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Recrutement, dépenses de fonctionnement, investissements… Tout savoir sur la programmation budgétaire 2021-2023

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Les dépenses d’investissements devraient passer de 85,73 milliards de dirhams en 2020 à 75,99 milliards de dirhams en 2021.

Ouvrir le débat sur le budget selon une approche triennale, telle est l’orientation principale du rapport préalable au budget publié par le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année budgétaire 2021. L’élaboration de ce document permettra au Parlement de préparer l’examen de ce dispositif budgétaire tout en assurant une meilleure cohérence entre le budget et les orientations de la politique économique.

«Cette programmation budgétaire triennale concerne aussi bien les budgets des ministères que celui des établissements et entreprises publics soumis à leur tutelle et bénéficiant de ressources affectées ou de subventions de l’Etat», relève-t-on du rapport. Ces départements, sous demande du chef de gouvernement, ont présenté en mars dernier leurs projets de programmation triennale 2021-2023. Ce travail a été révisé en juillet pour l’adapter aux priorités sanitaires, sociales et économiques du pays. Des propositions qui ont été examinées et mises à l’étude au niveau des commissions de performance et de programmation pluriannuelle durant la période allant du 3 au 14 juillet 2020.

Des perspectives chiffrées

S’agissant des indicateurs macroéconomiques, les perspectives triennales 2021-2023 portent sur un rebond de croissance de 4,8% en 2021 après une récession estimée à 5,8% en 2020. Le taux de croissance devrait atteindre les 4,2% en 2022 et grimper à 4,6% en 2023. Quant aux prévisions budgétaires, les dépenses du budget général au titre de l’exercice 2021 sont estimées à 307,81 milliards de dirhams en 2021 contre 301,20 milliards de dirhams de dépenses prévues pour 2020. Elles devraient par ailleurs s’élever à 310,97 milliards de dirhams en 2022 et 316,33 milliards de dirhams en 2022. Dans le détail, les dépenses de fonctionnement devraient atteindre les 231,82 milliards en 2021.

Ces dépenses devraient par ailleurs se situer autour de 232,48 milliards de dirhams en 2022 et 238,61 milliards de dirhams en 2023. Les dépenses d’investissements devraient passer de 85,73 milliards de dirhams en 2020 à 75,99 milliards de dirhams en 2021. A cet effet, les budgets des ministères devraient avoisiner les 47,69 milliards de dirhams en 2021 contre 46,13 milliards de dirhams en 2021. Les charges communes s’élèveront sur le même cap à 28,30 milliards de dirhams contre 39,60 milliards de dirhams prévus pour 2020. Notons que les dépenses d’investissement grimperaient à 78,49 milliards de dirhams en 2022 pour revenir à 77,72 milliards de dirhams en 2023.

«Pas de nouveaux postes budgétaires en 2021»

A l’exception des secteurs prioritaires, en l’occurrence la santé, l’éducation et les secteurs sécuritaires, aucun nouveau poste budgétaire ne devrait être créé particulièrement pour l’année budgétaire 2021. Le document ministériel note à cet effet que ces secteurs représentent, à eux seuls, plus de 90% du total des postes créés par l’ensemble des départements ministériels en moyenne entre 2017 et 2020. «En d’autres termes, les limitations en termes de recrutements concernent 10% des postes budgétaires qui seront ouverts», précise-t-on dans ce sens. S’agissant des dépenses de fonctionnement, les départements ministériels et établissements et entreprises publics sont appelés à se limiter aux priorités et urgences en raison du contexte imposé par la crise sanitaire et les contraintes budgétaires accentuées par la baisse aiguë des recettes de l’Etat.

Quant aux dépenses d’investissement, la priorité devrait être accordée aux projets en cours, notamment ceux objet de conventions signées devant SM le Roi et ceux bénéficiant d’investissements étrangers. La préférence nationale est fortement recommandée en ce cap. Il est ainsi appelé à favoriser les entreprises marocaines qui utilisent les produits locaux et renforcer le recours à des mécanismes alternatifs de financement dans le cadre de partenariats institutionnels ou de partenariats public privé.

Une aggravation de 40 milliards de dirhams prévue pour 2020

Le déficit budgétaire devrait afficher au titre de l’année 2020 un creusement de 40 milliards de dirhams, marquant ainsi une aggravation de 4%. Il se situerait ainsi autour de 7,5% du PIB contre une prévision initiale de 3,4%. Ce creusement s’explique par une éventuelle baisse de 40,7 milliards de dirhams des recettes ordinaires, attribuable principalement aux recettes fiscales, aussi bien domestiques que douanières. «En effet, la baisse de l’activité économique, conjuguée au confinement sanitaire et au coût des mesures prises en faveur de certains secteurs exposés, devrait avoir un impact certain sur le niveau des recouvrements de l’année», relève-t-on du rapport en évoquant deux facteurs.

Le premier est relatif à la baisse des dépenses ordinaires. Ce repli est estimé à 4,3 milliards de dirhams, dont 2,8 milliards de dirhams au titre des charges de la compensation et 1,9 au titre des dépenses de biens et services au moment où les intérêts de la dette ont légèrement augmenté de 300 millions de dirhams. Le deuxième élément relevé est l’augmentation de 7,5 milliards de dirhams des crédits ouverts au titre des dépenses d’investissement. Elles traduisent, ainsi, une réorientation d’une part importante des crédits vers les dépenses découlant de la gestion de la pandémie, dont 15 milliards de dirhams sont destinés au financement du plan d’appui à la relance de l’économie nationale.

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Programmation budgétaire : La méthodologie

Se référant au document ministériel, la programmation budgétaire triennale 2021-2023 tient compte d’un ensemble d’hypothèses et d’indicateurs macroéconomiques. «Globalement, pour ouvrir la voie vers un retour progressif aux équilibres macroéconomiques, la configuration des finances publiques, telle qu’elle ressort du présent projet de loi de Finances s’inscrit dans la stricte conformité aux nouvelles orientations en matière des dépenses publiques et de gestion rigoureuse des finances publiques, en se limitant aux dépenses prioritaires et urgentes dans ce contexte fortement impacté par les effets de la pandémie», peut-on lire du rapport.

Et de conclure que «cette gestion rigoureuse et exemplaire des finances publiques, écartant toute option liée à la politique d’austérité budgétaire, porte, en effet, sur une réorientation des dépenses budgétaires en fonction des priorités, tout en maintenant un rythme soutenu de l’investissement public, au profit de la création d’emploi et de la valeur ajoutée».

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