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Ressources en eaux non conventionnelles : Un objectif de plus de 1 milliard de m3 à atteindre à l’horizon 2030

Le dessalement de l’eau de mer permettra de répondre au besoin de la plupart des villes côtières en eau potable. Cette eau qui sera mobilisée permettra de dégager des ressources importantes qui vont rester au niveau des barrages.

La vision Royale dédiée à l’eau fait du dessalement de l’eau de mer un point focal. Le Souverain a ordonné la mise en place d’un plan de dessalement. Ce dispositif permettra d’identifier les besoins futurs en énergies renouvelables. Ce qui permettra à de nombreux opérateurs d’investir pour répondre au besoin de dessalement. En effet, cette technologie possède plusieurs vertus dont son caractère moins onéreux. Le processus permet d’obtenir de l’eau douce à partir d’une eau saumâtre ou salée. Il s’agit d’une alternative efficace pour la mobilisation de l’eau potable et l’irrigation dans les milieux arides.
Se référant à la tutelle, le dessalement de l’eau de mer permettra de répondre au besoin de la plupart des villes côtières en eau potable. Cette eau qui sera mobilisée permettra de dégager des ressources importantes qui vont rester au niveau des barrages. Ces dernières vont être utiles pour pouvoir répondre au besoin de l’eau potable pour les villes intérieures ainsi que pour sécuriser un certain nombre de périmètres irrigués qui souffrent aujourd’hui du manque d’eau à l’instar des périmètres de Doukkala, Tadla et Tansift. Techniquement, le dessalement accompagné du transfert d’eau (entre 500 et 800 millions m3) permettra non seulement d’assurer l’eau potable sur toutes ces régions mais également d’assurer entre 60 à 80 % des besoins d’irrigation de ces zones. En effet, toutes les cultures au niveau des zones côtières peuvent être faites à base de dessalement. Cette approche pourra ainsi rationnaliser la consommation du secteur agricole en matière d’eau et de renforcer le principe de la souveraineté alimentaire en offrant au consommateur un produit local à un prix adéquat. Il est à noter que le transfert de l’eau des zones les plus pluvieuses vers les zones qui en ont le plus besoin, notamment du périmètre de Sebou vers le bassin du Bouregreg pour aller vers celui de Oum Rabi, a été une orientation majeure lors de la dernière réunion de travail consacrée à l’eau. D’ailleurs, il a été procédé en décembre dernier à la mise en place de la tranche urgente pour le transfert de l’eau connectant ainsi le barrage de Sebou à celui de Mohammed Benabdellah. Ceci consiste en le lancement de 67 kilomètres de canalisation avec une station de pompage pour pouvoir acheminer l’eau à temps. Le transfert est opérationnel à partir du mois d’août.
A cet égard, toutes les actions sont encouragées pour répondre aux besoins des collectivités territoriales, notamment la conception de stations monoblocs de dessalement ou de déminéralisation de l’eau. En termes de dessalement, le Maroc se fixe comme objectif de dépasser le 1 milliard m3 à l’horizon 2030. Un chiffre atteignable si l’on combine dessalement et énergies renouvelables. D’ailleurs, le dessalement s’avère un moyen efficace pour stocker les énergies renouvelables. Il est à préciser qu’une expérience pilote couplant entre dessalement et énergies renouvelables a été menée à Dakhla sous l’appui de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), et ce dans le cadre du partenariat public-privé. Le projet est en effet étendu sur une superficie de 5.000 hectares. Il combine à la fois dessalement et irrigation via des sources éoliennes et solaires, ce qui a permis d’avoir un prix très bas au mètre cube estimé à 3 DH pour la production. Compte tenu des retombées positives de ce modèle, il a été décidé de le généraliser sous Hautes instructions royales. Le pas géant que le Maroc avait fait en matière des énergies renouvelables et les Hautes instructions du Souverain en matière de couplage des stations de dessalement avec les parcs éoliens et solaires se veulent un nouveau «booster» pour monter en puissance en matière de capacité de production du mètre cube dessalé. Il est à noter que l’ONEE est le premier opérateur à avoir développé une station de dessalement au Maroc. Cela remonte à 1977.
A ce jour, l’office a développé 9 stations. Rappelons que la question de l’eau est pleinement intégrée dans les différentes offres du Maroc, notamment celle de l’hydrogène vert. Sur ce point, la tutelle rassure que les territoires réservés au développement de l’hydrogène au niveau national sont suffisamment alimentés d’eau. L’hydrogène favorisera, à cet effet, la production d’énergie renouvelable, voire un surplus qui pourra aider des zones à réduire le coût de dessalement de l’eau de mer.

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Les priorités gouvernementales pour l’année 2024
La programmation des stations de dessalement de l’eau de mer figure parmi les priorités à tenir en compte dans le cadre de l’élaboration du projet de la loi de Finances 2024. Dans sa lettre d’orientation, le chef de gouvernement a insisté sur ce point réitérant la détermination du gouvernement à intensifier les efforts pour renforcer la résilience du Royaume face aux changements climatiques et lutter contre ses effets et ce à travers une approche intégrée et basée sur le renforcement du cadre institutionnel qui permettrait d’intensifier la coordination entre les différents départements pour consacrer la dimension environnementale dans les politiques publiques. S’agissant de la problématique de l’eau, le gouvernement œuvrera en faveur de l’accélération de la mise en œuvre des composantes du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation, dont l’enveloppe budgétaire atteint 143 milliards DH pour la période 2020-2027. L’exécutif veillera aussi à doubler les efforts pour relever les défis actuels et futurs de cette problématique et ce, selon une approche multidimensionnelle axée sur la rationalisation de l’utilisation de l’eau, la gestion optimale de la demande et ce, en parallèle avec ce qui a été réalisé dans le domaine de la mobilisation des ressources hydriques. Ainsi, les départements et instances concernés sont appelés à renforcer la veille et faire preuve d’efficacité dans l’exécution des projets programmés selon le planning établi. Il s’agit notamment de l’accélération du projet d’interconnexion des bassins hydrauliques de Sebou et Bouregreg, de la poursuite de la réalisation des barrages pour augmenter la capacité de stockage d’eau douce, de l’accélération des projets de mobilisation des eaux non conventionnelles, à travers la programmation de stations de dessalement de l’eau de mer et l’augmentation des capacités de réutilisation des eaux usées traitées, ainsi que du renforcement de l’approvisionnement en eau potable du monde rural. Il est à noter que le Maroc connaît actuellement un recours de plus en plus soutenu aux ressources en eau non conventionnelles. En matière de dessalement de l’eau de mer, le Royaume compte à ce jour 12 stations existantes avec une capacité de près de 118.700 m3 par jour. De même, 7 stations sont en cours de construction ou de lancement avec une capacité de 396.200 m3 par jour. S’agissant de la réutilisation des eaux usées épurées, le Royaume compte 41 projets permettant de réutiliser un volume de près de 32 Mm3 par an.

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