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Revenus bancaires : McKinsey confirme leur croissance en Afrique

François Jurd de Girancourt
François Jurd de Girancourt Directeur associé du bureau de McKinsey à Casablanca et responsable du pôle de compétence institutions financières du cabinet en Afrique.

Global Banking Annual Review

[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Le cabinet McKinsey vient de publier, le 8 décembre dernier, son rapport annuel sur la situation du secteur bancaire. Ce Global Banking Annual Review vient faire le point sur la perspective d’un secteur bancaire évoluant actuellement dans un environnement très
volatil.

Les détails avec un zoom en Afrique.

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Le secteur bancaire mondial a été marqué par de grandes mutations cette année. Si les banques ont connu des marges élevées grâce notamment à la fintech, la volatilité macroéconomique a freiné le trend. Le défi à relever dans le secteur bancaire est double car il s’agit, à la fois, de se maintenir dans une logique de résilience à court terme tout en accélérant la transformation de son modèle.
Le rapport met en exergue, également, l’importance de la finance durable.

Les analystes rapportent en effet qu’«aujourd’hui, les banques se trouvent à l’aube d’une nouvelle ère : elles sont tenues de financer non seulement les énergies propres mais aussi un large éventail de projets transformationnels à faible émission de carbone au sein de l’ensemble des secteurs industriels. Les investissements en vue d’une transition vers la neutralité carbone pourraient à eux seuls représenter un futur potentiel de revenus pour les banques estimé à au moins 100 milliards de dollars par an d’ici 2030».

Reprise pour les banques africaines 
Comme les autres banques à l’international, les banques africaines ont connu une forte reprise. Autrement dit, elles ont renoué avec la rentabilité avec des ROE (Rentabilité des capitaux propres) moyens en hausse qui passent de 12% en 2020 à 15% en 2022. Cette tendance pourrait signifier des ROE relativement stables pour les banques africaines sur les 5 prochaines années, malgré une persistance éventuelle des chocs macroéconomiques mondiaux. «Cette hausse de la rentabilité donne aux institutions financières africaines le souffle nécessaire pour améliorer leur résilience à court terme, mais aussi pour continuer à investir dans la technologie et de favoriser la croissance», a déclaré, à l’occasion, François Jurd de Girancourt, directeur associé du bureau de McKinsey à Casablanca, et responsable du pôle de compétence institutions financières du cabinet en Afrique.

Sur cette base, l’Afrique pourrait être ainsi l’une des régions à la croissance la plus rapide en termes de revenus bancaires à l’échelle mondiale (6-7% en monnaie locale) en 2022, la croissance étant menée notamment par l’Égypte (20%) et l’Afrique de l’Ouest (7%) avec un pool de revenus bancaires de ~100 milliards de dollars. Il s’agira, cela dit, de nuancer compte tenu de la dépréciation des devises.

Une croissance soutenue par la fintech
L’explosion de l’activité fintech sur le continent africain a, quant à elle, permis d’entretenir la croissance marquant une innovation confirmée par les investissements opérés par les banques dans ce domaine. «Alors que la pénétration de la fintech s’accélère sur le continent africain, le Maroc est l’un des pays susceptibles de voir un rattrapage. Le Royaume dispose d’un système bancaire traditionnel mature, avec toutefois une pénétration relativement faible pour le mobile money. Le pays connaît en revanche une croissance des fintechs différente de celle des autres pays africains. Au Maroc, les fintechs recherchent de plus en plus d’opportunités au sein de domaines spécifiques, parmi lesquels les paiements, les services aux PME et les services aux entreprises en partenariat avec les banques», poursuit Jurd de Girancourt.

En clair, comme le reste du continent africain et le monde, la finance durable au Maroc rentre dans sa prochaine ère, passant d’une concentration sur la question des énergies renouvelables à un ensemble plus large en matière de transition énergétique. Le financement des efforts pour le climat nécessitera, cela dit, des définitions plus claires et de meilleures mesures. C’est ce que stipule le dernier rapport du cabinet McKinsey. Les opportunités se situant dans les domaines de la banque de financement et d’investissement, de la banque des PME, de la banque de détail et de la gestion de patrimoine et d’actifs. A suivre donc avec intérêt les prochaines années…

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