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Secteur privé : Les reco’ de la Banque mondiale

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L’institution vient de publier un diagnostic détaillé du marché marocain

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L’institution financière recommande d’établir des règles du jeu équitables pour tous les opérateurs. Ce qui favoriserait, selon elle, la concurrence sur le marché.

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Le secteur privé marocain sous la loupe de la Banque mondiale. L’institution financière internationale vient de livrer un diagnostic complet de ce secteur évaluant ainsi sa performance et recommandant de nouvelles pistes de décollage. L’objectif étant de stimuler sa croissance, de promouvoir l’employabilité au niveau national et d’améliorer les compétences. L’examen effectué s’inscrit dans le cadre du partenariat bilatéral 2019-2024 liant le Maroc à la Banque mondiale. Les recommandations émises découlent d’un constat plutôt mitigé du marché marocain. La Banque mondiale note à cet effet deux vitesses : des investissements qui vont crescendo au moment où la création d’emploi reste toujours au ralenti.

«Alors que la population en âge de travailler a augmenté, en termes nets, de 270.000 personnes par an entre 2012 et 2016, seulement 26.400 nouveaux emplois nets ont été créés en moyenne par an. Seulement 17% de la population en âge de travailler a un emploi formel, et moins de 10 % ont un emploi formel fourni par le secteur privé», peut-on lire dans le document de la Banque mondiale. La lecture livrée par la Banque mondiale tend à faire émerger au Maroc un secteur privé à la fois dynamique et diversifié. C’est dans ce sens que l’institution financière recommande d’établir des règles du jeu équitables pour tous les opérateurs. Ce qui favoriserait, selon elle, la concurrence sur le marché.

«Une politique pro-concurrentielle forte est nécessaire pour créer un environnement réglementaire qui permet aux entreprises d’entrer sur les marchés et de se développer, qui limite les privilèges de certains opérateurs publics et privés et qui sanctionne les pratiques anticoncurrentielles», lit-on à cet effet. La Banque mondiale appelle par ailleurs à compléter les politiques ayant favorisé un nombre relativement limité de champions économiques dans des secteurs stratégiques. L’accent devrait être mis sur les conditions de concurrence et des services favorables qui soutiennent toutes les entreprises, notamment les PME. La Banque mondiale s’est intéressée dans son analyse à l’entrepreneuriat et la PME marocaine ainsi qu’à l’environnement propice à l’investissement privé et les défis en matière d’infrastructures. Zoom sur les différentes recommandations émises.

Amélioration de la contestabilité des marchés

En vue de soutenir l’entrée et la croissance d’un secteur privé compétitif et dynamique, la Banque mondiale appelle le Maroc à améliorer la contestabilité des marchés. Ceci passe en premier par l’analyse de la neutralité concurrentielle des activités commerciales des entreprises publiques et l’application du même ensemble des règles et fournir les mêmes incitations aux activités commerciales des entreprises publiques que celles offertes aux entreprises privées. La Banque mondiale recommande par ailleurs de transférer au Conseil de la concurrence le pouvoir d’approuver les fusions et acquisitions. Il a été proposé d’harmoniser les incitations publiques entre tous les exportateurs, d’accroître les incitations à libérer des terrains en vue d’investissements productifs et de réduire les droits de douane à l’importation sur les biens de consommation pour diminuer la protection sur le marché intérieur, encourager les investissements dans les industries axées sur les exportations et réduire ceux dans les secteurs non échangeables.

Intensification des activités favorisant l’entrepreneuriat

En ce qui concerne l’entrepreneuriat et le développement de la PME, la Banque mondiale a mis l’accent sur l’ouverture des nouvelles et jeunes entreprises. L’heure étant également d’intensifier les activités qui favorisent l’entrepreneuriat. Citons à titre d’exemple le mentorat, le réseautage et les concours d’entreprises. La Banque mondiale propose également de développer les programmes d’acquisition des compétences entrepreneuriales à tous les niveaux de l’enseignement ainsi que de mobiliser les talents existants en impliquant les Marocains du monde. Parmi les recommandations figurent également l’amélioration de l’accès financier et la viabilité des start-up et des PME existantes. L’idée étant de fournir un financement tout au long du cycle de vie des projets de start-up, notamment à travers l’adoption de la loi sur le financement participatif et en appliquant des instruments de garantie pour injecter des financements à long terme aux PME. La Banque mondiale insiste sur la mise en œuvre de la stratégie numérique «Maroc Digital 2020», au renforcement de l’Agence de développement du digital ainsi qu’à la mise en œuvre du décret gouvernemental sur les marchés publics à tous les niveaux gouvernementaux.

Implication du secteur privé dans les projets d’infrastructures

La Banque mondiale plaide dans son diagnostic pour l’encouragement d’une plus grande participation du secteur privé aux projets d’infrastructure. La finalité étant d’accroître l’efficacité et l’impact des investissements, des technologies et des capacités novatrices ainsi que d’assurer la viabilité financière. Pour ce faire, il est proposé d’identifier les services d’infrastructure viables à sous-traiter au secteur privé et d’encourager la mise en place de projets susceptibles d’être financés par ledit secteur. La Banque mondiale recommande également d’établir des lignes directrices claires pour l’octroi des garanties aux entreprises publiques. Ces dernières doivent être encouragées à financer les investissements sur une base commerciale. De même, la capacité du secteur public à suivre et à évaluer le portefeuille du partenariat public-privé (PPP) devrait être renforcée. L’institution financière internationale met le point également sur la nécessité d’améliorer la transparence des réglementations sectorielles et éliminer les chevauchements entre la législation sur les PPP et les lois sectorielles spécifiques. Il est également recommandé d’améliorer la disponibilité et la transparence de l’information financière et de l’information sur les performances dans les secteurs où des investissements privés sont nécessaires.

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