Le procès des ex-dirigeants d’Enron, Kenneth Lay et Jeffrey Skilling, présentés par l’accusation comme des menteurs avides d’enrichissement personnel, entre ce lundi dans sa seconde phase avec les plaidoiries de la défense qui espère un acquittement.
Le P-DG fondateur du groupe, Kenneth Lay, 63 ans et Jeffrey Skilling, 52 ans, qui lui avait brièvement succédé jusqu’à quatre mois avant la faillite du courtier en énergie en décembre 2001, plaident non coupables. Le premier fait l’objet de six chefs d’accusation de fraude et complot, le second de 28, parmi lesquels fraude, complot, délit d’initié ou fausses déclarations aux auditeurs sur la véritable situation financière du groupe.
Ils risquent plusieurs années de prison s’ils sont reconnus coupables de fraude boursière et autres manipulations financières. Les pertes d’Enron s’étaient élevées à près de 40 milliards de dollars et sa faillite est devenue emblématique de la corruption et des abus dans les entreprises américaines à la fin des années 1990.
Les procureurs qui se sont relayés lors des premières semaines du procès ouvert en janvier "devraient être plutôt heureux", estime John Coffee, professeur de droit à l’Université de Columbia, spécialisé dans les délits financiers. "Ils ont présenté une sélection variée de témoins qui ont raconté la même histoire (…) chacun a été soumis à des contre-interrogatoires et devait atténuer un peu ses propos, mais chacun de ces témoignages a contribué à construire un ensemble", ajoute-t-il. Selon M. Coffee, l’accusation a évité les grosses surprises ou erreurs et n’a pas laissé le procès s’enliser dans les minuties des montages financiers.