Economie

Reportage : Mélilia, une ville quadrillée

Avec ses ruelles raides et ses casernes nombreuses, Mélilia, 14 kilomètres carrés, 57.000 habitants, a l’allure d’une forteresse militaire. Le centre-ville est bordé de bâtiments au style architectural du 15ème siècle, qui lui donne un aspect particulier. Les vitrines des magasins et des commerces respirent l’argent. Les affaires marchent grâce à l’argent de Nador.
Mélilia, terre marocaine contrôlée, au mépris du droit, par l’Espagne depuis 1497. L’anachronisme est visible sur le terrain, dans les moindres coins de cette enclave située au nord-est du Maroc en bordure de la Méditerranée. Dès que l’on gagne les hauteurs, au-dessus de la mer, une ville bouclée s’offre au regard. Bouclée par un double grillage et un double fil barbelé avec des miradors et des caméras de surveillance. Des patrouilles contrôlent les parages.
Un quadrillage (2 mètres de hauteur) pour empêcher les clandestins de s’introduire dans la ville. Juste de l’autre côté, on voit Nador et précisément le village de Farkhana. Le prolongement d’une montagne se détache à l’horizon. Celui du mont Gourougou, culminant à 900 mètres, qui surplombe Mélilia. Une vue imprenable. C’est là où se cachent les candidats à l’immigration clandestine en attendant l’occasion de pénétrer dans la cité convoitée. Ils sont Algériens et Subsahariens pour la plupart. Les premiers rentrent par la frontière algéro-marocaine et transitent par Ahfir, Berkane puis Nador. Lorsque les autorités espagnoles arrêtent un clandestin, il est refoulé par là où il est rentré, c’est-à-dire par-dessus le grillage en direction de Nador. Il existe quatre postes-frontières formelles qui mènent à Mélilia. Le poste de Béni Ansar ou Bab Mélilia. Il est fréquenté aussi bien par les véhicules que par les piétons. Pour passer, les formalités sont nécessaires.
Le poste de Farkhana réservé seulement aux habitants piétons et motorisés de cette localité. Pas besoin de formalités. Surveillés par un douanier et un policier, le troisième et quatrième postes, Bariochino et Mariwari, également destinés aux riverains-piétons. Le passage est trop étroit pour supporter une voiture. Malgré un dispositif de quadrillage sophistiqué, les clandestins arrivent à pénétrer à Mélilia. Difficile de stopper la volonté des hommes. Situé sur les hauteurs, le quartier Caniada habité par les Marocains. Un quartier chaud où la police espagnole a peur de s’aventurer. Sur la façade d’un bâtiment, des graffitis, notamment le drapeau de la Palestine et cette inscription à la main, il n’y a de Dieu que Allah et Mohamed est Son Prophète. Ici, les gens vivent de divers trafics. Marginalisés, frustrés, en proie à un sentiment d’injustice, ils sont exposés à tous les extrémismes.

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