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Réserves de change : Le Maroc dans une position confortable

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Comme annoncé par ALM en mars, le matelas de devises gagne plus de deux mois et le Royaume pourrait restituer la ligne de précaution et de liquidité

Le matelas de devises du Royaume se situe actuellement à plus de 7 mois de couverture d’achat alors qu’il dépassait à peine les 5 mois avant le déclenchement de la pandémie du coronavirus au Royaume en mars dernier.

Nous l’avions annoncé en mars, désormais c’est chose faite. Sur ces colonnes (ndlr: Aujourd’hui Le Maroc 27 mars) nous avions expliqué que «certains observateurs affirment que la baisse de consommation pourrait même faire gagner aux réserves du Maroc un à deux mois supplémentaires». Les chiffres du gouvernement confirment cette projection. Selon le ministère de l’économie et des finances qui présentait devant les parlementaires des deux Chambres à Rabat les données chiffrées sur l’exécution de la loi de Finances 2020 à fin juin dernier, les réserves de change au Maroc se sont nettement améliorées.

Ainsi, la même source précise que le matelas de devises du Royaume se situe actuellement à plus de 7 mois de couverture d’achat alors qu’il dépassait à peine les 5 mois avant le déclenchement de la pandémie du coronavirus au Royaume en mars dernier. Si tous les indicateurs macroéconomiques suivent un trend baissier ou négatif, les avoirs étrangers au pays affichent une performance considérable pour des raisons multiples.

Il y a tout d’abord le tirage effectué début avril de la totalité de la LPL (ligne de précaution et de liquidité) auprès du Fonds monétaire international (FMI) d’une valeur de 3 milliards de dollars US. Les responsables marocains en pleine gestion de crise avaient à l’époque préféré jouer la prudence et renforcer le matelas de devises en perspective d’une détérioration probable. Cette mesure avait permis sur le coup de faire gagner au pays moins de 20 jours de couverture d’achat à l’international supplémentaires. Sur ce plan, il faut préciser que le deal passé entre les deux parties prévoit notamment une restitution de la totalité de la LPL à tout moment. Vu la situation actuelle, le Maroc pourrait bien actionner ce dispositif au cours de l’année 2021 si les responsables disposent de plus de visibilité. En plus de la LPL, la baisse de la consommation et surtout l’effondrement des cours des matières premières ont beaucoup joué en faveur de la performance. D’ailleurs, les prix du pétrole sont en train de baisser de niveau actuellement à l’international.

D’autres mesures avaient été prises par le Maroc dès les premiers mois de la crise sanitaire. C’est le cas notamment avec la demande effectuée par l’Office des changes auprès des importateurs de voitures ou encore l’invitation de certaines grandes structures de suspendre la distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019. Le matelas de devises pourrait se renforcer davantage au cours de la deuxième moitié de l’année en cours. Et pour cause. La hausse des droits de douane décidée dans le cadre de la loi de Finances rectificative devrait avoir un impact significatif. En effet, le texte qui vient d’être définitivement adopté par le Parlement et prévoit une hausse des droits de douane lesquels passent de 30 à 40% pour de nombreux articles importés, va limiter sensiblement les importations au moins jusqu’au début de l’année 2021. Ceci veut dire qu’il y aura moins de sorties de devises. Ainsi, le matelas de devises pourrait flirter avec les mêmes niveaux des premières années 2000 où les réserves étaient abondantes sous l’effet des recettes de privatisation notamment. Ce scénario confirme la restitution anticipée de la LPL.

Réunion

Les deux commissions des finances à la Chambre des représentants et à la Chambre des conseillers ont tenu, mercredi, une réunion consacrée à la présentation du cadre général d’élaboration du projet de loi de Finances 2021 par le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Cette rencontre s’est tenue conformément aux dispositions de l’article 47 de la loi organique relative à la loi de Finances.

Bien évidemment, les travaux de cette réunion de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants et de la commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers, se sont déroulés dans le respect des mesures préventives et proactives prises par les deux Chambres. A noter qu’il s’agit là de l’une des dernières activités phares de la session de printemps. En effet, la Chambre des représentants tiendra ce jeudi une séance plénière consacrée à la clôture de la deuxième session de l’actuelle année législative. La séance de clôture se tiendra juste après une réunion plénière programmée pour l’examen et le vote de textes législatifs finalisés.

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Croissance négative

La loi de Finances rectificative prévoit une croissance négative pour le Maroc de l’ordre de -5%, soit le niveau le plus bas depuis plus de trois décennies. Cette récession est due notamment à l’impact de la pandémie mondiale du coronavirus qui sévit partout dans le monde. Les chiffres présentés par la tutelle montrent une aggravation de l’endettement et du déficit. Dans le détail, les responsables annoncent un bond de la dette du Trésor à environ 75% du PIB à fin 2020.

Aussi, le déficit budgétaire devrait atteindre 7,5% contre 3,5% attendu préalablement, ce qui porte les besoins de financements à 82,4 milliards de DH. Sur le plan fiscal, le bilan arrêté au premier semestre de l’année fait ressortir une baisse des recettes ordinaires nettes des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Cette baisse est estimée à 12,7 milliards DH comparé à la même période de l’année passée et ce sous l’effet du repli de 9,2 milliards DH des recettes fiscales et de 2,7 milliards DH des recettes non fiscales.

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