Economie

Selon le Centre marocain de conjoncture : La croissance en 2008 se situera à 5,2 % et non à 6,8 %

Après l’opposition, qui pointe du doigt les objectifs irréalisables du projet de loi de Finances 2008, c’est au tour du Centre marocain de conjoncture (CMC) de confirmer que le taux de croissance de 6,8 % est difficilement atteignable. Chiffres à l’appui, ce centre, dirigé par l’usfpéiste Habib El Malki, vient de dévoiler ses prévisions pour l’exercice prochain. «Le taux de croissance projeté pour l’exercice à venir se situe à 5,2 %. Cette projection résulterait, d’une part, du raffermissement de la demande aux plans interne et externe, et d’autre part de la reprise des activités primaires sous l’hypothèse d’une pluviométrie suffisante», annonce-t-on dans la dernière lettre du CMC.
Annoncées à quelques jours seulement de la présentation du projet de loi de Finances 2008, les prévisions du CMC tombent à point nommé, confortant ainsi l’opposition.
Lors du débat général, lundi dernier, en commission de la Chambre des représentants pour les Finances et le Développement économique, le groupe des mouvances a annoncé la couleur.  En fait, Saïd Ameskane, président du groupe du Mouvement populaire, a estimé que les prévisions qu’annonce le projet de loi de finances sont «difficiles à réaliser», soulignant la difficulté à atteindre le taux de croissance fixé à 6,8 %, particulièrement en raison des fluctuations des coûts de l’énergie et du taux d’inflation.
Le département de Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, défend son taux de 6,8 % en arguant sur une progression simultanée du PIB non agricole de 6,1 % et de la valeur ajoutée agricole de 12,8%. Pour le taux d’inflation également, le CMC s’attend à une année 2008 marquée par « une nette recrudescence de tensions inflationnistes » frôlant même les 3,5 %.  Pour le projet de loi de Finances 2008, le gouvernement reste optimiste et table sur un taux d’inflation ne dépassant guère le sacro-saint 2 %, recommandé par les institutions financières internationales. 
«La hausse des prix à la consommation telle que mesurée par l’indice du coût de la vie devrait connaître une nouvelle accélération. Le taux d’inflation, au vu des données actuelles, pourrait franchir largement le seuil de 3 % pour se situer au terme de l’exercice à venir autour de la moyenne de 3,5 %», affirment les analystes du CMC.
Au ministère de l’Economie et des Finances, l’on précise que la poursuite d’une politique monétaire prudente conjuguée à une intervention de l’Etat à travers les dépenses de compensation pourrait maintenir l’inflation à un niveau de modéré de 2 % après 2,7 % en 2007.  Le seul point de convergence entre le CCM et le projet de la loi de Finances est la progression de la croissance des ménages.
Du côté des emplois des biens et services, le scénario prospectif du CMC pour l’année 2008 prévoit une évolution positive des principales composantes de la demande. Ainsi, la consommation des ménages afficherait  un accroissement en valeurs courantes de l’ordre de 7,8 %, soit deux points de plus que l’année précédente.
Dans le projet de loi de Finances 2008, on note que la consommation des ménages resterait le moteur principal de la croissance économique avec une progression de 8,6 % en 2008 contre 5,5% en 2007 et une contribution à la croissance économique nominale de 4,8 points en 2008 contre 3 points en 2007. 

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