Dans la capitale mondiale de l’écologie, les produits marocains ont tout pour séduire. Ces produits sont bien en vue dans le pavillon qui leur a été réservé à la grand-messe agroalimentaire qui n’est autre que la Semaine Verte de Berlin.
Connu mondialement sous les initiales du IGW (International green week), ce salon dont l’inauguration officielle a eu lieu jeudi 15 novembre est l’occasion en or pour une vingtaine de coopératives marocaines ici présentes pour donner un élan international à leurs produits. Qui sont ces coopératives et quelles peuvent être les retombées d’un tel événement sur leurs économies ALM a été à leur rencontre.
«Ils ne peuvent avoir la même qualité de notre amande marocaine», «cette participation devrait être un franc succès, si c’est le cas nous reviendront à coup sûr pour l’édition prochaine»… tels sont les échos que l’on entend dans le lobby de l’hôtel où logent les représentants de 20 coopératives nationales. Il est environ 10h du matin et le compte à rebours pour l’inauguration de cette semaine verte a d’ores et déjà commencé. Dans les coulisses on voit des femmes et des hommes se fondre dans la fourmilière afin de donner le meilleur des représentations pour leurs produits car, il faut le dire, le défi est grand. Pour se distinguer des 60 pays, la devise a été simple pour le Maroc. Elle réside en effet dans son «authenticité».
Pour cette 80ème édition de l’IGW, le Maroc en est à sa 4ème participation. Un savoir-faire en matière d’exposition de ses atouts étant déjà acquis, le Royaume a installé un pavillon qui ne peut pas passer inaperçu.
Monté sur une superficie de 485 m², le pavillon est situé à l’entrée Sud du célèbre parc des expositions berlinois. Ce pavillon est fait «aux couleurs nationales du Maroc, il a été décoré, agencé et animé de manière à refléter la singularité et la richesse de la culture marocaine et du terroir national», nous apprend l’un des coordinateurs de cette participation marocaine. Que l’on soit marocain ou étranger, on constate à première vue que la scénarisation de ce pavillon est une reproduction largement inspirée de la légendaire place Jamâa El Fna de Marrakech. Quant à l’animation de cet espace, des troupes folkloriques ont fait le déplacement spécialement pour s’en charger.
Dans ce genre de manifestation, l’animation d’un pavillon est d’une grande importance dans l’attraction d’un public de professionnels mais également de personnes dont le baptême de la culture marocaine et sa richesse n’a pas encore eu lieu. Pour réussir cette initiation, ou même l’enrichir, le pavillon marocain a été pensé de manière à comprendre un espace de dégustation agencé selon un style inspiré de la culture marocaine traditionnelle et contemporaine.
«Cet espace abritera des animations culinaires et culturelles performées par des artistes et des chefs marocains», nous fait savoir la même source. Parmi ces grands chefs nous avons remarqué la présence de l’incontournable Rahal dont les shows culinaires et gastronomiques n’ont pas manqué de mettre en valeur la richesse gustative et qualitative des produits du terroir marocain.
Les tendances de consommation étant en constante évolution, ce salon annuel et son ouverture au grand public est aujourd’hui réputé mondialement comme étant l’événement où se créent les nouvelles tendances en matière d’agroalimentaire. Mis à part les coopératives venues conquérir de nouveaux marchés internationaux, ce salon réunit des décideurs (environ 70 ministres de l’agriculture), des investisseurs et des producteurs du monde entier venus pour tester et lancer sur le marché une grande variété de produits alimentaires. Pour le Maroc, le safran, les dattes avec toutes ses variétés, les figues de barbarie et le câpre raflent la vedette.
S’agissant de ce dernier produit, l’un des participants nous informe que la demande internationale pour le câpre marocain est énorme. «C’est un marché en pleine expansion. Nous sommes appelés à le développer et de miser davantage sur son exportation», ajoute-t-il.
Fatima : «Le couscous a sauvé des familles» On ne peut évidemment parler du Maroc sans évoquer le couscous. Cette évidence est encore plus frappante quand il est question d’une grand-messe agroalimentaire. C’est dans l’objectif de faire rayonner ce produit que Cherradi Fatima Elghalia a fait le déplacement de Dakhla à Berlin. Présidente d’une coopérative ayant obtenu la médaille d’or lors d’une manifestation au Maroc, cette participante nous explique que la grande qualité de leur couscous appelé «Khmassi» fait vivre 7 femmes et leurs familles et leur offre une indépendance. «Ces femmes sont pour leur majorité divorcée ou veuves, et font un excellent travail et nos produits connaissent un franc succès notamment en Mauritanie», précise-t-elle. Quant à une éventuelle résistance que ces femmes auraient rencontrée auprès de leurs familles, elle s’explique : «Les temps ont changé, nous ne pouvons nous contenter de consommer et de prendre soin de nos foyer, il faut qu’on travaille si l’on veut bien vivre et exister». |