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Simplification des procédures, accès aux services de base, mutualisation de la donnée… L’administration opère sa mue

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Le digital est un levier de transformation qui permettrait un accès équitable aux services de base, notamment dans les secteurs de la santé, et l’éducation. Ces deux secteurs sont prioritaires dans le programmes gouvernemental 2021-2026.

Le digital a opéré depuis plusieurs années une remise en question profonde des modèles classiques de gestion au sein des administrations et des entreprises. A cette nouvelle donne s’ajoute la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 qui a confirmé l’importance et la nécessité d’accélérer la transformation digitale, en particulier au sein du secteur public. Le numérique s’est imposé comme un outil de résilience indispensable en temps de crise. Gage de probité et de transparence du service public, la simplification des procédures et des échanges de l’administration est au cœur de cette transition numérique que mène le Maroc actuellement. Elle englobe la gouvernance de la Data et l’élargissement du périmètre de la dématérialisation. Pour réussir cette transition, des plateformes numériques pour tous les services au citoyen et à l’entreprise ainsi que des plateformes de participation au niveau central et territorial sont préconisées dans le cadre du nouveau modèle de développement. Car le digital est un levier de transformation qui permettrait un accès équitable aux services de base, notamment dans les secteurs de la santé, et l’éducation. Ces deux secteurs sont prioritaires dans le programmes gouvernemental 2021-2026.

Interopérabilité

«La transformation digitale de l’administration publique constitue un puissant levier de renforcement de la performance et de la qualité des services publics. A cet effet, il s’avère nécessaire d’accélérer la transition digitale de l’administration à travers la mise en place d’un cadre global d’interopérabilité des administrations et la digitalisation de plus en plus de services publics, en se focalisant sur les besoins des usagers», peut-on lire dans le rapport économique et financier accompagnant le projet de loi de Finances 2022. Le virage digital de l’administration vise à mettre en œuvre un système d’échange de l’information, la numérisation des formalités et des procédures administratives, de faciliter la communication avec le citoyen et l’entreprise, améliorer la qualité des services rendus ainsi que la consolidation de la position du Maroc dans le domaine du numérique en Afrique.

Idarati, pour assurer la proximité avec le citoyen

La loi n°55-19 relative à la simplification des procédures et des formalités administratives entend renforcer les principes régissant la relation entre le citoyen et l’administration. Cette loi accorde aux administrations un délai de cinq années pour numériser les procédures et les formalités liées au traitement et à la délivrance des actes administratifs liées à leur champ de compétences. On notera à cet effet que 800 actes administratifs sans assise réglementaire ont été supprimés à la date du 21 juin 2021. Parmi les déclinaisons majeures de ce nouveau dispositif législatif, on citera la mise en place du portail www.idarati.ma. Cette plateforme permet aux particuliers et aux professionnels un accès simple aux formalités administratives. Dans une seconde phase, il est prévu d’intégrer un volet interactif. Notons que ce chantier de la digitalisation de l’administration devra également inclure l’intégration de l’amazigh pour rendre plus simples les échanges entre l’administration et le citoyen.

Mutualisation des données

L’amélioration du système d’information entre les administrations publiques fait également partie des chantiers à mener. Au sein des établissements et entreprises publics (EEP) par exemple, des expériences pilotes ont été conduites, notamment avec l’OFPPT, l’ONDA et l’ANRT (Plateformes AD@E et AJAL). Sur le volet de la généralisation de l’utilisation du système «AD@E», on notera que cette démarche vise à renforcer les solutions informatisées dédiées à la maîtrise et la réduction des délais de paiement des EEP. Cette mutualisation des données s’illustre également à travers le SIRH-AP (Système d’information des ressources humaines). Lancé en mars 2021, ce canal permet de moderniser les outils de gestion des ressources humaines et de renforcer leurs compétences.

Élargissement du périmètre de la dématérialisation en 2022
Plusieurs projets seront lancés en 2022 dans le cadre de la feuille de route de la digitalisation. Au sein des EEP, la signature électronique au niveau des actes de contrôles sera mise en place. Dans ce sens, les projets ciblés concernent l’accompagnement des établissements publics n’ayant pas des SI (systèmes d’information) de gestion de dépense dans la mise en place du système Massar et l’opérationnalisation du visa électronique des agents de contrôle à travers un projet pilote à partir de 2022. Ces projets englobent également l’élargissement du champ de la dématérialisation des processus métier.

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Le grand chantier «e-santé»

La santé est probablement le secteur qui concentre le plus d’attentes de la part des citoyens. La digitalisation du système santé permettrait d’assurer une meilleure qualité des soins et une meilleure gestion des hôpitaux. Durant les prochaines années, ce secteur devra connaître des changements fondamentaux, notamment avec la généralisation de la couverture de santé. Avec la crise de Covid-19, plusieurs dispositions ont été prises pour maîtriser la donnée dans ce secteur. On le voit en particulier dans les opérations de vaccination et l’usage des plateformes numériques pour le suivi de ce processus (liqahcorona.ma). Pour permettre un suivi efficace et personnalisé des patients, le programme gouvernemental 2021-2026 ambitionne de mettre en place une carte numérique de santé à l’horizon 2024. Cette carte d’identité sanitaire profitera à tous les Marocains et devra servir le citoyen dans toutes ses consultations médicales. Le nouveau modèle de développement recommande la mise en place d’un registre médical numérique pour tous les citoyens ainsi qu’un système permettant à chaque ménage d’avoir un médecin traitant (généraliste) en charge du suivi sur le long terme et, pour les personnes atteintes de maladies chroniques, un médecin référent spécialisé. «La digitalisation des registres médicaux aura également pour but d’identifier, à travers les technologies de la donnée, des tendances sur la situation sanitaire du pays et l’évolution de la morbidité et d’établir une cartographie des pathologies sur l’ensemble du territoire, ce qui devra appuyer le pilotage global de la politique publique de santé et de l’offre de soins», préconise la même source.

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E-éducation pour tous

La transformation numérique du secteur de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur est très attendue. Durant la période de Covid-19, notamment en période de confinement, l’enseignement à distance s’est imposé comme l’ultime choix pour suivre les programmes des cours et respecter le calendrier scolaire pour la grande majorité des apprenants. A ce titre, le gouvernement prévoit la mise en place d’un plan pour l’élargissement de l’enseignement à travers le numérique. De même, un cahier des charges assurant le service minimum en cas d’impossibilité de recourir au présentiel devra être élaboré. Il sera également question d’enrichir l’offre et la demande en matière d’enseignement par le biais du numérique afin de réaliser une véritable transformation dans les modes d’enseignement. Cette démarche permettrait de renforcer l’offre et d’encourager l’auto-évaluation.

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