L’inflation sous-jacente évoluerait, au cours de la même période, à des niveaux modérés, inférieurs à 2%.
Conjoncture économique : Malgré un contexte externe incertain, l’activité économique resterait dynamique en 2025. Une dynamique portée par la demande intérieure et la reprise sectorielle.
La phase de relance de l’économie nationale, à l’œuvre depuis fin 2023, devrait se maintenir au cours de la seconde moitié de 2025. C’est ce qu’annonce le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans sa récente note de conjoncture. Selon les prévisions établies, la croissance économique globale se situerait autour de 4,3% au troisième trimestre et grimperait à 4,7% au dernier quart de l’année. Une performance portée par la dynamique soutenue des branches secondaires et tertiaires. Elle ne devrait pas, selon le HCP, engendrer de fortes tensions sur les prix. Ainsi, l’inflation sous-jacente évoluerait, au cours de la même période, à des niveaux modérés, inférieurs à 2%. «Notre scénario de croissance pour la deuxième moitié de 2025 demeure soumis à des aléas, orientés globalement à la baisse, tenant en compte des informations collectées jusqu’au 2 octobre 2025. Les prévisions n’intègrent pas les répercussions d’un éventuel changement de comportement des entreprises exportatrices, qui pourraient s’orienter vers un déstockage plus important si les effets de la politique monétaire tardent à se manifester sur la demande intérieure en Europe et aux Etats-Unis», peut-on lire dans ce sens. Et de souligner que «des facteurs positifs sont également identifiés, susceptibles d’améliorer les perspectives du secteur secondaire». Selon le HCP, les exportations manufacturières pourraient se révéler plus dynamiques que prévu, stimulées par les effets anticipés de l’entrée en vigueur, dès février 2026, du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. «Cette évolution soutiendrait une progression plus importante du volume global des exportations de biens et services pendant le dernier trimestre de 2025, sans entraîner d’effet d’éviction significatif sur les importations. Les industries les plus susceptibles de bénéficier de ce dynamisme seraient principalement les filières chimiques, électriques et d’équipement», explique le HCP. Il est à rappeler que le nouveau cycle de croissance de l’économie nationale dure actuellement depuis plus de six trimestres, avec une hausse de l’activité hors agriculture de 4,8%, en rythme annuel, en moyenne par trimestre. Se référant au HCP, cet essor, ayant permis de combler totalement le gap d’activité engendré par la crise sanitaire Covid-19, s’est même renforcé, pour atteindre +5,5% au deuxième trimestre 2025, grâce notamment à une relance étendue à l’ensemble des branches d’activité.
L’activité économique rééquilibrée au troisième trimestre
Au troisième trimestre, le HCP observe un rééquilibrage de l’activité et ce après un fort rebond observé un trimestre auparavant. Dans les détails, la valeur ajoutée primaire se serait légèrement affermie, tandis que celle des autres activités aurait été orientée à la hausse, mais à un rythme plus modéré. «Malgré le renforcement de la valeur ajoutée de la construction, l’activité des branches secondaires aurait vu son rythme de croissance reflué à +4,4%, en variation annuelle, au lieu de +7,4% au deuxième trimestre », peut-on retenir du HCP. Et de préciser: «La dynamique des services se serait, également, tempérée, pour atteindre +4,3%, au lieu de +4,8% un trimestre plus tôt. Dans ce contexte, la progression du PIB global aurait atteint 4,3%, au lieu de +4,8% et +5,5% respectivement aux premier et deuxième trimestres». La modération de la croissance s’expliquerait, selon le HCP, par un environnement international moins favorable.
Notons dans ce sens le ralentissement des exportations hors zone euro et l’essoufflement de la consommation des ménages, attribuable au maintien d’un taux d’épargne élevé et à la montée des incertitudes. Un contexte ayant engendré une décélération du volume des exportations nationales de biens et services et ce après une progression de 8,5% au troisième trimestre de l’année précédente. Les importations, bien que moins dynamiques qu’au deuxième trimestre (+13,8% au lieu de +15,7%), auraient crû plus rapidement que les exportations, contribuant à l’accentuation du déficit commercial et à la persistance de l’impact contraignant du commerce extérieur sur la croissance économique (-3,7 points de contribution). Le HCP observe, par ailleurs, le maintien du soutien de la demande intérieure. On note une contribution de 8 points à la croissance, au troisième trimestre 2025. En parallèle, l’investissement aurait poursuivi sa progression au rythme de 14,2%. Une dynamique qui, selon le HCP, est tirée par le renforcement des projets d’infrastructure et la reprise du bâtiment. La consommation des ménages aurait, pour sa part, continué de s’affermir (+4,1%) grâce à l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions des mesures budgétaires pro-ménages, notamment la deuxième tranche de l’augmentation des salaires des fonctionnaires, sur fond d’une modération des tensions inflationnistes.
Une légère accélération au quatrième trimestre
Un léger regain est attendu pour la fin de l’année. La croissance devrait se situer autour de 4,7%. «Les perspectives de la demande étrangère sont mieux orientées comparativement au trimestre précédent, du fait notamment des effets attendus de la détente progressive des taux d’intérêt sur la consommation et l’investissement en Europe », peut-on relever du HCP. Et de préciser que « les facteurs ayant soutenu la demande intérieure au cours des trois premiers trimestres de 2025 se maintiendraient ». La consommation des ménages pourrait atteindre 4,4%. Elle bénéficierait de la poursuite de l’amélioration de leur pouvoir d’achat, favorisée par la revalorisation des salaires publics et privés et les gains liés à l’impôt sur le revenu. De même, l’investissement poursuivrait sa progression au rythme de 12,6%, tiré par la hausse des dépenses d’équipements des sociétés non financières et le renforcement des investissements publics. Par branches d’activité, les services poursuivraient leur soutien à la croissance, affichant une progression de 4,7% au quatrième trimestre 2025, en variation annuelle. Le commerce, les services non marchands et ceux destinés aux particuliers afficheraient la plus forte dynamique. L’industrie connaîtrait une légère reprise, tirée principalement par les activités liées aux minéraux de carrière, à l’automobile et aux industries électriques, tandis que le secteur de la construction accélérerait sensiblement, soutenant la croissance globale de 0,4 point.














