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Selon une analyse du Policy Center Le Maroc gagnerait à déployer «une stratégie maritime globale et ambitieuse»

© D.R

Quasi insulaire, le Maroc donne sur deux façades maritimes stratégiques.

Ces deux interfaces permettent de renforcer le rayonnement continental et international du Maroc. En plus de ses attributs maritimes naturels, le pays pourrait aspirer à devenir une puissance maritime afin d’assurer sa trajectoire géopolitique en réunissant quatre leviers, à savoir : la reconnaissance, la connaissance, la présence et les alliances. C’est ce que met en lumière une récente analyse publiée par Policy center for the New South qui se penche sur les enjeux et perspectives géo-maritimes du Maroc. Pour mieux réussir le positionnement géopolitique global du Maroc, ces leviers sont donc particulièrement nécessaires. «Il est à souhaiter que cette conscience géo-maritime en émergence au Maroc prenne la forme d’une stratégie maritime globale et ambitieuse», précise ce document plaidant pour la création d’une structure intégrée et unifiée pour s’occuper de l’ensemble des aspects qui touchent à la chose maritime. Les détails.

Une puissance maritime en devenir

De la reconnaissance, cette analyse du Policy Center fait référence à l’importance pour un pays comme le Maroc d’avoir conscience de sa vocation maritime citant l’ouvrage d’Alfred Thayer intitulé «The influence of sea power upon history» (L’influence de la puissance maritime à travers l’histoire). De son côté la connaissance est identifiée par la maîtrise de la chose maritime impliquant des aptitudes et des compétences singulières. «La célèbre expression de John Bodin «il n’y a richesse ni force que d’Hommes» trouve une intensité particulière dans le domaine marin. Cela va des habilités de navigation des marins, de juristes nationaux rompus au droit de la mer, des scientifiques et chercheurs au diapason des innovations qui touchent le domaine marin, aux ingénieurs dotés de la capacité d’exploration et d’exploitation des ressources offshore », affirme la même source. Pour ce qui est de la présence, cette analyse relève qu’il faut pouvoir exercer tous les éléments de souveraineté. «Le parachèvement, en mars 2020, de l’arsenal juridique national relatif à la délimitation et à la règlementation de l’intégralité des espaces maritimes marocains constitue, à cet égard, un préalable nécessaire. Le contexte actuel marqué par des stratégies maritimes régionales et globales conflictuelles rend la possession des moyens nécessaires à l’exercice effectif de la souveraineté nationale sur l’intégralité de l’espace maritime du Royaume une question essentielle», peut-on lire dans ce document. S’agissant des alliances, le Maroc «gagnerait plus à faire correspondre davantage sa vocation maritime avec ses vocations africaine, méditerranéenne et Atlantique. La participation du Maroc à l’opération Active Endeavour par le passé, dans l’Initiative 5+5 pour la lutte contre la pollution accidentelle mise en place sur proposition du Maroc et son appartenance à la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans en sont des voies à fructifier plus amplement », argumente la même source ajoutant que la mer pourrait devenir le trait d’union essentiel et la plateforme idoine d’une coopération amplifiée entre le Maroc et ses environnements régional et international.

Frontières et sécurisation des espaces maritimes

La mer est un enjeu majeur dans les relations internationales. Dans la dynamique actuelle, plusieurs problématiques se posent dont la question de la délimitation des frontières maritimes et la sécurisation des espaces maritimes. «Cela concerne un large éventail de risques et de menaces. Il en va, entre autres, de la sécurisation des installations portuaires et offshore, de la lutte contre la piraterie, de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR), de la gestion du phénomène de l’immigration et de la protection des câbles sous-marins de télécommunications», explique la même source relevant que la contribution du Maroc dans la sécurité des espaces maritimes est d’autant plus sollicitée qu’il se trouve au confluent de l’autoroute commerciale maritime Est/Ouest, à la façade sud du détroit de Gibraltar et en point de jonction d’immigration entre l’Afrique et l’Europe.

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