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Sachets en papier: Med Paper s’explique

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«Nous devons ramener la production moyenne journalière à 300.000 sacs et la production future moyenne à 800.000 sacs», dixit Mohsine Sefrioui.

Le débat autour des produits alternatifs au sac en plastique n’est toujours pas clos. Après s’être interrogé précédemment sur une éventuelle pénurie de sacs en papier, première relève de la «Mika», ALM donne la parole à l’un des principaux opérateurs de l’industrie du papier pour expliquer les faits sur le terrain. Mohsine Sefrioui, président-directeur général de Med Paper, livre sa lecture et nous introduit dans les coulisses de la chaîne de fabrication des sachets en papier. Pénurie ou pas? Mohsine Sefrioui précise: «La chaîne de production de sacs en papier tourne actuellement à plein régime pour faire face à la demande du consommateur. Nous assistons aujourd’hui à une demande qui dépasse l’offre», indique-t-il. Et de poursuivre que «ce décalage est dû essentiellement au retard pris par les grossistes et les intermédiaires à vouloir s’approvisionner en espérant avoir l’autorisation du ministère pour écouler leurs stocks de sac en plastique».

Pour le président-directeur général de Med Paper, l’hypothèse de rupture de stocks est à écarter. «Il ne s’agit pas de rupture de stocks mais uniquement d’un décalage entre l’offre et la demande à cause du comportement des grossistes et des intermédiaires». Les choses, selon M. Sefrioui, ne tarderont pas à rentrer dans l’ordre. «Il faut souligner que l’équilibre entre l’offre et la demande sera bientôt atteint avec le démarrage des nouvelles unités et le changement des habitudes du consommateur. Il faut du temps pour que le consommateur marocain réapprenne à utiliser d’autres produits que le sac en plastique tel que : le sac en tissu, le couffin, le sac en papier, etc». En brossant un tableau détaillé de la consommation des Marocains, M. Sefrioui affirme que «le Maroc avec 33 millions d’habitants est classé au deuxième rang des plus grands consommateurs de sac en plastique au monde après les États Unis (320 millions d’habitants). Ceci démontre bien qu’il s’agit d’une consommation injustifiée et abusive à cause essentiellement des mauvaises habitudes prises par les Marocains. Il convient donc de rééduquer le consommateur et le pousser à une utilisation à bon escient du sac» .

Notons que depuis l’annonce de la mise en place de la loi 77-15 interdisant la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation de sacs en plastique, Med Paper s’est engagé à assurer cette transition. «Nous estimons que l’application de la loi interdisant les sacs en plastique en une grande victoire pour l’environnement, pour les nouvelles générations et pour un meilleur cadre de vie», assure-t-il à ALM. Et d’ajouter que «depuis l’annonce de la mise en place de cette loi au mois de novembre 2015, le ministère de l’industrie a fait appel à tous les intervenants (fabricants de sacs) pour les accompagner en vue de préparer ensemble la reconversion afin de présenter aux consommateurs le meilleur substitut à faible coût pour remplacer le sac en plastique et éviter les ruptures de stocks».

Mohsine Sefrioui indique, par ailleurs, que Med Paper a cru en cette initiative. L’entreprise a entamé vers fin 2015 des investissements pour moderniser son parc machines et acquérir de nouvelles chaînes de fabrications de sacs. «Au niveau de Med Paper, nous produisons actuellement une grande variété de sacs en papier et ce en différentes qualités de papier (du faible au fort grammage) et différentes dimensions, pour donner un maximum de choix au consommateur suivant ses capacités financières», apprend-on de Mohsine Sefrioui. Il s’agit, en effet, des sachets de viennoiserie, de pharmacie, de shopping et de commerce (fruits, légumes, etc). «Si nous considérons la production des grands sacs qui fait ralentir les machines par rapport à la production des petits sacs où les machines sont à pleine vitesse nous devons ramener la production moyenne journalière à 300.000 sacs et la production future moyenne à 800.000 sacs», souligne Mohsine Sefrioui. Notons que Med Paper dispose actuellement de trois centres commerciaux, en l’occurrence à Casablanca, Tanger et Fès. Depuis ces centres, l’entreprise couvre tout le territoire marocain. Med Paper garantit ainsi les livraisons en moins de 24 heures à l’ensemble du marché local où le prix du sac en papier varie entre 10 et 25 dirhams le kilo. Une variation qui dépend essentiellement  de la qualité du papier.

Maryem Laftouty
(Journaliste stagiaire)

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