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Relance économique : Benchaâboun mise sur la mobilisation des opérateurs privés

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«L’action publique a marqué depuis quelques mois des éléments de rupture positive en apportant des réponses diligentes et en mettant en place des dispositifs opérationnels dans des délais jamais observés jusqu’alors.

Des éléments de rupture sont aujourd’hui attendus du secteur privé, notamment dans les délais de paiement entre entreprises privées». C’est en ces termes que Mohamed Benchaâboun a clôturé son intervention à la CGEM lors d’une rencontre tenue avec les patrons portant sur les dispositions de la loi de Finances face à la relance. Le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration a lancé des messages forts au secteur privé l’invitant à prendre part aux nouvelles dynamiques qui se créent à l’ère de la Covid. «Les nouveaux investissements dans certains secteurs, notamment au niveau de l’industrie, de l’économie, de la santé où la taille du marché marocain est appelée à changer d’échelle, ne devraient pas se réduire, pour l’essentiel, à des IDE dans notre pays», indique le ministre. Et de poursuivre : «Ce que nous attendons de vous, opérateurs économiques, c’est d’être davantage présents». Lors de cette rencontre, M. Benchaâboun a répondu aux multiples interrogations des opérateurs. Retour sur les principaux points abordés.

Croissance

Interrogé sur le taux de croissance prévu à l’horizon 2021 (4,8%), le ministre assure qu’il s’agit d’une croissance raisonnable loin de toute exagération. Si l’on compare ce taux aux prévisions de croissance des autres pays, notamment les pays européens, le Maroc se retrouvera presque dans le même type de reprise. Le ministre rappelle, par ailleurs, que le véritable décollage devrait s’opérer à partir du deuxième semestre 2021. D’autant plus que la disponibilité du vaccin contre la Covid est venue dissiper les craintes des opérateurs et donner les prémices d’un retour à la normale très prochainement.

Remboursement de la TVA

Le ministre rappelle, dans ce sens, l’effort consenti depuis 2018 ayant permis de rembourser jusque-là 40 milliards de crédits TVA. Il reste à ce jour 14,7 milliards de dirhams à rembourser. Un montant qui selon M. Benchaâboun peut être géré de façon extrêmement rapide.

Factures fictives

Le ministre a interpellé à plusieurs reprises l’audience quant à l’ampleur des dégâts occasionnés par certaines pratiques frauduleuses, notamment la délivrance de factures fictives. «Il s’agit d’entreprises qui n’ont aucune activité et dont les factures se baladent dans les comptes d’autres entités», précise-t-il. Et d’ajouter que «dans les mesures prises dans le cadre du projet de loi de Finances 2021, il y a la volonté de progresser dans l’œuvre de construction de l’Etat de droit à travers une action plus résolue de lutte contre la contrebande ainsi que la pénalisation des pratiques de fraude portant notamment sur la délivrance des factures fictives. Ces pratiques remettent en cause la sincérité des comptes des entreprises et causent des pertes de recettes importantes pour l’Etat».

Fonds Mohammed VI pour l’investissement

Intervenant à ce propos, M. Benchaâboun a précisé qu’il n’y a aucune limitation dans ce mécanisme pour ouvrir des fonds thématiques sachant que le Souverain dans son dernier discours du Trône avait identifié 6 domaines d’intervention, à savoir : la restructuration industrielle, l’infrastructure, l’innovation et les nouvelles technologies, l’agriculture, le tourisme et l’accompagnement de la PME. Le ministre rappelle, à cet effet, que le but de ce Fonds est d’aller de façon massive en vue de transformer en profondeur l’économie nationale.

Chantier social

Interrogé sur la généralisation de l’AMO et les modalités de ce processus, l’argentier du Maroc a mis l’accent sur le rôle que jouera le Registre social unifié dans l’accompagnement d’une part de la rationalisation des dépenses des programmes sociaux et de l’autre de la rationalisation de la compensation. «Tout cela va rentrer dans une même enveloppe à laquelle il faudra rajouter le budget de l’Etat pour pouvoir généraliser les allocations familiales aux Marocains qui sont éligibles», relève-t-on de Mohamed Benchaâboun. Le ministre indique, à ce propos, que le chantier de l’assurance maladie obligatoire doit être accompagné d’une réforme de la santé et une autre de la CNSS. Il est à souligner que les allocations familiales seront adossées aux systèmes d’information existants. «Créer un nouvel organisme étatique qui va prendre en charge les 22 millions de personnes ciblées par ce chantier est du non-sens. Nous avons pris beaucoup d’années à stabiliser un système qui aujourd’hui a su montrer sa fiabilité», déclare le ministre.

Indemnité pour perte d’emploi

D’après M. Benchaâboun, elle doit être «revisitée». «L’indemnité pour perte d’emploi fait partie des chantiers de protection sociale mais rien ne s’oppose pour qu’on puisse d’ores et déjà la poser sur la table et essayer de voir ce qui peut être amélioré afin qu’on puisse agir», peut-on relever du ministre. M. Benchaâboun a indiqué, dans ce sens, que le 1 milliard de dirhams de réserves constitué au niveau de la CNSS est insuffisant. D’où la nécessité de réfléchir à de nouveaux mécanismes pour faire face à cette problématique à l’instar de ce qui a été fait concernant les événements catastrophiques.

Industrialisation

Lors de son échange avec le patronat, le ministre a réitéré l’engagement de son département à accompagner les entreprises qui souhaitent investir dans l’industrie ou transformer une partie de leur activité conformément à l’effort national de substitution à l’importation. «Nous avons aujourd’hui tous les outils pour pouvoir accompagner ces entreprises. Nous serons les premiers à signer avec eux de sorte à ce qu’ils puissent bénéficier des fonds disponibles dans un cadre conventionnel». La réflexion porte sur un package de mesures pour faciliter cet investissement aux entreprises qui le souhaitent.

Recherche et développement

S’exprimant à ce sujet, le ministre de l’économie et des finances a insisté sur le rôle de la recherche et développement en tant que levier essentiel pour atteindre l’objectif de l’intégration industrielle. L’orientation étant de mettre en place des incitations directes dans un cadre conventionné et réglementé au lieu de miser sur des leviers de fiscalité.

Tourisme

L’accompagnement des opérateurs du tourisme fait partie des actions prévues pour le premier trimestre 2021. Le ministre a, à cet effet, invité l’ensemble des opérateurs à se préparer le plus rapidement possible pour réussir une reprise sur de bonnes bases pour le secteur et rattraper le retard accusé durant cette année

Événementiel

Le ministre a, aussi, rassuré les opérateurs de l’événementiel quant à l’opérationnalisation des engagements pris dans le cadre du contrat programme signé pour la relance de cette branche d’activité. «Tout ce qui a été pris comme engagements doit être opérationnalisé. S’il y a des ajustements nous sommes prêts à apporter les corrections nécessaires», apprend-on de M. Benchaâboun qui a tenu à préciser que malgré le retard observé, les versements des indemnités se feront dans les délais impartis.

Informel

S’agissant de l’informel, le ministre a passé en revue les caractéristiques de ce tissu fragile. Il a, dans ce sens, mis le point sur l’effort d’accompagnement à entreprendre pour assainir ce circuit et intégrer les entreprises qui y opèrent dans le cycle formel.

Exportation

Mohamed Benchaâboun a fait part de sa volonté d’opérer la main dans la main avec la communauté des exportateurs en vue de consolider leurs chiffres d’affaires à l’export. Le ministre se déclare prêt à mobiliser les ressources nécessaires pour encourager l’effort d’investissement dans cette sphère.

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