Ce document examine les différentes phases de coopération bilatérale entre le Maroc et l’Inde tout en apportant des éclairages sur les étapes ayant marqué l’histoire de cette coopération.
Partenariat stratégique : Le pragmatisme caractérise le mieux les relations du Maroc avec l’Inde, selon une analyse récemment dévoilée par Policy Center for the New South. Les relations indo-marocaines ont une longue histoire. Elles furent officialisés en 1957 avec l’établissement des relations diplomatiques entre Rabat et New Delhi, suivis de la signature du premier traité commercial entre les deux pays en 1961. Depuis, ces relations se sont renforcées, notamment avec le lancement d’un partenariat stratégique en 2015 reflétant l’amitié et la confiance entre les deux nations, avant le troisième Sommet Inde-Afrique à New Delhi. Cette analyse émet une série de recommandations pour renforcer les relations entre les deux pays estimant que cette coopération n’a pas encore atteint tout son potentiel.
Les relations entre le Maroc et l’Inde sous la loupe de Policy Center for the New South. En effet, un policy paper intitulé «Morocco-India Partenership : Field of strength to be explored» braque les projecteurs sur les axes de partenariat entre les deux pays et émet une série de recommandations pour passer à la vitesse supérieure. Ce document examine les différentes phases de coopération bilatérale entre le Maroc et l’Inde tout en apportant des éclairages sur les étapes ayant marqué l’histoire de cette coopération. «Les relations indo-marocaines ont été très actives. Cependant, près d’une décennie après la conclusion du partenariat stratégique entre les deux pays, il est clair qu’il n’a pas encore atteint son plein potentiel. Cette ambitieuse feuille de route vise à étendre le partenariat entre le Maroc et l’Inde à de nouveaux domaines de coopération tout en approfondissant les programmes d’intérêts mutuels existants», explique ce document. A ce propos, six grands axes de coopération sont proposés. Le premier repose sur le positionnement du Maroc en tant que porte d’entrée incontournable entre l’Afrique et l’Europe et par conséquent entre le Nord et le Sud. «Situé au carrefour de ces régions, le Maroc peut faciliter les échanges économiques, politiques et culturels faisant de lui un partenaire attractif pour les pays cherchant à accéder à ces marchés. En capitalisant sur ses routes commerciales établies, ses politiques favorables aux investissements et ses relations diplomatiques solides, le Maroc peut servir de pont reliant l’Afrique et l’Europe mais aussi les échanges Sud-Sud», relève la même source mettant l’accent sur l’initiative Atlantique lancée par le Maroc. Avec le soutien des partenaires du Maroc, dont la France, l’UE, les États-Unis et l’Inde, cette initiative pourrait, à moyen et long termes, selon ce document, créer un important corridor s’étendant de l’Atlantique à l’océan Indien.
Le deuxième axe de recommandations est lié à la sécurité alimentaire. Comme l’explique cette analyse, l’Inde peut renforcer considérablement sa stratégie de sécurité alimentaire en renforçant des partenariats stratégiques qui incluent le Groupe OCP. «Cette collaboration peut s’étendre au-delà des relations bilatérales pour englober un format de coopération tripartite impliquant le Maroc, l’Inde et les Etats africains. Grâce à ce partenariat, l’Inde peut capitaliser sur l’expertise d’OCP en matière d’engrais et en agriculture durable pour améliorer la production de millet au niveau national et introduire une culture résiliente dans les pays africains. Un tel cadre de coopération renforcerait non seulement la sécurité alimentaire en Inde mais contribuerait au développement agricole de l’Afrique en répondant aux besoins nutritionnels et promouvant la souveraineté alimentaires», précise le même document.
Pour ce qui est du troisième axe de coopération, il couvre l’énergie verte. Le gouvernement indien et diverses entreprises ont manifesté un intérêt considérable pour les opportunités présentées par le potentiel énergétique vert du Maroc, selon la même source faisant référence notamment à l’énergie solaire et l’hydrogène vert comme «domaines importants d’une potentielle collaboration». Alors que l’Inde poursuit son propre objectif d’atteindre l’indépendance énergétique d’ici 2047 grâce à des initiatives ambitieuses en matière d’énergie propre et cherche à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2070, le pays a le potentiel d’établir des partenariats stratégiques avec le Maroc dans le cadre de leur abandon des énergies fossiles, selon cette analyse. Le quatrième axe de recommandation concerne l’innovation technologique. A en croire le même document, New Delhi et Rabat devraient renforcer la coopération en matière de recherche et développement, d’innovation et d’applications industrielles et de technologies numériques critiques. Ces collaborations devraient, selon la même source, se concentrer sur le déploiement des technologies pour relever les défis majeurs liés au changement climatique et à la santé. Pour ce qui est de la cinquième recommandation, elle est centrée sur la promotion du multilatéralisme renouvelé et efficace, notamment au sein des grandes instances internationales comme les Nations Unies. Enfin, la sixième recommandation porte sur la promotion du dialogue culturel entre les deux pays.