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Ronan Dantec : «Le Maroc a compris l’enjeu du climat en portant des propositions pour l’ensemble de l’Afrique»

© D.R

Entretien avec Ronan Dantec, président de l’Association Climate Chance

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Pour Ronan Dantec, le Sommet mondial Climate Chance qui s’est tenu à Agadir du 11 au 13 septembre va renforcer la dynamique et la place du Maroc dans la lutte contre les changements climatiques.

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ALM : Comment se déroulent les travaux de la deuxième édition du Sommet Climate Chance ?

Ronan Dantec : On a énormément d’inscrits… on a refusé beaucoup de monde, on sent cet enthousiasme à travers la présence des acteurs, ce qui est très positif. Je pense que l’échange entre les acteurs non-étatiques et les représentants des Etats a été d’une grande qualité. Je dirais d’ores et déjà plus de la moitié des objectifs sont atteints, il faut rester mobilisés durant ces jours de travail.
Et on tirera un bilan à la fin. Les gens vont se rencontrer et échanger sur des projets, puis rentrer chez eux avec des idées pour mettre en application ce qu’ils ont vu ici.

Quelle place occupe l’Afrique dans le Sommet ?

L’Afrique aujourd’hui est dans l’urgence de l’adaptation, elle souffre de dérèglement climatique, mais demain son développement souffrira aussi si nous ne réussissons pas à stabiliser les émissions à effet de serre. Si les choix africains sur l’agriculture et le développement urbain n’intègrent pas les enjeux climatiques de réduction des émissions, l’Afrique pourra malheureusement demain contribuer aussi à l’augmentation, voire à l’explosion des émissions de gaz à effet de serre. A l’inverse, si ses choix sur la gestion de son agriculture, ses forêts et villes sont en avance par rapport au reste du monde, alors elle participera à la stabilisation de ces émissions et du climat sur cette plante. Le Sommet a permis la présentation de plusieurs initiatives dont celles des élus africains pour mobiliser la société civile locale.

Comment ce Sommet pourra-t-il drainer plus de financement en faveur des actions pour le climat ?

On a besoin de faire de nouvelles propositions aux banques, aux bailleurs internationaux, des choses concrètes qui soient vraiment utilisables. Il y a plusieurs ateliers et plénières durant ce Sommet qui vont travailler sur ces questions-là. On reviendra en décembre à Paris avant le sommet qu’organisera le président français Emmanuel Macron sur le financement, le président de la COP22 Salaheddine Mezouar a prévu, lui aussi, d’autres initiatives. On participe à travers la création de nouveaux outils. Je pense que la question se pose aujourd’hui, notamment sur la qualité des outils de financement. Donc il faut travailler là-dessus, et qu’on fasse de nouvelles propositions, et qu’après on discute avec les bailleurs de fonds. Il ne faut pas perdre de vue qu’un certain nombre de décisions ne se prennent pas dans les COP, la stratégie de la Banque mondiale dépend des Etats qui sont dans le conseil d’administration. Il faut aller demain voir tous ces acteurs et discuter avec eux. Donc c’est une dynamique permanente, c’est un travail constant, mais je pense quand même qu’on a avancé. Agadir va crédibiliser et renforcer plusieurs propositions.

Comment jugez-vous la mobilisation du Maroc en faveur du climat ?

Le Maroc a engagé plusieurs actions de qualité, par exemple le président de la région du Souss-Massa Brahim Hafidi est arrivé à une neutralité carbonique dans la région, ce qui est très ambitieux. Je regarde ce qui se fait avec l’Eco-Cité de Zenata à Casablanca qui est le seul projet d’Eco-ville en Afrique avec des investissements massifs. Donc je trouve qu’il se passe beaucoup de choses au Maroc, ainsi que le développement rapide du photovoltaïque y compris dans le dessalement pour sauver la nappe phréatique, je vois beaucoup de choses extrêmement intéressantes.
Le Maroc a compris l’enjeu du climat en portant des propositions pour l’ensemble de l’Afrique. Ce Sommet va encore renforcer cette dynamique et la place qu’elle occupe désormais dans la lutte contre les changements climatiques.

Est-ce que ce Sommet aura des retombées économiques sur la ville d’Agadir ?

Je crois que beaucoup de gens sont venus, ce qui fera marcher l’économie locale. Pour Agadir vu le nombre de journalistes présents, c’est évidemment une forte publicité. Il faut jeter un regard sur les réseaux sociaux, il y a énormément d’informations qui sont données sur la ville et sur ce qui se passe ici.

 

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