La 5ème conférence panarabe sur les systèmes et les réseaux d’information industrielle a entamé ses travaux mardi à Rabat. Conjointement initiée par l’Organisation arabe pour le développement industriel et minier (OADIM) et la Banque islamique de développement (BID), cette réunion à laquelle ont été invités plusieurs experts est centrée sur la réduction de la fracture informatique entre pays d’Occident et ceux d’Orient. Question que le représentant de la BID a qualifiée dans son intervention d’obstacle majeur au développement, avant d’en prendre prétexte pour justifier la pertinence de la polyvalence de l’institution financière qui n’hésite pas à se mêler de commerce international, d’investissement, de soutien à la PME, d’aide à l’informatisation des unités de production…
Mohamed Benyoussef, directeur général de l’OADIM, a été encore plus explicite sur la globalité et l’importance des enjeux de l’informatisation et de la modernisation de la communication en parlant comme la clef de voûte de l’essor économique, du progrès social et du développement politique des nations. Il a estimé que c’est grâce aux avancées réalisées sur le plan de la connaissance informatique que de nouveaux pays ont émergé aux côtés des pays industrialisés. «Ce n’est pas tout d’avoir de substantielles potentialités minières, il faut encore se doter des compétences nécessaires pour en optimiser l’exploitation», a-t-il déclaré en substance. C’est pourquoi, a-t-il précisé, la conférence se penche sur la coordination afin d’élaborer un langage commun, de peaufiner des méthodes accessibles à tous, d’harmoniser les législations et de sécuriser les systèmes d’information. Il a révélé que dans ce sens la réunion traitera des stratégies à l’échelle de la zone arabe «en réservant une place de choix à la règlementation, au contrôle de la qualité et en tenant compte des paramètres de performance scientifique et technologique». Il a insisté sur «l’importance stratégique et économique des systèmes et des réseaux d’information industrielle au cœur desquels les ressources humaines doivent être les éléments-clés d’une véritable intégration efficiente de la stratégie arabe commune». Le souhait de cette coopération régionale a été partagé par Mouna Boucetta, secrétaire générale du ministère du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies et représentante du Maroc à la conférence. Elle a ainsi laissé entendre que pour contribuer efficacement à l’avènement de cette coopération, le Royaume a mis en œuvre la stratégie d’informatisation planifiée dite «Maroc Numeric». Au cours de l’énoncé qu’elle fait des différents avantages de ce plan, celui qui le crédite de la création de 40.000 nouveaux emplois n’est pas passé inaperçu. Ces différentes questions et leur imbrication n’ont évidemment pas manqué de susciter le plus grand intérêt parmi l’assistance, et dès l’entame des travaux de la conférence les experts présents n’ont pas été avares de leurs avis. S’ils divergent sur la manière efficace de conduire le plus rapidement et le plus efficacement le grand chantier de la fracture informatique qui sépare la zone arabe du groupe des nantis, ils ont tous convenu de l’importance, voire de la gravité du problème. «Outre qu’il ne suffit plus de produire, mais qu’il faut également le faire savoir, la communication est une condition sine qua non pour l’émergence de la société de la connaissance, seule à même d’engendrer la masse critique qui facilite l’accès au progrès économique, social et politique et en perpétue le processus», dira l’un d’eux.