Economie

Saâd Sefrioui : «Il est regrettable que cette richesse soit négligée»

ALM : Vous exploitez les seuls gisements au monde de ghassoul. Cette ressource ne risque-t-elle pas d’être épuisée un jour ?
Saad Sefrioui : Le gisement est exploité d’une manière rationnelle et les réserves probables et certaines sont encore très importantes. Le ghassoul est une argile qui est extraite en mine souterraine, à la différence des autres argiles que l’on trouve en surface. C’est vrai, les seuls gisements de ghassoul connus dans le monde sont situés au Maroc, en bordure du Moyen-Atlas, dans la province de Boulemane à 200 km de la ville de Fès. Depuis 1954, c’est la Société du ghassoul et de ses dérivés qui exploite ces seuls gisements miniers sur une superficie de 27.000 hectares.

A combien s’élève votre production ?
Notre production est en moyenne de 3000 tonnes par an. Depuis sa création en 1954, la Société du ghassoul propose une argile spéciale traitée destinée principalement aux domaines cosmétique et dermatologique. Et nous continuons toujours à valoriser et innover dans différents autres domaines notamment le pharmaceutique et l’industriel.

Près de 60 % de la production est destinée à l’export. Comment expliquez-vous cette tendance ?
La tendance à l’export s’explique par le fait que l’engouement des consommateurs pour les produits naturels et bénéfiques pour la santé est une réalité. Le ghassoul est une réponse naturelle à cette demande. Depuis les années 1970, notre entreprise a mis en place une stratégie de marketing et de communication basée principalement sur la participation active aux salons internationaux des produits cosmétiques, naturels et des matières premières tels « Nature Expo » et  « In Cosmetics ».
La valorisation et la recherche et développement  font partie de notre travail quotidien. Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles utilisations, d’ailleurs nous organisons le vendredi 14 décembre une table ronde sur la valorisation du ghassoul.
Et en tant que président de la nouvelle association « Société marocaine des argiles » (SMA), nous comptons organiser le samedi 15 décembre une cérémonie de lancement officielle intitulée « Science & industrie des matériaux argileux ».

Sur le plan national, y a-t-il le même engouement ?
Il est regrettable aujourd’hui de constater que cette richesse, traditionnelle, naturelle et bénéfique pour la santé soit négligée par une partie de la jeunesse marocaine. Et ce, au profit des nouveaux produits, crèmes et autres shampoings chimiques qui ont envahi le marché des cosmétiques.
Depuis des décennies, le ghassoul fait partie des traditions du Maroc et de la Tunisie principalement. Sous son appellation ghassoul au Maroc et Tfal en Tunisie, le ghassoul demeure malgré tout l’élément incontournable du rituel du hammam.


 

Ghassoul : Composition chimique


Le ghassoul est une argile 100% naturelle, composée principalement de magnésium, calcium, silice et d’un taux très faible d’aluminium contrairement aux autres argiles. Et c’est cette particularité qui lui donne cette couleur brune et lui permet d’être appliquée sur l’ensemble du corps sans restriction. Le ghassoul, une fois mélangé à de l’eau, donne une pâte. Il agit uniquement par absorption et ne présente aucun effet d’agression sur les cheveux, la peau et les muqueuses, selon des experts en la matière.

Articles similaires

EconomieUne

Deep Tech: L’UM6P et Open Startup International scellent un partenariat pour accompagner les startups africaines

Une convention de partenariat visant à accompagner les startups marocaines et africaines...

EconomieUne

Voyages: le Maroc en tête des destinations étrangères au départ de la France

Le Maroc est arrivé en tête des destinations étrangères ayant enregistré le...

EconomieUne

Mme Nadia Fettah sonne la cloche d’ouverture de la Bourse de Londres

La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a sonné, vendredi,...

EconomieUne

Dans le cadre de l’initiative «Greenback-Maroc» : BAM et la Banque mondiale lancent «Douar Tour»

Ce nouveau concept sera déployé au cours de l’année 2024 au niveau...