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Sel alimentaire et industriel : De nouvelles opportunités se tracent

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Entretien avec Abderrezak Gmira, DG de la Société de sel de Mohammedia (SSM)

Les ambitions de la SSM fixent des niveaux de production plus élevés par une extension de la capacité, et le développement de nos marchés à l’export en visant l’amélioration continue des performances, pour consolider notre compétitivité dans notre secteur qui est très concurrentiel.

ALM : Présentez-nous tout d’abord la Société de sel de Mohammedia…

Abderrezak Gmira : La Société de sel de Mohammedia, créée en 1974, exploite le gisement de sel triasique du bassin de Médiouna. Elle alimente depuis sa création l’unité d’électrolyse de la SNEP, pour la production de chlore, soude, hydrogène, et leurs produits dérivés dont essentiellement le PVC. Par ailleurs au fil du temps, la SSM a développé son marché de sel de déneigement en exportant ses produits vers l’Europe.
Privatisée en 2011, elle a été acquise par le Groupe Delta Holding. Son marché du sel de déneigement a été ensuite étendu outre Atlantique (Etats-Unis et Canada) et également en Europe du Nord avec des volumes annuels pouvant atteindre jusqu’à 700.000 tonnes de sel exporté, pour une capacité de production qui a été portée à un million de tonnes/an. Le sel produit par la SSM est également destiné à l’adoucissement des eaux et à l’alimentation de bétail soit directement (blocs de sel à lécher) ou comme adjuvant aux produits d’alimentation de volailles. La société de sel de Mohammedia est certifiée ISO 9001.

Pouvez-vous nous détailler le processus d’extraction de sel ainsi que les techniques adoptées dans ce sens ?

Les niveaux de sel exploité se trouvent à 470 mètres de profondeur, l’accès se fait par un puits d’extraction et le sel est exploité par la méthode chambres et piliers. L’abattage du minerai se fait soit à l’explosif, soit par des machines spéciales dotées de têtes haveuses, ensuite le produit abattu passe par une série d’opérations de concassage (réduction de la taille des blocs), puis de criblage (séparation mécanique pour calibrer des tailles spécifiques des grains de sel). Le sel produit tire 98,5% de NaCl, cette pureté peut être améliorée à 99,5%, pour des besoins spécifiques de certains clients, moyennant des machines de tri optique d’une haute technologie. L’extraction des produits finis se fait par le puits principal moyennant un skip.

Comment se décline votre feuille de route à court et moyen termes ?

Les ambitions de la SSM fixent des niveaux de production plus élevés par une extension de la capacité, et le développement de nos marchés à l’export en visant l’amélioration continue des performances, pour consolider notre compétitivité dans notre secteur qui est très concurrentiel. Par ailleurs, en marge de l’activité sel, la SSM a développé un projet de cavités de stockage souterraines qui peuvent être utilisées pour les hydrocarbures (liquides et gaz), ainsi que pour d’autres produits. Ces capacités de stockage s’inscrivent pleinement dans la stratégie énergétique du pays, avec l’orientation royale de constitution de stockages stratégiques.
Ce type de stockage dans le sel est largement éprouvé partout dans le monde et offre des gages de sécurité et sûreté du stock.

Quels sont selon vous les gisements à exploiter pour développer davantage votre activité aussi bien au niveau national qu’international ?

Au-delà de la bataille quotidienne d’amélioration de l’efficience opérationnelle, la SSM est en cours de développement d’autres opportunités dans le domaine du sel alimentaire et industriel aussi bien pour le marché national que pour l’export. Un projet d’augmentation des capacités de production est également en phase d’étude terminale, ce qui permettra de gagner d’autres parts de marché dans le futur.
L’activité stockage, notamment d’hydrocarbures, constitue un pan majeur de la stratégie de développement de la SSM.

En tant qu’opérateur minier, quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain ?

Comme tous les opérateurs, la SSM doit évoluer dans un milieu très concurrentiel sur l’échelon international, toutefois certaines difficultés constituent un frein à l’amélioration de notre compétitivité. Citons dans ce sens le manque d’incitations fiscales pour le secteur minier, notamment en ce qui concerne les encouragements à la recherche et développement, sachant que ces investissements sont très pesants.
A cela s’ajoutent les infrastructures logistiques, essentiellement portuaires. Le port de Casablanca, avec un tirant d’eau qui ne permet pas le chargement de gros volumes (maximum 42.000 tonnes), nous prive d’un atout très concurrentiel par rapport à nos concurrents du bassin méditerranéen qui, en chargeant des volumes plus importants (50 à 60.000 tonnes), minimisent leur coût de fret maritime.
La loi sur les mines gagnerait à être revue dans l’optique d’une meilleure adaptation aux réalités du secteur, notamment en ce qui concerne les procédures d’octroi des autorisations de recherche et de licences d’exploitation, de la gestion des occupations des terrains situés dans les permis miniers, l’uniformisation des différentes taxes, etc. On peut également relever le manque de main-d’œuvre qualifiée pour les opérations minières et également de valorisation des produits.

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