C’était inespéré. Les organisateurs de l’OPV de Risma ne pensaient pas à l’ouverture de l’opération, lundi 24 avril 2006, de souscrire plus de deux à trois fois la valeur de 250 millions de dirhams, montant global de l’OPV devant aboutir à l’introduction du titre à la Bourse de Casablanca, soit une première dans le secteur touristique.
Cet objectif a été largement dépassé puisque dans la mi-journée d’hier, mercredi, les informations qui parvenaient de source interne aux différents bureaux de placement faisaient état d’une souscription exceptionnelle. Plus de 10 fois le montant indiqué, selon les bruits de marché qui accompagnent habituellement ce genre d’opérations.
L’on parle de 10 000 souscripteurs pour une valeur de 3 milliards de dirhams, chiffre relayé par le marché casablancais. Du coup, vu ce niveau élevé, l’opération devait être arrêtée hier, soit deux jours avant la date initialement retenue.
Les institutionnels ont énormément souscrit, montrant toute leur confiance dans un groupe hôtelier dynamique, leader au Maroc avec, depuis quatre ans, un vaste programme d’extension et d’ouverture de nouvelles unités hôtelières. Créée il y a à peine dix ans par l’hôtelier français et différents institutionnels marocains, Risma est devenue le premier propriétaire et exploitant hôtelier du pays. L’entreprise gère actuellement 2.768 chambres réparties entre 20 établissements disséminés dans 12 villes du Royaume.
Avec 4,4% des capacités nationales, ces hôtels qui portent différentes enseignes de la chaîne Accor ont réalisé plus d’un million de nuitées, soit 6,8% de parts de marché. L’intérêt des institutionnels s’explique à la fois par ce positionnement de leader, que par la croissance exceptionnelle de Risma. Le chiffre d’affaires a, en effet, doublé en l’espace de six ans, avec une croissance annuelle moyenne de 16% sur la période 1999-2005. Pour sa part, le résultat brut d’exploitation enregistre une croissance annuelle moyenne de 23%, traduisant une gestion performante des charges sur le parc.
Ces bons résultats sont à l’origine du succès rencontré. Le reste tient de ce que le directeur général d’Accor Maroc et membre du directoire de Risma, Marc Thépot, appelle « une conjonction heureuse et optimale ». Il s’agit de la bonne campagne de communication qui a précédé l’opération, du professionnalisme et à la présence des réseaux de la BMCE Bank et de Dar Tawfir et du choix du timing de l’opération. Ces différents facteurs mis en commun ont forcé la décision du marché. «En trois jours, le Maroc nous a récompensés de nos efforts de quatre ans », commente M. Thépot.
Après cette réussite exceptionnelle, ils seront sans doute nombreux, dans le secteur touristique, à se bousculer au portillon.