La Banque mondiale anticipe une hausse de 2,3% en 2024.
Transfert : Selon la Banque mondiale, le Maroc est le deuxième plus grand bénéficiaire des transferts de fonds dans la région MENA.
Le flux des transferts de fonds vers le Maroc a largement dépassé les flux des IDE en 2023. C’est ce que constate la Banque mondiale dans une récente note d’information sur les migrations et le développement. Il ressort que les envois de fonds ont été d’un grand apport pour l’économie marocaine. Ils ont capté 8,2% du PIB du pays. Dans les détails, les transferts de fonds vers le Maroc ont atteint les 11,8 milliards de dollars en 2023 marquant une progression de 5,2% comparé à une année auparavant. Compte tenu de ce flux, le Royaume devient le deuxième plus grand bénéficiaire de transferts de fonds dans la région après l’Égypte.
«Le rythme des transferts de fonds des Marocains à l’étranger est resté fort tout au long de 2023, en particulier après le tremblement de terre en septembre. Cela est conforme aux conclusions des études qui démontrent la nature contracyclique des flux de transferts de fonds, qui tendent à augmenter après les catastrophes naturelles dans les pays d’origine des migrants», peut-on relever de la Banque mondiale. Sur le plan régional, les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont affiché un repli de 15% à fin 2023 se situant autour de 55 milliards de dollars. Ce repli est expliqué par la baisse des flux à destination de l’Égypte.
«La disparité entre les taux de change officiels et parallèles a probablement orienté les envois de fonds vers des canaux informels. On observe d’ailleurs un rebond des flux officiels vers l’Égypte après l’unification des taux de change en mars 2024», retient-on dans ce sens. Il ressort par ailleurs que les remises migratoires entre pays de la région ont été affectées par le ralentissement de la croissance dans les pays du Conseil de coopération de Golfe (CCG). Se référant aux projections de la Banque mondiale, les flux vers la région MENA devraient augmenter de 4,3% en 2024, précisant que le coût de l’envoi de 200 dollars dans la région s’est établi à 6,2 % en moyenne, contre 6,7% un an plus tôt.
Dans une perspective plus large, les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient croître à un rythme plus rapide. La Banque mondiale anticipe dans ce sens une hausse de 2,3% en 2024. Toutefois cette progression pourrait être inégale selon les régions. « Les risques potentiels de contraction des projections découleraient d’une croissance économique plus faible que prévu dans les pays à revenu élevé qui accueillent des migrants et de la volatilité des prix du pétrole et des taux de change », explique la Banque mondiale. Rappelons qu’en 2023, les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire se seraient élevées à 656 milliards d’euros, alors qu’elles avaient fortement progressé sur la période 2021-2022.
Selon la Banque mondiale, cette modeste augmentation de 0,7 % reflète les grandes disparités de la croissance régionale, mais les envois de fonds demeurent une source essentielle de financement extérieur pour les pays en développement en 2023, car ils soutiennent le compte courant de plusieurs pays aux prises avec l’insécurité alimentaire et les problèmes d’endettement. Il est à noter que les envois de fonds ont excédé le montant des investissements étrangers directs et de l’aide publique au développement.