démarche, ne tournons pas le dos à l’intérêt général qui est le nôtre.

• Jamal Filali,
Professionnel, Opérateur économique en tourisme.

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