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Retour de la nationalisation ?

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Participation publique possible dans les entreprises privées mais aussi ouverture du capital de certains EEP

Les responsables se sont rendu compte que trop de crédits pouvait se traduire à terme par un déséquilibre et donc des problèmes de solvabilité. C’est la raison pour laquelle les responsables ont décidé d’ouvrir la possibilité devant les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, d’opter pour des mécanismes nouveaux en vue de renforcer leur structure financière en matière de fonds propres ou quasi-fonds propres.

L’information a été révélée par le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchâboun, devant les membres du conseil d’administration de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). Le responsable a fait savoir qu’un fonds spécial sera mis en place pour la prise de participation dans le capital des entreprises souhaitant renforcer leurs fonds propres. Ce fonds sera alimenté par des capitaux publics mais également privés, nationaux et étrangers.

Si les pouvoirs publics dans le cadre du fameux CVE (Comité de veille économique) avaient pris de nombreuses mesures pour faciliter l’accès au financement et aux crédits bancaires pour les entreprises impactées par la crise économique générée par la pandémie du coronavirus, les responsables se sont rendu compte que trop de crédits pouvait se traduire à terme par un déséquilibre et donc des problèmes de solvabilité.

C’est la raison pour laquelle les responsables ont décidé d’ouvrir la possibilité devant les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, d’opter pour des mécanismes nouveaux en vue de renforcer leur structure financière en matière de fonds propres ou quasi-fonds propres. Le ministre n’a pas donné plus de détails concernant le montage financier dudit fonds. Cela dit, plusieurs acteurs institutionnels du pays devraient être impliqués dans l’opération. Car durant les mois qui ont procédé la pandémie, le gouvernement avait fait la promotion de nouveaux mécanismes de financement avec notamment la vente de CHU construits ou en chantier à un acteur institutionnel de référence.

Le même schéma a de fortes chances de se produire dans le cadre des nouveaux mécanismes qui devraient être introduits dans le cadre du futur projet de loi de Finances rectificative.
Le but est bien évidemment de permettre à certaines entreprises privées de surmonter la situation actuelle avec plus d’aisance. Cela dit, des entreprises, notamment industrielles, en difficulté bien avant la pandémie, pourraient également profiter du dispositif. Il s’agit là d’une nouvelle formule de nationalisation avec la mobilisation de capitaux publics pour la participation dans des entreprises publiques.

Cela fait de décennies que les gouvernements avaient suivi un chemin inverse avec des privatisations à tour de bras. D’ailleurs, cette orientation doit continuer également avec l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques. Il faut dire que la pandémie a impacté les EEP (entreprises et établissements publics) au point que le gouvernement a été contraint au moins une seule fois de se porter garant devant les créanciers d’une entité publique. En plus du fonds spécial précité à capitaux publics et privés, le CVE a mis en place selon le ministre Benchaâboun des outils de garantie pour les établissements et entreprises publics impactés par le Covid-19 à hauteur de 100% pour permettre aux banques de les accompagner, notamment en termes de besoin en liquidités avec une durée de remboursement de 7 ans (voir encadré).

Bottom-up

Le 2ème conseil d’administration de la CGEM tenu en visioconférence il y a quelques jours a été marqué par la participation de Mohamed Benchaâboun, ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Le plan de relance de l’économie proposé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) constitue “un référentiel extrêmement riche”, a t-il souligné, ajoutant que le plan, réalisé selon une approche bottom-up, constitue également “un outil de travail pour tous les secteurs”.

Selon l’organisation patronale, le ministre a présenté, en sa qualité de président du Comité de veille économique (CVE), l’action dudit comité pour la relance de l’économie, apportant des réponses aux questions des administrateurs de la Confédération sur différents sujets, tels que l’intégration de l’informel, la réforme de l’administration, le financement de la relance, les procédures judiciaires pour les entreprises impactées par la crise, les mécanismes de gestion de crise, les remboursements de la TVA ou encore la recherche et l’innovation.

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Privatisation

Avant le déclenchement de la pandémie le gouvernement tablait déjà dans le cadre de la loi de Finances 2020 sur la poursuite de la politique de privatisation. Après la dernière opération d’envergure consistant en la cession d’une part des actions en Bourse de l’Etat dans l’opérateur historique des télécommunications à l’été 2012, l’Exécutif préparait une nouvelle vague de privatisations pour l’année en cours. Dans ce sens, le gouvernement tablait dans le cadre du budget actuel sur des recettes de l’ordre de 3 milliards.

Cependant, les pépites de l’Etat potentiellement privatisables se font de plus en plus rares avec une décennie 90 qui a épuisé les gros lots. Une liste des entreprises publiques “privatisables” existe d’ailleurs même si certains établissements en ont été retirés il y a quelques mois. A noter que la dernière opération de cession des parts publiques a concerné le célèbre palace La Mamounia. Cela dit, ce sont des acteurs institutionnels qui ont acheté les parts mises en vente.

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