60% du montant total des prêts accordés au titre de l’année 2024 est capté par les emprunteurs dont le revenu net dépasse les 10.000 DH.
Financement : Le taux d’endettement des particuliers affiche une légère baisse en 2024. Toutefois, les disparités persistent entre les catégories socioprofessionnelles. Les fonctionnaires restent cependant la catégorie la plus endettée.
Le taux d’endettement moyen des particuliers affiche une légère baisse en 2024. Il ressort à 34 % contre 35 % en 2023. La moyenne définie sur la période 2015-2022 se situe quant à elle autour de 31 %. C’est ce qui ressort de l’analyse de l’évolution du taux d’endettement des particuliers établie par Bank Al-Magrib sur la base de données recueillies et fiabilisées auprès des établissements de crédit cumulant environ 439.780 dossiers de crédit accordés au cours de l’année 2024 (nouveaux crédits ou renouvelés), et ce selon leur catégorie professionnelle, leur groupe d’âge et leur tranche de revenu. Bank Al Maghrib observe dans ce sens un rétrécissement de la part des salariés. Cette dernière est passée de 42 % en 2023 à 33 % en 2024.
Celle des fonctionnaires a grimpé à 28% contre 24% une année auparavant tandis que la part des retraités et des professions libérales est restée inchangée se positionnant respectivement à 19% et 9%. L’analyse démontre également que les fonctionnaires demeurent toujours la catégorie socioprofessionnelle la plus endettée. Leur taux d’endettement s’élève à 40,7% contre environ 31% pour les autres catégories. Il ressort par ailleurs que 60 % du montant total des prêts accordés au titre de l’année 2024 est capté par les emprunteurs dont le revenu net dépasse les 10.000 dirhams. Ces bénéficiaires affichent un taux d’endettement de 31%, soit le plus bas. S’agissant des emprunteurs dont le revenu oscille entre 6.000 et 10.000 dirhams, ils représentent 21% du montant total et un taux d’endettement moyen de 35 %. Par ailleurs, les bénéficiaires dont le revenu se situe entre 4.000 et 6.000 dirhams représentent une part de 13 % et un taux d’endettement moyen de 37 %. Ceux inférieur à 4.000 dirhams détiennent seulement 6 % du montant total des prêts octroyés. Leur taux d’endettement moyen ressort à 35 %.
Par tranche d’âge, les bénéficiaires ayant entre 30 et 40% représentent 26 % des emprunteurs contre 24 % pour ceux dont l’âge dépasse les 60 ans. Les bénéficiaires âgés de 40 à 50 ans constituent 21% tandis que ceux ayant entre 50 et 60 ans représentent une part de 19 %. Les jeunes de moins de 30 ans sont les moins présents avec une part de 10 %. Il est à noter que le taux d’endettement le plus élevé a été observé pour la tranche d’âge allant de 50 à 60 ans, soit 39%. Bank Al Maghrib relève par ailleurs un taux d’endettement moyen de 36% pour la tranche allant de 40 à 50 ans. Les bénéficiaires âgés de 30 à 40 ans et ceux dépassant les 60 ans ont respectivement des taux moyens de 32 % et 32,5 % au moment où le taux d’endettement moyen des jeunes s’élève à 27 %. L’analyse de Bank Al Maghrib établit également un focus sur les individus ayant une charge de dette dépassant 40 % de leur revenu.Cette proportion s’est inscrite à la baisse en 2024 passant à 32 % contre 35 % une année plus tôt. On note également une moyenne de 27 % sur la base des données analysées entre 2015 et 2022. Dans le détail, cette catégorie concentre à elle seule 41% du montant total des prêts accordés. Pour cette catégorie, les individus dont le taux d’endettement est situé entre 40 % et 50 % représentent 38 %.
Ceux ayant une charge de dette par rapport à leur revenu, comprise entre 50 % et 60 % et celle située entre 60% et 70%, constituent respectivement 24% et 15 %. Les 23% des particuliers qui restent affichent un taux d’endettement au-delà de 70 %. Par situation professionnelle, les particuliers ayant une charge de dette supérieure à 40 % de leur revenu sont majoritairement des fonctionnaires et des salariés à hauteur de 68 %. Les retraités représentent une proportion de 16 %, alors que les personnes exerçant un métier libéral ne représentent que 7%. Concernant les tranches d’âge, celles supérieures à 30 ans représentent des parts variant entre 22 % et 25 %, tandis que les jeunes âgés de moins de 30 ans ne constituent que 6 % de cette population. La population âgée de plus de 50 ans est la plus endettée avec un taux moyen de 61 %. La tranche d’âge allant de 40 à 50 ans affiche un endettement de 58 % tandis que les emprunteurs de moins de 40 ans ont un taux de 55 %.
Le patrimoine financier des ménages culmine à 1.109 milliards DH
Avoirs financiers.
Dans l’ensemble, le patrimoine financier des ménages se renforce en 2024. Une tendance qui est soutenue aussi bien par l’épargne constituée auprès des banques sous forme de dépôts que par leurs placement en valeurs mobilières et en assurance-vie. Il ressort ainsi autour de 1.109 milliards DH en accroissement de 8,1 % comparé à la même période de l’année précédente. « Globalement, les dépôts bancaires continuent de représenter la majeure partie du patrimoine financier des ménages avec toutefois une diversification progressive au profit d’autres instruments du marché », commente dans ce sens Bank Al Maghrib dans son récent rapport sur la stabilité financière élaboré conjointement avec l’Autorité marocaine des marchés des capitaux ( AMMC) et l’Autorité de contrôle des assurances et de la protection sociale (ACAPS). Et de poursuivre : «Ces derniers semblent plus attractifs, notamment étant donné les avantages fiscaux dont bénéficient certains parmi eux, comme l’assurance-vie, ou présentent carrément un meilleur rapport liquidité/ rendement, à l’instar des valeurs mobilières ». S’agissant des dépôts bancaires, ils ont enregistré un net rebond en 2024 et ce après une nette décélération une année auparavant. Ils ressortent ainsi à 865 milliards DH en progression de 7%, soit une hausse
bien supérieure à la moyenne de 5 % observée au cours des dix dernières années. A cet égard, on note une progression de 10,1 % des dépôts à vue. Ces derniers ont atteint les 618 milliards DH dont 69 % des dépôts de ménages après 67 % en 2023 et 61 % en moyenne sur les dix dernières années. Les comptes d’épargne ont atteint les 185 milliards DH en hausse de 2,9 % en 2024 contre 1,8 % une année plus tôt et 3,1 % au titre de 2021 et 2022. en parallèle, les dépôts à terme ont baissé de 1,1 % revenant à 82 milliards DH. Ils ne représentent que 9 % des dépôts de ménages contre plus de 18 % durant la dernière décennie. Ils comprennent des dépôts d’investissement collectés par les banques participatives soit 2,5 milliards DH en hausse de 16 % comparé à la même période de l’année précédente. Bank Al Maghrib observe par ailleurs une appétence renforcée des ménages pour les instruments de marché. Ainsi, leurs placements en valeurs mobilières ont grimpé de 15,5 % pour atteindre 81,5 milliards DH, soit un additionnel de 11 milliards DH comparé à 2023. Ces placements sont composés à hauteur de 95 % d’actions et d’OCPVM. Pour ce qui est déplacements des ménages sous forme de contrat d’assurance-vie, ils se sont affermis de 8,2 % en 2024 maintenant leur part autour de 11 %.













