L’opération de reconstitution du cheptel national sera mise en œuvre selon des critères objectifs permettant l’acheminement du soutien aux éleveurs à travers des commissions placées sous la supervision des autorités locales.
Elevage : L’exécutif engage une vaste opération de reconstitution du cheptel national et ce conformément aux Hautes orientations royales. Une réunion de haut niveau a eu lieu vendredi à Rabat marquant le coup d’envoi de ce chantier qui vise à renforcer la productivité du secteur de l’élevage et à garantir sa durabilité.
Forte mobilisation régionale pour la réussite de l’opération de reconstitution du cheptel. Les modalités de mise en œuvre de ce dispositif ont été examinées sur l’ensemble du territoire et ce juste après la réunion tenue vendredi au ministère de l’intérieur en présence des ministres de l’intérieur et de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, et du ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances chargé du budget, ainsi que de nombreux responsables centraux des départements ministériels concernés.
L’ensemble des participants a, à cet égard, pris connaissance des principes directeurs encadrant l’opération de reconstitution du cheptel national, émanant principalement des Hautes Directives Royales relatives à la nécessité de veiller à la réussite de cette opération à tous les niveaux, avec professionnalisme et conformément à des normes objectives, en confiant le volet relatif à la gestion du soutien aux éleveurs à des commissions supervisées par les autorités locales. «L’opération de reconstitution du cheptel national sera mise en œuvre selon des critères objectifs permettant l’acheminement du soutien aux éleveurs à travers des commissions placées sous la supervision des autorités locales», souligne dans ce sens Ahmed El Bouari, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Et de préciser que «cette opération s’articule autour de cinq axes fondamentaux portant sur la mise en place de commissions locales chargées du recensement du cheptel, le suivi de la distribution des aliments pour bétail, la prévention des maladies, l’encadrement technique, ainsi que le soutien direct aux éleveurs».
Cette rencontre a ainsi été l’occasion de souligner l’importance primordiale de cette opération visant à renforcer la productivité du secteur de l’élevage et à garantir sa durabilité en vue d’assurer la souveraineté alimentaire du Royaume, de soutenir les éleveurs et d’améliorer la capacité à faire face aux défis économiques et climatiques, dans un contexte marqué par la succession des années de sécheresse, et ce à travers la mise en place d’une base de données numérique nationale précise portant sur la composition du cheptel et ses propriétaires, selon une vision stratégique globale fondée sur la numérisation des procédures. «Les mesures relatives à l’opération de reconstitution du cheptel national visent à permettre aux éleveurs d’exercer leur activité dans les meilleures conditions et à atténuer les difficultés engendrées par les années successives de sécheresse», a assuré dans ce sens Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget. Et de préciser que «la reconstitution de ce cheptel, conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a pour objectif de fournir aux éleveurs les moyens nécessaires pour exercer leur activité de façon normale et jouer leur rôle dans le développement socio-économique».
Notons qu’au cours de cette réunion, il a été procédé à la présentation des grandes lignes de la circulaire conjointe encadrant l’opération de reconstitution du cheptel national, notamment le modèle de gouvernance adopté s’appuyant sur une identification claire des rôles, des responsabilités et des missions confiées aux différentes parties prenantes de ce chantier national, à travers la mise en place d’un comité de pilotage central présidé par le ministère de l’intérieur, d’une commission technique conjointe entre les départements concernés relevant du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts, outre des commissions locales présidées par les walis et les gouverneurs. A cet effet, les différents responsables, tant au niveau régional que central, ont été sensibilisés à l’importance de cette opération et de ses objectifs stratégiques. La rencontre a également été l’occasion de souligner que la réussite de ce chantier national reste tributaire de l’implication effective et de l’engagement personnel de tout un chacun.
De même, les différents responsables ont été exhortés à mobiliser l’ensemble des moyens humains et logistiques nécessaires à la gestion des différentes étapes de l’opération, en application des Hautes Directives Royales, notamment pour ce qui est de la collecte de données précises et fiables sur les effectifs du cheptel et des éleveurs, et du respect des critères d’éligibilité de ces derniers à bénéficier des mesures de soutien. Il s’agit aussi du strict respect de l’ensemble des procédures opérationnelles relatives à la reconstitution du cheptel, du contrôle et de la supervision effective de la mise en œuvre des mesures de soutien, outre la communication et la sensibilisation des éleveurs sur l’importance de ce chantier national.
3 milliards de dirhams pour soutenir les éleveurs
En 2025
Dispositions Pas plus tard que mardi dernier, Ahmed El Bouari avait détaillé devant les conseillers les dispositions du nouveau programme de soutien apportées aux éleveurs pour améliorer leurs conditions et garantir la reconstitution durable du cheptel national. Le coût global des mesures fixées atteindra 3 milliards d’ici fin 2025, tandis qu’une enveloppe supplémentaire de 3,2 milliards de dirhams est prévue en 2026 pour soutenir directement les éleveurs s’étant engagés avec succès à la préservation des femelles reproductrices, dans une logique de durabilité du cheptel national. Au total, cinq axes ont été déterminés. Le premier porte sur la restructuration de la dette des éleveurs, à travers l’allègement des encours pour près de 50.000 éleveurs, pour un coût estimé à 700 millions de dirhams pris en charge par le budget de l’Etat.
Se référant à la tutelle, 50% des dettes (principal et intérêts) inférieures à 100.000 dirhams seront annulées, représentant 75% des bénéficiaires, tandis que 25% des dettes entre 100.000 et 200.000 dirhams seront également annulées, touchant 11% des bénéficiaires. Les dettes supérieures à 200.000 dirhams feront, quant à elles, l’objet d’un rééchelonnement et d’une exonération des intérêts de retard. Pour ce qui est du deuxième axe, il concerne la subvention de l’alimentation animale, en fixant le prix de vente de l’orge à 1,5 dirham/kg, dans la limite de 7 millions de quintaux, et celui des aliments composés pour ovins et caprins à 2 dirhams/kg pour un volume équivalent. La mise en œuvre de cette mesure mobilisera une enveloppe d’environ 2,5 milliards de dirhams .
Le troisième axe porte sur le lancement d’une opération d’identification des femelles reproductrices, dans le cadre du suivi de l’interdiction de leur abattage, afin de préserver le cheptel national. À ce titre, un appui direct de 400 dirhams sera accordé pour chaque femelle identifiée et non abattue, dans l’objectif de compenser les coûts liés à leur entretien. Le quatrième axe consiste à déployer une campagne sanitaire préventive, destinée à protéger 17 millions de têtes d’ovins et de caprins contre les maladies causées par les répercussions de la sécheresse. Ce dispositif nécessitera une enveloppe de 150 millions de dirhams. Quant au cinquième axe, il porte sur l’accompagnement technique des éleveurs, via la mise en place de plateformes d’insémination artificielle et de programmes de conseil pour l’amélioration génétique, pour un coût de 50 millions de dirhams.