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Selon une étude du Policy Center For The New South : De Johannesburg à Casablanca… le prochain boom technologique viendra de l’Afrique

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Technopark représente la plus grande concentration d’entreprises technologiques au Maroc. Il a réussi à attirer depuis quelques années plusieurs acteurs majeurs de l’accompagnement à l’entrepreneuriat qui constituent actuellement son écosystème.

Si la Silicon Valley était un Etat, il serait sans doute l’un des pays les plus riches dans le monde. En effet, la montée en puissance de certaines entreprises comme Apple, Google, Facebook ou encore Twitter durant cette dernière décennie a poussé un certain nombre de pays à orienter leurs efforts vers les nouvelles technologies et la création de start-up. Dans cette course à l’innovation, le rêve d’une «African Valley» est en ébullition dans plusieurs pays sur le continent. Pour le concrétiser, l’Afrique doit allier à la technologie la proximité des centres de savoirs, la disponibilité des capitaux et la mise en place d’un cadre aux standards internationaux afin d’attirer les chercheurs et les ingénieurs. Les pays africains ont-ils les moyens de leurs ambitions ? Réunissent-ils les conditions nécessaires pour prétendre au statut de Silicon Valley ? A quel niveau se situe l’Afrique dans le domaine des nouvelles technologies ? Quelle est la place du Maroc dans cette nouvelle configuration ? Telles sont les interrogations auxquelles a tenté de répondre Policy Center For The New South dans une récente étude.

En termes d’activités liées à la création et à l’utilisation de réseaux et services internet, les indicateurs «iGDP» développés par McKinsey Institute dévoilent que la plus grande valeur de ce concept sur le niveau mondial en 2017 revient à la Suède (6,3%) et représente presque le double des meilleures valeurs relatives aux pays africains, comme le Sénégal (3,3%), le Kenya (2,9%), la République de Maurice (2,9%) et le Maroc (2,3%). Cet indicateur se fonde sur le calcul de la consommation privée de biens et de services via Internet, les dépenses publiques d’Internet pour la consommation et l’investissement par le gouvernement, l’investissement privé dans les technologies liées à Internet et le calcul de la balance commerciale en termes de business process outsourcing, e-commerce international et les exportations de biens et services numériques. Bien que l’iGDP en Afrique soit inférieur à celui d’autres régions dans le monde, la contribution d’Internet au PIB ne pourra qu’augmenter dans l’avenir à même de fournir de nouvelles solutions aux principaux problèmes socio-économiques du continent africain, selon le think tank. Plusieurs pays du continent aspirent à concentrer l’entrepreneuriat numérique.

Pôles de l’innovation en Afrique : 5 pays, dont le Maroc, concentrent 50% de l’activité

En termes de chiffres, plus de 314 pôles technologiques actifs en Afrique dont plus de 50% se situent dans cinq pays, à savoir l’Afrique du Sud (Silicon Cap), Kenya (Silicon Savannah), Nigeria (Co-creation hub), Égypte (Greek Campus) et Maroc (Technopark). Dans cette configuration, Technopark représente la plus grande concentration d’entreprises technologiques au Maroc. Il a réussi à attirer depuis quelques années plusieurs acteurs majeurs de l’accompagnement à l’entrepreneuriat qui constituent actuellement son écosystème. Depuis 2001 (date de son lancement), ce pôle a accompagné plus de 900 entreprises innovantes dans les TIC et héberge plus de 260 entreprises (TPE, PME et grandes entreprises). En son sein il compte 2.000 salariés dont la moyenne d’âge est de 30 ans. En chiffre d’affaires, Technopark représente plus de 10% du chiffre d’affaires du secteur des TIC au Maroc. En termes de créativité, 263 brevets d’inventions ont été livrés au Maroc en 2016 par exemple.

Système éducatif, R&D, faiblesse de l’innovation : Les blocages à surmonter

Pour passer d’un niveau de proto émergence à une phase où elles disposeront de technopoles de renommée mondiale et où les nouvelles technologies contribueront de manière significative à leurs économies, les technopoles africaines devront surmonter plusieurs défis et prendre en compte le triptyque : disposer d’un centre de savoir, diffuser les innovations africaines à travers le monde et veiller à alléger l’empreinte technologique sur l’environnement. L’étude fait état des principaux indicateurs à améliorer. Véritable talon d’Achille, le système éducatif est dans ce sens une des problématiques majeures du développement des clusters de l’innovation. Le continent manque cruellement d’enseignants et de chercheurs. A titre comparatif, les Etats-Unis comptent 4.255 chercheurs par million d’habitants en 2018, le Maroc dispose de 1.020 chercheurs par million d’habitants, suivi de l’Egypte (665 chercheurs par million d’habitants) puis de l’Afrique du Sud (432 chercheurs par million d’habitants). Pour ce qui est de la faiblesse de l’innovation, l’étude compare le premier score mondial en matière d’indice mondial de l’innovation (Corée du Sud 89,28 points) par rapport au niveau du continent africain (Maroc 44,84 points) faisant ainsi ressortir la marge importante à gagner.

Autre obstacle, c’est le manque de financement et du «mindset» de la R&D. En effet, les dépenses de R&D en pourcentage du PIB par pays dévoilent que le Kenya et l’Afrique du Sud (ex aequo) arrivent en première place (0,8%), suivis de l’Egypte (0,72%) puis du Maroc (0,7%).

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