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Relance de l’investissement : La Banque populaire prend le pari d’accompagner les TPME

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Innover dans la relation entre les banques et les PME est sans doute un des chemins à prendre pour booster la croissance économique du pays.

C’est en tout cas l’approche adoptée par le Groupe Banque populaire visant à instaurer avec les PME un climat de confiance fondé sur la proximité et l’écoute. En termes de chiffres, le Groupe annonce détenir plus de 40% de part de marché sur les crédits en région s’érigeant ainsi comme premier partenaire de la PME. «Le partenariat historique et privilégié qui lie le Groupe à la PME est traduit en particulier par des parts de marché en crédit en constante augmentation.

Et je milite pour que la Banque populaire continue à investir dans tous types d’entreprises et à accompagner tout le système entrepreneurial», explique d’emblée Mohamed Karim Mounir, président du Groupe Banque populaire à l’ouverture du Forum «Relance de l’investissement des PME : des attentes aux solutions» organisé par le Groupe à Casablanca le 30 avril 2019. Réunissant environ 500 entreprises, ce forum donne suite à la récente rencontre entre Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) visant à mettre en exergue les mesures prises et envisager les solutions complémentaires pour faciliter l’accès au financement à la petite et moyenne entreprise (PME). En perspective, la banque assure continuer à favoriser l’éclosion d’un vivier de TPME à même de constituer la PME de demain et envisage de renforcer ses structures de soutien régionales. Celles-ci auront pour missions d’interagir avec les fonctions centrales de la BCP, les services publics de l’Etat et les organismes concernés. L’objectif étant de fluidifier l’acte d’investir au profit de la PME.

Mesures en faveur de la PME

Mohamed Benchaaboun, ministre de l’économie et des finances, a listé les principales mesures conduites depuis quelques mois en faveur des PME. Après s’être arrêté sur la nécessité de l’Etat de s’acquitter de ses dus aux entreprises, le ministre précise qu’en matière de crédit TVA, 30 milliards de dirhams sur les 40 milliards de dirhams ont été remboursés aux entreprises à fin 2018 assurant qu’au 1er semestre de cette année «nous avons remboursé un montant trois fois supérieur à celui du 1er trimestre de l’année 2018». Cette problématique va être résolue d’ici 2019, assure-t-il. Le ministre rappelle par ailleurs que la neutralité de la TVA sera un des thèmes qui sera discuté lors des Assises de la fiscalité qui se dérouleront vendredi et samedi prochains. Quant à la problématique des délais de paiement, le ministre l’a qualifiée d’une véritable plaie insistant sur le fait que les paiements de l’administration sont en cours d’être réglés d’une façon quasi définitive et structurelle.

Ces paiements seront inférieurs à 60 jours et diminueront davantage, indique-t-il ajoutant que cette problématique ne doit pas être seulement perçue sous l’angle de l’État et des entreprises publiques. Sur le plan législatif, M. Benchaâboun est revenu sur l’adoption de la loi relative aux sûretés mobilières. Cette loi comprend des dispositions modifiant et complétant deux grands textes, à savoir le Dahir formant Code des obligations et des contrats (DOC datant de 1913) et la loi n° 15-95 formant Code de commerce.

L’objectif étant de faciliter l’accès des entreprises aux sources de financement en leur permettant de donner en gage les sûretés mobilières dont elles disposent. C’est-à-dire que face à un crédit le champ a été ouvert à tout ce qui est possible à nantir ou à gager lorsque la personne ne dispose pas d’un bien immobilier à remettre à la banque. Autres exemples cités par le ministre, le projet de loi sur les partenariats public-privé récemment adopté en Conseil de gouvernement (intégrant les collectivités locales), ou encore les modifications apportées aux lois sur la SA et la SARL. La finalité étant de garantir la transparence dans les relations entre actionnaires, explique le ministre.   

Mesures d’accompagnement : Un site en ligne dans quelques semaines

Compte tenu de la complexité et la dispersion de l’arsenal juridique destiné aux entreprises, le ministère mettra en place dans quelques semaines un site électronique regroupant toutes les mesures d’accompagnement en prélude d’un «Small Business Act». Ce projet, dont la forme n’a pas encore été définie, est un dispositif général qui regroupe et centralise l’ensemble des mesures de manière à ce que toute entreprise voulant investir puisse s’y retrouver.

Le changement de culture d’entreprise s’impose

Pour Mehdi Fakir, expert et économiste, la qualité des textes législatifs ne se pose pas, la problématique réside plutôt dans leur mise en application. Il insiste sur le manque de confiance qui semble s’installer de part et d’autre (entre les opérateurs économiques, la confiance entre les administrations et les opérateurs économiques) considérant que c’est une problématique multidimensionnelle. Il a également mis l’accent sur le besoin de changement de valeurs et le changement de culture d’entreprise.

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Diagnostic et pistes de solutions du CESE

Concurrence déloyale, différents niveaux de l’informel, lenteur administrative, complexité des procédures, problèmes de recouvrement… autant de questions qui ont été abordées par les intervenants des deux panels tenus lors de ce forum. En sa qualité de président du CESE, Ahmed Reda Chami a passé au crible les maux des PME au Maroc en proposant une série de solutions.

En termes de chiffres, le président du CESE a rappelé que les PME assurent 40% de la production nationale, 50% des emplois, 30% des exportations, 50% de l’investissement, génèrent 20% de l’IS et 30% de l’IR énumérant tous les efforts orientés vers les PME. Néanmoins, cela reste insuffisant faisant part de plusieurs failles comme : le délai de paiement infra-entreprises, les petites entreprises qui ne profitent pas de la commande publique, la persistance de l’informel et du commerce parallèle, ou encore l’accompagnement des TPME à l’export.

Pour remédier à ces défaillances, Ahmed Reda Chami insiste sur la nécessité d’appliquer la neutralité de la TVA pour l’entreprise et revenir à l’exonération de la TVA sur l’investissement afin d’encourager l’acte d’investir. Il recommande de mettre en place un mécanisme de crédit impôt-recherche, orienter le système fiscal : plus un secteur est protégé plus il paye d’impôts. Sur les délais de paiement, le président du CESE dévoile que plusieurs pistes sont en cours d’exploration.  Selon lui, il faut finaliser les décrets d’application de la loi 49-15 modifiant et complétant la loi n° 15-95 formant Code de commerce, mettre en place des solutions complémentaires pour fluidifier les paiements entre les entreprises, faire une liste «name and shame» pour les mauvais payeurs.

Sur le financement, il appelle les banques à améliorer leurs connaissances sur les entreprises, développer la coordination entre l’Etat et les banques, renforcer les capacités de la CCG et mettre en place un mécanisme de financement trimestriel Etat-banques-CGEM pour suivre le niveau de financement des PME.

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