En 70 ans, la Compagnie industrielle des fibres (CIF), sise à Tanger, a développé son activité dans la fabrication des sacs en jute selon les Orientations stratégiques royales liées à la préservation de l’environnement. L’extension de son usine inaugurée, dernièrement, lui a permis de se positionner en tant que premier parc privé photovoltaïque. En 2025, elle vise l’énergie verte à 100%. Les détails d’une saga basée sur des hommes et des femmes.
Après 70 ans d’existence à Tanger, la Compagnie industrielle des fibres, spécialisée dans la production des sacs en toile de jute, vient d’inaugurer l’extension de son usine à Tanger. Elle devient ainsi le plus grand parc privé photovoltaïque du Maroc.
De 1951 à 2022, l’entreprise naquit de liens forts de famille et d’amis. Son activité se développe, au fil des ans, en suivant les Orientations stratégiques royales liées à la préservation de l’environnement. C’est ainsi que dans le cadre de son extension d’usine, l’entreprise familiale a opéré les transformations adéquates pour détenir, désormais, le premier parc privé photovoltaïque du Maroc. La responsabilité environnementale des administrateurs est clairement affichée.
En 2021, la CIF installait ses 6.800 panneaux photovoltaïques d’une puissance totale de 2.700 KWc. «Répartis sur 2 ha de terrain, l’énergie solaire permet de couvrir 22% de la consommation d’énergie de la Compagnie, ce qui représente 4,3 GW/an. Complétée par l’éolien, 84% de l’énergie consommée par la CIF en 2021 est une énergie verte», expliquent les responsables.
L’ambition des responsables de la compagnie ne s’arrête pas là. D’ici 2025, ils visent à la faire fonctionner à 100% d’énergie verte. Ceci sera rendu possible à travers le développement de contrats avec des entreprises de centrales éoliennes. Tout au long de ses processus de fabrication et de distribution de ses produits d’emballage, la compagnie tient compte de l’impact de chaque étape sur le milieu ambiant. «Opérant à l’orée d’une réserve naturelle humide protégée abritant une espèce d’oiseaux en voie de disparition, l’Outarde Otis, la CIF vit en parfaite symbiose avec son milieu et veille à n’avoir aucun impact négatif sur l’écosystème», assurent ses porte-parole. Sur le plan des rejets, l’impact sur l’environnement est quasi nul. Au niveau solide, les rejets sont nuls car tout est recyclé et tous les déchets plastiques sont revalorisés. La Compagnie dispose, par ailleurs, d’une station de traitement des eaux pour ce qui est du rejet liquide pollué et qui est également nul. Du côté des gaz, les techniciens assurent un rejet nul aussi. La nuisance sonore a également été estimée à zéro.
Bref, la saga continue avec des hommes et des femmes qui ont toujours intégré l’innovation en tenant compte de l’environnement. «A l’époque à Tanger il y avait 200.000 habitants à peine et aujourd’hui ça dépasse le million. On a surfé sur la croissance nationale. On était leader et nous le sommes toujours» témoigne Ben Aissa Didouh, vice-président du directoire.
L’histoire de cette entreprise est loin d’être commune. Elle démarra il y a 70 ans.
Antoine Blondeau raconte que son arrière-grand-père, directeur général de la raffinerie Tirlemontoise, en Belgique, avait demandé à son gendre Joseph Blondeau de se charger de l’approvisionnement en sacs de jute, destinés à emballer le sucre. Et c’est ainsi que tout a démarré. Joseph décida de faire toute la facturation de la Belgique, à partir de Tanger, ville, à l’époque, au statut international. Suite à cela, Blondeau rencontre un juif marocain qui lui propose d’installer une usine pour répondre aux besoins locaux en sacs de jute, notamment pour les céréales. Avec Alfred Cruysmans, Joseph Blondeau se lance dans l’aventure. Un de ses fils, Pierre Blondeau, le rejoint.
Le capital humain est bel et bien le moteur de cette aventure…
Les responsables sont tous unanimes à le confirmer. «Dans les sociétés familiales, l’humain est très important. On ne rémunère pas les gens en fonction d’une cotation boursière, on travaille ensemble pour un objectif à long terme. Si vous transmettez cette vision aux actionnaires, ils vont se fédérer autour du projet», affirme, justement, Bernard Del Marmol, président du conseil de surveillance. La CIF est comme ma famille car ma vie se confond avec celle de cette compagnie. J’ai grandi là, c’est à 27 ans que j’ai commencé, en octobre 1973, comme chef de filature, avant de gravir les échelons». Ben Aissa Didouh, vice-président du directoire, viendra le confirmer.
Et l’aventure continue…