La pêche artisanale emploie 100.000 personnes et participe à hauteur de 5% dans la production nationale en matière de pêche, soit un chiffre d’affaires 7,76 millions de DH. Ce sont là quelques chiffres qui attestent du poids économique et social de cette activité. Il se trouve alors que la pêche artisanale vit depuis quelques années une situation pour le moins inquiétante. Comment alors sortir ce secteur du marasme ? Cette question a été au centre d’une journée d’étude, organisée jeudi dernier à Casablanca. Ont pris part à cette rencontre, les représentants des associations professionnelles, les responsables du ministère de la Pêche et de l’Office national des pêches (ONP). Ce fut l’occasion pour débattre encore une fois des problèmes que vient au quotidien les professionnels. Pour les associations, les maux du secteur remontent à 1997, année durant laquelle les pouvoirs publics ont voulu réglementer le secteur. Ils mettent en avant la situation sociale désastreuse dont souffrent les opérateurs. Faut-il le rappeler, les travailleurs exerçant la pêche artisanale ne disposent pas de documents officiels leur donnant droit au régime de sécurité sociale. Sans oublier l’impact du développement du secteur informel.
Pour plusieurs associations professionnelles, « ce développement est le résultat des accords de pêche signés avec les pays européens ». Concernant la CNSS, les pêcheurs estiment que les prélèvements décidés par la Caisse ne correspondent pas à la réalité de leur métier. Les associations professionnelles déplorent le fait que certains ports bénéficient d’avantages alors que ce n’est pas le cas pour d’autres.
De son côté, le ministère de tutelle reconnaît que l’activité de la pêche souffre de plusieurs maux d’ordre social notamment l’absence du régime de sécurité sociale et l’inexistence d’infrastructures de base dans certaines régions du pays. Concernant la mise en place du régime de sécurité sociale adapté à la situation des petits pêcheurs, le ministère de la Pêche, souligne que ce projet est à l’étude. Il précise que le Nord et le du de l’Atlantique sont les seules régions à ne pas bénéficier d’une agence qui encadre l’ensemble des programmes de modernisation.
Pour sa part, la CNSS avance qu’elle accorde une attention particulière au secteur de la pêche. Notons que la couverture sociale bénéficie à deux secteurs d’activité : la pêche en haute mer et la pêche côtière. Pour ce qui de la pêche artisanale, la Caisse précise qu’elle n’arrive toujours pas à trouver une solution adéquate notamment pour le versement des droits d’adhésion.
Les études menées par le département de la pêche démontrent que les salaires de pêcheurs artisanaux sont inférieurs au SMIG. Comment alors fait bénéficier ces derniers de la couverture, s’interrogent les responsables de la CNSS. D’où le projet de la Caisse d’introduire un système qui prend en compte la situation de ces salariés. Autant donc de promesses de part et d’autres pour améliorer la situation sociale des employés de la pêche traditionnelle.
Les professionnels, quant à eux, mettent en avant la nécessité de restructurer la pêche traditionnelle par la révision des textes de loi.
L’objectif étant d’adapter le régime et les services de protection sociale et d’assurance aux spécificités des professionnels de la mer. Ils soulignent aussi l’importance d’accorder la liberté de circulation aux barques de pêche à travers l’ensemble des ports, la mise à la disposition des pêcheurs traditionnels de dépôts réfrigérés pour l’entrepôt de leurs captures, de locaux pour leurs matériels, l’ouverture de marchés pour la commercialisation de leur production, l’encouragement des coopératives des pêcheurs et la promotion de la recherche scientifique.
Côté financement, ils demandent la mise en place d’un nouveau mécanisme de financement pour cette activité et l’application de la convention passée entre le ministère de tutelle et la Banque populaire.













